Kennedy Douglas






Quitter le monde

 





Résumé éditeur :
« Je ne me marierai jamais et je n'aurai jamais d'enfants. » Lorsqu'elle prononce cet arrêt, Jane a 13 ans. Le lendemain matin, son père aura fait ses valises. Hasard ? Coïncidence ? La culpabilité ne s'embarrasse pas de ces questions : toute sa vie, Jane s'en mordra les doigts.
De Harvard à Boston, des belles lettres aux manipulations boursières, tout ce qu'elle touche se dérobe, tout ce qu'elle aime lui échappe. Et lorsque, enfin, la vie lui fait un cadeau, c'est pour lui reprendre aussitôt. Alors Jane n'a qu'une obsession : fuir, n'importe où, hors du monde. Mais à vouloir le quitter, c'est lui qui vous rattrape...

Avec « Quitter le monde », Douglas Kennedy nous offre une héroïne ô combien attachante et émouvante. Lorsqu’à 13 ans, son père quitte le domicile conjugal, sa mère en rejette la faute entièrement sur elle et n’aura de cesse de le lui reprocher toute sa vie. Comment, dans ces conditions, ne pas développer un sentiment de culpabilité qui ne la quittera plus et qui lui ôtera, d’une certaine manière, le droit d’être heureuse. Et pourtant, les occasions de l’être ne manquent pas, étant donné qu’elle réussit plutôt bien ce qu’elle entreprend, mais le destin semble s’acharner sur elle pour les lui reprendre, jusqu’au point de non retour où elle décide de quitter le monde, mais, là encore, il y a plusieurs manières de quitter le monde.

A travers l’histoire de Jane, l’auteur, comme à son habitude, égratigne au passage quelques institutions, à commencer par le monde universitaire américain et leur vénération pour les sportifs et les universitaires eux-mêmes et en continuant par le monde des traders ou encore les télé-évangélistes.

L’histoire de Jane est touchante, certains passages sont plutôt pénibles, notamment ceux avec sa mère que l’on a envie de secouer pour tenter de la ramener à la réalité. Mais le tout est distillé avec beaucoup de pudeur. J’avoue, cependant, que rien ne lui est épargné, on a même l’impression qu’elle vit plusieurs vies en une, tellement la somme des malheurs qui lui tombe dessus est grande. Peut-être un peu trop d’ailleurs, mais le tout reste totalement cohérent et crédible, si ce n’est, peut-être, la toute dernière partie.

Comme dans ses romans « A la poursuite du bonheur » ou encore « Les charmes discrets de la vie conjugale », on reconnaitra également le talent de Douglas Kennedy pour se glisser dans la psyché d’une femme. Jane est vraiment une héroïne attachante, fragile et forte à la fois, que l’on prend beaucoup de plaisir à suivre tout au long du roman.

J’en redemande !

Quitter le monde, Parution mai 2009. Editions Belfond
Parution juin 2010 - Editions Pocket

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