Signol Christian






Une si belle école

 


 

 

Résumé éditeur :

En 1954, une jeune femme de 20 ans rejoint son premier poste de maîtresse d'école à Ségalières, un hameau à 800 m d'altitude entre la vallée du Lot et les monts d'Auvergne.
Ornella Perrugi est la fille d'un maçon italien, ses parents sont pauvres mais elle a choisi très tôt son destin « cinq ans, mais déjà je savais : les livres règneraient sur moi comme je règnerai sur eux ».
La foi dans son métier chevillée au corps, elle va se heurter, dans son premier poste, à la rudesse des paysans qui ont besoin de leurs enfants pour le travail des terres, qui souhaitent pour eux le Certificat mais pas l'entrée en 6e.
Mutée parce qu'elle va défendre, bec et ongles, un enfant en détresse, elle va rejoindre un poste double. Ce sera la rencontre avec Pierre qui s'occupe des petits et elle des grands. Amoureux, jeunes époux, puis parents, ils vivront tout au long de leur vie leur passion commune pour l'éducation et poursuivront leur carrière au gré des réformes...
Dans ce très beau roman, Christian Signol, nous raconte avec l'émotion, la tendresse et la nostalgie qui lui sont propres un demi-siècle de notre histoire et donne un visage à ces successeurs magnifiques des « hussards noirs de la République » à qui nous devons tant.

En ouvrant ce livre, j’espérais retrouver un peu l’odeur de la craie, de la colle Cléopâtre et de l’encaustique dont on cirait nos pupitres à chaque fin d’année scolaire. Il est vrai qu’on « ne guérit jamais de son enfance », selon moi.

Mission accomplie pour Christian Signol qui, au travers de son héroïne, Ornella Perrugi, retrace le chemin de l’école française des années 50 aux années 90.

Ornella est une jeune femme tout à la fois douce et pleine de caractère, passionnée par son métier qu’elle exerce, il faut bien l’avouer, d’une manière empirique et guidée par le bon sens.
Elle nous faire part de ses difficultés à enseigner dans une classe unique mais aussi du formidable challenge que cela représente.
Elle ira ensuite dans une école avec un poste double où elle rencontrera celui qui deviendra son mari. J’ai ainsi appris que les Inspecteurs faisaient également office de « marieurs », puisqu’ils s’arrangeaient pour placer deux jeunes célibataires sur les postes doubles !! Clin d'œil
Une bonne partie du roman se situe dans les années cinquante et le début des années soixante ; les transmutations qui s’opèrent ensuite au sein de l École en France sont abordées de manière plus informelle que romanesque.
On s’aperçoit que les maîtres d’école d’alors étaient beaucoup plus libres dans leur façon d’enseigner et qu’ils avaient « moins de comptes à rendre ». Ils étaient aussi bien moins préparés et assistés, face à des élèves en grande difficulté (autisme, élèves se scarifiant …)

Bref, un livre qui, à l’image de son auteur, est d’une grande nostalgie et d’un grand respect pour les « générations passées » et les valeurs morales.
Et finalement on s’aperçoit qu’Ornella n’est pas là, juste pour accompagner ces enfants sur le chemin de l’école, mais aussi et surtout sur le chemin de la vie…

Une si belle école, parution septembre 2010. Éditions Albin Michel
Parution août 2012 - Editions Le livre de poche

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