Nathalie Hug







Janvier 2011

 



Bonjour Nathalie Hug, pouvez-vous vous présenter ?
Femme, quarante ans, originaire de Nancy, épouse, mère et écrivain.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre roman L’enfant-rien ?
Ce roman est truffé de questions sur les hommes, les femmes, les enfants et la famille. Des questions que je me pose souvent. Des questions obsédantes pour certaines. Des questions insolubles…pour moi. Et chaque retour de lecteur m’apporte son lot de réponses. C’est ce que j’espérais.


Comment cette histoire vous est-elle venue ?
Elle m’habite depuis des années. Elle a été déclenchée réellement le jour où j’ai entendu un homme dire : « elle m’a fait ce bébé dans le dos ». Là, beaucoup de choses me sont passées par la tête, tristesse, indignation, rage, empathie, je ne peux pas tout dire ici. ;) Mais j’ai décidé d’imaginer un homme qui irait au bout de son non-désir d’enfant. Malgré le pouvoir de la femme. Celui du ventre, donc de la décision finale.


L'enfant-rien aborde des thèmes délicats comme la recherche du père, la maladie. Ainsi qu'un autre thème dévoilé dans le dernier chapitre. Est-ce un roman qui a été lourd à porter ? Pourquoi le choix de ces thèmes ?
Je l’ai dit plus haut. Les questions que pose la famille moderne sont des questions difficiles. Il n’y a pas de solution parfaite. Comme il n’y a pas de famille idéale.
Alors pour moi, c’est le terreau rêvé pour raconter une histoire.


Ces premiers pas en solitaire ont-ils été difficiles ?
Non, ils ont été jubilatoires. J’ai toujours écrit. J’ai commencé bien avant Jérôme. Mais il a été plus courageux que moi, plus opiniâtre. Et il a été édité en 2002 avec Malhorne. Sans lui, j’aurais continué à écrire des histoires, des nouvelles ou des poèmes pour les copines !


Que vous a-t-il manqué dans le fait d’écrire seule par rapport à votre travail à quatre mains avec Jérôme Camut ? Avez-vous découvert de nouvelles choses dans cette approche plus personnelle que vous auriez appréciées ?
Il ne m’a rien manqué. C’est un exercice que j’aime, que je connais. Il est différent, c’est tout.
J’avais parlé de cette idée à Jérôme avant de l’écrire seule. Mais ce qu’il voulait en faire ne me plaisait pas du tout. C’est exactement ce qui est arrivé pour son prochain roman solo. Il avait envie de retourner à ses premières amours, le fantastique, moi pas.
Jérôme et moi apprécions cette liberté que nous offre le plaisir de créer en solitaire. La liberté d’évoluer dans des mondes qui nous sont peut-être plus personnels.


Êtes vous d'accord si on vous dit que votre style, dans L’enfant rien, est teinté d'une douce mélancolie ?


Oui, même si je trouve délicat de juger mon propre style. D’autres disent qu’il est sobre et poétique à la fois.


On ne peut voir le nom de Nathalie Hug sans penser à votre personnage de Kurtz de la Tétralogie des voies de l’ombre. Dans deux chapitres de l'enfant- rien, on peut donc se dire qu'Adrien pourrait suivre un chemin similaire à Kurtz. Est-ce une Rémanence volontaire ou involontaire ?
Adrien est un enfant qui souffre et qui rêve de recevoir de l’amour. En quoi est-il différent du grand frère qui projette de se débarrasser du bébé qui braille ? Combien d’aînés ont imaginé passer leurs cadets par la fenêtre ? Vous ? Moi oui….


Un mot sur cette Tétralogie des voies de l’ombre, quel est votre sentiment maintenant que cette saga est terminée ? Kurtz vient-il encore vous hanter ?
Non, Kurtz ne nous hante plus. C’est le personnage de notre prochain roman qui nous occupe. Ce pourrait d’ailleurs être un personnage récurent Un homme que le destin va secouer à un point tel qu’il changera sa vision du monde.


Après L’enfant-rien et les thrillers, avez-vous envie d’autres univers moins lourds psychologiquement, d’écrire dans d’autres genres ?

Je ne me vois pas écrire sur le bonheur par exemple. Je crois que j’en serais incapable. Le bonheur, je le vis tous les jours, grâce à mon mari, mes enfants et mon travail. L’écriture me permet d’explorer mon « dark passenger » et j’aime ça.


Quels sont projets ?
Je travaille depuis près d’un an sur mon prochain roman en solo, Jérôme de son côté aussi. Nous achevons l’écriture du prochain Camhug et travaillons aussi sur des projets audiovisuels et BD.


Vos derniers coups de cœur ?
La vie immortelle d’Henrietta Lacks chez Calmann-lévy et le Peintre de Batailles d’un de mes auteurs préférés, Pérez-Reverte.


Avez-vous quelques dates de salons prévues en 2011?
Nous sommes en dédicace chez Atout-Livre dans le 12ème à Paris le vendredi 28 janvier à partir de 18 h, chez Decitre Part Dieu à Lyon le 5 février, nous serons à la librairie Stanislas à Lunéville le 21 février, je serai au salon d’Hagondange le dimanche 20 février et ensemble nous signerons au salon du livre de Paris sur les stands Calmann Levy, livre de poche et France Loisirs entre le 18 et le 20 mars. Puis il y aura les Imaginales d’Epinal, Saint Maur en poche etc.…


Merci Nathalie, nous vous laissons le mot de la fin.
Je l’emprunte à José Saramago : « Commencer à lire fut pour moi comme entrer dans une forêt pour le première fois et y trouver tous les arbres, toutes les fleurs, tous les oiseaux. »
Ecrire, c’est encore mieux.

 Du même auteur : Nathalie Hug - Biographie, chronique, interview


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