Louis Bayard

 

 
 
Louis Bayard @V.Killiea



Bonjour Louis Bayard, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous et sur votre parcours ?

Je suis un écrivain “professionnel” depuis 1995. Avant cela, j’ai travaillé dans la politique, j’étais attaché de presse pour la Chambre des représentants des Etats Unis. En plus des romans, j’écris également des articles et des essais pour le Washington Post et Salon.com. Je vis à Washington D.C. et j’ai 2 garçons de 10 et presque 8 ans.

 Qu'est ce qui vous a poussé à l'écriture ?
La lecture. Je pense que tous les écrivains commencent comme lecteurs. Nous voulons avoir le même impact sur les lecteurs que celui que nos auteurs préférés ont eu sur nous.


De manière générale, où trouvez-vous l’inspiration ?
Des autres auteurs. Et du besoin de payer les factures (ce qui est une mauvaise inspiration). Je suppose également qu’inconsciemment ma propre vie m’inspire. Sans vraiment le vouloir, je me retrouve à écrire sur les thémes qui sont les plus forts dans ma propre vie, tels que l’amour, la famille, l’identité, etc…


Votre nouveau roman « La Tour Noire » vient de paraître (Le Cherche Midi), pourriez-vous nous le présenter ?
C’est un thriller historique mettant en scène François Vidocq, le grand détective du début du 19ème siècle à Paris. Il parle du destin supposé du “Dauphin perdu”*, le fils de Marie-Antoinette, qui est mort, ou pas, dans La Tour Noire.

Vous y décrivez un Paris du début XIXème criant de vérité, pourquoi avoir choisi la France et cette période en particulier ?

C’est Vidocq qui m’y a emmené. Je voulais qu’il soit à un passage particulier de sa carrière, peu de temps après son apogée mais avant son déclin et j’ai fini à l’époque de la Restauration (une période qui n’est pas très bien comprise aux Etats-Unis). Plus j’apprenais des choses sur cette époque et plus j’étais intrigué. Une période de paix supposée mais avec un souvenir de violence encore très frais dans la mémoire collective et la possibilité de retour de cette violence toujours présente. Une période d’oubli où rien n’a été oublié.


Vidocq est un personnage haut en couleur, comment vous est venue l’envie d’en faire un des personnages principaux de votre roman ?
C’est Edgar Allan Poe qui nous a présenté. Pendant l’écriture de mon roman mettant en scène Poe “Un oeil bleu pâle”, j’ai relu “Double assassinant dans la rue Morgue” et à un moment le détective Dupin fait une référence désobligeante à l’un de ses prédécesseurs nommé Vidocq. Je suis embarrassé de dire que je n’avais jamais entendu parler de lui mais deux choses m’ont frappé. 1.Dupin resent le besoin de dépasser Vidocq (tout comme Sherlock Holmes va chercher un jour à surpasser Dupin). 2. Vidocq ne nécessitait pas plus d’explication. Poe attendait de ses lecteurs qu’ils le connaisse.
Et une fois que j’en ai appris plus sur la vie et la carrière de Vidocq, je ne pouvais pas croire qu’il ne soit pas également célèbre aujourd’hui. Il est le point de départ de tout, le premier détective moderne et le premier romancier policier. Et donc j’ai trouvé que c’était un très bel hommage de l’inclure dans un de mes romans.

Dans « Un œil bleu pâle », c’est un autre personnage réel que vous mêlez à la fiction, Edgar Allan Poe, pourquoi ce choix ?
 Hm. “trainer”, c’est comme s’il n’avait pas voulu me suivre alors qu’il était plus qu’heureux d’être exploité. J’ai choisi Poe car il a eu une profonde influence sur ma propre écriture et sur la littérature en général. Et tout comme avec Vidocq, j’ai pensé qu’il serait amusant de le plonger au milieu d’un roman policier, le genre qu’il a aidé à créer, et de le faire voler de ses propres ailes.


Qu’est-ce qui vous pousse à utiliser des personnes ayant existé dans vos romans ?
Je pense que cela vient de  cette relation entre lire et écrire. Je vois tous mes livres comme une sorte d’hommage aux auteurs qui m’ont influencé : Dickens, Poe, etc… Inévitablement ces auteurs ou leurs personnages apportent de l’eau à mon moulin.


Vos romans mélangent habilement le genre policier et historique. Quelles sont vos influences ?
Parmi les auteurs policiers, mes favoris sont Ruth Rendell (spécialement sa série avec Barbara Vine), Richard Price, Iain Pears, Martin Cruz Smith, Dorothy Sayers, Elmore Leonard. Mais je lis largement tous les genres. En fait, j’en suis venu à détruire toute la notion de “genre”. Je pense qu’une bonne histoire est une bonne histoire.


Que ce soit « Un œil bleu pâle » ou « La tour Noire » vos romans se situent au début du XIXème, envisageriez-vous d’écrire un livre se passant à l’époque actuelle ?
Le livre que je viens de terminer (The school of night) est un roman contemporain qui se déroule à Washington D.C., construit autour d’un récit historique. De plus, mes deux premiers romans (actuellement en rupture) étaient des comédies romantiques d’aujourd’hui. L’un d’entre eux “Endangered species” a, je pense, été traduit en français. (note du traducteur : il s’agit du roman “Espèces en danger” paru en France en avril 2005 aux éditions 10/18 ).
 
 
Un oeil bleu pâle disponible sur Netflix à partir du 6 janvier 2023

 






Qu’auriez-vous envie de dire aux lecteurs qui ne connaissent pas encore vos romans ?

Allez-y ! Vite, vite !*


Quels sont vos projets ?
Je suis heureux de vous dire que je retourne en France pour mon prochain livre. Il se déroulera en Alsace-Lorraine et j’ai bien peur que ce soit tout ce que je peux dire pour le moment (je suis superstitieux sur le fait de dévoiler l’histoire, spécialement quand je ne la connais pas encore). Je vais également enseigner l’écriture créative pour la toute première fois à l’université.


Merci beaucoup Louis Bayard, nous vous laissons le mot de la fin.
Premièrement, merci à tous de lire. La prochaine fois que nous parlerons, peut-être, il sera en français.*
* en français dans le texte
 

Go to top