Ghreener Stephan






Le hold-up des silencieux




Résumé éditeur:
« Voyez le bon côté des choses, tout le monde a un prix. » Secret, indiscret, impertinent, séduisant, réactif, instinctif. Efficace. Joshua Gallagher est l'homme de la situation. Le monde des affaires l'appelle à la rescousse quand il faut flirter avec la ligne jaune... voire la franchir. Cette fois, c'est Christopher Oscada, fondateur d'un des plus importants groupes de communication qui a besoin de lui. Car, alors que toutes les places financières sont à la baisse, l'action du groupe Osworldwide est la cible d'achats réguliers et anormalement élevés. Oscada est très loin d'imaginer ce qui est orchestré au sein même de son groupe. Et, pour résoudre cette affaire, Joshua Gallagher devra peut-être se montrer plus retors que ceux qui font appel à ses services. Pour devenir, en période de crise et grâce à des méthodes plutôt musclées et peu conventionnelles, un spécialiste du renseignement économique unique en son genre...
À chaque époque, ses hommes d'action : James Bond est né avec la guerre froide, Joshua Gallagher avec notre monde en crise. Un globe-trotter en perpétuel mouvement qui accepte des missions risquées, soit pour des intérêts privés, soit pour sa quête personnelle, toujours à la limite de la légalité mais en suivant ses propres règles et en restant fidèle à ses principes.
On dit souvent que la finance et ceux qui la font sont de véritables requins. C’est parfois pire que ça, bien pire. Joshua Gallagher va d'ailleurs très vite le comprendre. Attention, attachez vos ceintures, nous risquons de rencontrer quelques turbulences.
Stephan Ghreener fait évoluer son héros dans un monde en pleine crise, le nôtre. On ne sait pas vraiment quoi penser de ce personnage un peu trop, un peu trop quoi justement ? Différent, oui ça il l’est ! Un peu agaçant même au départ, jusqu’au moment où l’auteur creuse le passé de cet agent un peu spécial et nous fait découvrir quelqu’un d’attachant qui, malgré les opportunités, reste fidèle à ce que lui a appris son grand-père (personnage que j’ai beaucoup aimé).
L’auteur joue avec nous et nous ballade dans un univers où le temps c’est de l’argent et donc il faut en perdre le moins possible. On remontera le temps tout en suivant le cour de l’action Osworldwine puisqu'elle est au cœur de l’intrigue.
Si, comme moi, vous êtes réfractaire à l’économie, la bourse, la finance, ce livre n'est peut-être pas celui qu'il vous faut, par contre les autres, foncez !!

Le hold-up des silencieux - parution juin 2010. Éditions Fleuve Noir
 


Stephan Ghreener nous parle de son roman :

 Il y a le roman bien sûr, mais il y a aussi, avant tout, la naissance d’un personnage. Il y a deux ans, je rentrais d’un séjour à Chicago. Je suis passé par l’aéroport d’Atlanta. On fait plus direct pour rejoindre l’Europe, mais j’aime bien les avions et les aéroports et j’ai donc pris mon mal en patience en attendant ma correspondance. Je réfléchissais déjà depuis un certain temps à un personnage de thriller, un héros d’action et d’aventure. J’avais déjà trouvé son nom : Joshua Gallagher. Je savais déjà qu’il aurait plus ou moins mon âge et qu’il vieillirait avec moi. Il serait donc un contemporain. Il avancerait dans un monde un peu cabossé, avec nos crises économiques comme décor. Car il s’agit de « notre Guerre Froide à nous ».
Joshua Gallagher, ce n’est certes pas moi. Mais j’ai été sensible au travail de Richard Ford, avec son personnage de Franck Bascombe et notamment son livre Indépendance. Un type qui a l’âge de l’auteur, qui évolue avec lui. Gallagher allait donc avoir dans mon esprit, deux choses auxquelles je pouvais me rattacher et me retrouver. Il devait être un pont entre l’Europe et les Etats-Unis, habitué à voyager. Et surtout, il a cette quête, ce besoin de comprendre d’où il vient. Dans son cas, cette recherche personnelle passait par le personnage de son grand-père, homme trouble dont il cherche à comprendre le passé et ses activités. Je suis touché par ça, ces gens qui se posent dans une ville ou dans un pays, immigrés volontaires ou non, qui repartent de zéro ou qui continuent leur route avec un horizon nouveau. Une nouvelle vue sur leur vie quand ils ouvrent leurs fenêtrent le matin. Il y a une part de choix, un combat face au destin, une situation individuelle particulière mais aussi familiale, souvent. Voilà pour la base du personnage. Mais qu’allait-il faire ?

