Massarotto Cyril






La petite fille qui aimait la lumière

Coup de coeur

La Petite Fille Qui Aimait La Lumiere - Cyril Massarotto

Résumé Éditeur :

Barricadé dans sa maison au cœur d’une ville déserte, un vieil homme prend des risques fous pour recueillir une petite fille blessée.

L’enfant ne parle pas, elle ne prononce qu’un mot : Lumière, elle qui a si peur du noir. Alors le vieillard parle, il lui raconte la beauté de la vie d’avant, les petites joies du quotidien, son espoir qu’on vienne les délivrer. Il lui enseigne la pos­si­bi­lité d’un avenir, quand elle lui offre de savourer le présent.

Après un dernier roman un peu en retrait dans sa bibliographie, Cyril Massarotto nous revient avec un nouveau livre en décalage par rapport à ses ouvrages précédents. Décalage tout d’abord sur le ton, beaucoup plus grave que les précédents, même si de nombreuses touches d’humour viennent alléger le propos et surtout une place prépondérante de l’émotion, toujours à fleur de page dans ce roman. Comme si le style Massarotto oscillait entre émotion et humour avec une nette propension vers l’humour dans ses autres livres, alors que cette fois le curseur est positionné sur émotion.

Le livre est aussi globalement plus simple dans le déroulement de l’intrigue. Le lecteur pourrait voir ce roman comme une pièce de théâtre avec les fameuses trois unités (de temps, de lieu et d’action). Ce resserrement de l’intrigue permet au lecteur de se focaliser sur les deux personnages du roman et surtout sur leurs interactions.

Par petites touches, Massarotto nous brosse le portrait d’un vieillard qui a tout connu et d’une petite fille qui n’a connu que la guerre. La petite fille est quasi-muette dans la mesure où elle ne prononce qu’un mot : lumière. C’est ces deux portraits qui sont le point fort du roman. A la fois tendre, triste et drôle, ces portraits toucheront le lecteur pour longtemps.

Petite précision, quand le lecteur potentiel lit huis-clos, deux personnages, il risque d’avoir peur de lire un roman long et lent où il ne se passe pas grand-chose. Donc autant le détromper tout de suite. La petite fille qui aimait la lumière est un roman alerte, vif où le lecteur ne perçoit jamais la mécanique de l’intrigue tant il est porté par le rythme soutenu du livre.

L’univers dépeint dans le roman, sans trop en dire, est une vraie réussite avec son lot de non-dits et de descriptions dures. A l’aide de brèves allusions, il fixe notre imaginaire en utilisant les clichés post-apocalyptiques et en les sublimant avec l’ajout de sa patte. Cet univers décrit en creux permet donc de mieux se concentrer sur la relation vieillard-petite fille.

Cyril Massarotto nous livre ici un quatrième roman plus épuré que les précédents, moins dans les artifices, pour se concentrer sur l’essentiel à savoir une belle et grande histoire d’amour. L’une des forces de l’auteur est de décrire des scènes poignantes d’émotion sans jamais tomber dans le pathos ou dans la guimauve. Avec Dieu est un pote à moi, La petite fille qui aimait la lumière est surement le meilleur roman de Cyril Massarotto. Quand la simplicité touche à la grâce.

La petite fille qui aimait la lumière, parution octobre 2011. Éditions XO Edition
Parution, novembre 2012, éditions Pocket
 Du même auteur : Biographie, chronique, interview

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