Je ne voulais pas d’un flic, pas d’un détective privé « classique » ou d’un espion. J’aime beaucoup James Bond, mais le cinéma en a fait un gars, certes culte, mais qui désamorce une bombe après avoir sauté d’un avion en smoking et sans parachute, s’il vous plait. En tant que spectateur, je suis très client mais c’est quand même gros comme une montagne. Jason Bourne (La Mémoire dans la peau) pour sa part, est un héros aussi très intéressant mais il est marqué par son contexte, la Guerre Froide. Ce n’est pas mon monde, ni mon époque. Et donc, quand j’étais à Atlanta, j’avais mon personnage, Joshua Gallagher, mais pas d’activité professionnelle pour lui. Je suis rentré dans le seul bar où il était possible de commander une bière sans manquer ma correspondance. L’endroit était bondé de militaires. En route pour l’Afghanistan ou l’Irak. Il y avait aussi des types en civil mais qui ressemblaient à d’anciens militaires. Des mercenaires pour la plupart. L’un deux était assis à côté de moi. On a commencé à discuter. Je pensais qu’il avait le profil de l’ancien militaire qui part sur une opération de sécurité pour le compte d’une armée privée. Pas du tout. Il m’a dit qu’il allait à Bagdad pour « arranger les choses » pour le compte d’une entreprise qui avait une filiale là-bas.. « I am a fixer ». Et puis c’est tout. Plus d’infos sur son boulot. Il m’a montré les photos de ses enfants. Et moi, j’ai fini ma bière et j’ai pris mon avion. Mais j’avais enfin quelque chose pour Gallagher. C’est un « fixer ». Ce serait ça ! Et dans mon esprit, les idées se sont enchaînées : un type qui enquête en free-lance dans le milieu des affaires, de la finance, etc.. Un peu ambigu mais intègre. Un garçon qui suit ses règles à lui dans un monde corrompu. Et j’ai pensé qu’il pourrait travailler pour un cabinet d’avocats, ou un cabinet qui gère les situations de crise pour les grands de ce monde.

Ensuite, les choses ont presque, si je peux dire, couler de source. Je savais où j’allais avec Joshua Gallagher. Et j’ai commencé à me lancer dans la structure du « Hold-Up des Silencieux », le premier volet de ses aventures. Avec la crise économique et le krach boursier de 2008 en toile de fond.
J’ai rencontré Céline Thoulouze, éditrice chez Fleuve Noir. Elle avait lu mon premier roman, Saisie, qu’elle avait beaucoup aimé, ainsi qu’un manuscrit qui fait partie de ce que j’appelle ma trilogie californienne, pas publiée à ce jour. C’est quand je lui ai présenté Joshua Gallagher qu’elle m’a donné le « feu vert ».
Aujourd’hui, je suis sur la suite des aventures de Joshua. Et je travaille de la même façon que pour « Le Hold-Up des Silencieux ». Je connais les lieux, j’ai besoin d’un rapport physique avec son histoire et certaines situations. Un peu comme un acteur qui va s’entraîner au tir pour jouer un flic crédible et qui discute avec de vraies poiliciers.
Après, quand c’est fini, c’est autre chose. Le « bébé » rencontre des lecteurs. Et ce sont les lectrices et lecteurs qui s’approprient Joshua et qui passent un bout de temps avec lui. Son aventure continue.

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