Désordre
Résumé Editeur :
Sonia, la quarantaine, mène une vie confortable dans la jolie maison des bords de la Tamise où elle a grandi. Mais depuis que son mari, Greg, multiplie les déplacements professionnels à l’étranger et que leur fille Kit est partie à l’université, son existence lui pèse. Alors que Greg la presse de quitter Londres pour se rapprocher de lui, Sonia se sent incapable de quitter sa maison, décor d’une jeunesse pour laquelle elle éprouve la plus vive nostalgie. À l’heure du bilan, elle réalise en effet que son adolescence a été le seul moment vraiment heureux de son existence, celui où les émois et les sentiments ont été les plus forts et les plus purs. Aussi, lorsque Jez, 15 ans, le neveu d’une de ses amies, Helen, vient frapper à sa porte pour emprunter un disque, Sonia, prise d’une pulsion inexplicable, décide de ne plus le laisser partir. Elle se met alors à nourrir une étrange et inquiétante obsession pour la jeunesse de Jez, qu’elle tient séquestré. Lorsque Helen signale la disparition du jeune garçon à la police, une enquête minutieuse commence, qui ne tarde pas à s’orienter vers un suspect inattendu.
Le premier chapitre nous met rapidement dans l’ambiance car il commence avec la visite de Jez chez Sonia, une entrée en matière directe alors qu’on ne connaît pas encore les personnages.
Très vite, le lecteur va se poser tout un tas de questions sur les motivations de Sonia. Qu’est-ce qui l’a poussé à garder en otage cet adolescent épanoui ? Grâce à ses souvenirs d’enfance, nous comprendrons rapidement que Jez lui rappelle un autre adolescent, son amour de jeunesse. Mais sa fascination pour Jez se transforme rapidement en obsession.
J’ai eu, parfois, l’impression de me retrouver en position de voyeur et devant les agissements de Sonia, un sentiment de malaise nous envahit. Pourtant, ici, pas d’effusion de sang ou de descriptions gores, mais les faits et les pensées de Sonia, décrits sans fioritures, sont dérangeants.
L’autre personnage féminin du roman est Helen, la tante de Jez (beaucoup plus en retrait par rapport à Sonia). Sous son apparence de femme « heureuse », mariée, deux grands enfants, elle cache un profond mal-être qui se traduit par un penchant pour la boisson.
Mais tandis qu’on arrive à comprendre les problèmes d’Helen, voire même ses réactions, on se retrouve totalement désemparés devant Sonia, son comportement devient de plus en plus incompréhensible, aux limites de la folie. J’avoue, d’ailleurs, avoir eu des difficultés à éprouver de l’empathie pour elle…
Penny Hancock nous offre deux portraits de femmes dans la détresse et dans une profonde solitude malgré les gens qui les entourent. La psychologie des personnages est particulièrement travaillée et la tension monte crescendo sans qu’on ne se rende compte.
Un roman qui, vous l’aurez compris, ne laisse pas indifférent et encore plus quand les dernières révélations arrivent…
Il s’agit du premier roman de Penny Hancock et je dois dire qu’il est diablement efficace.
Désordre, parution avril 2013 - Éditions Sonatine
Parution avril 2014, éditions Le Livre de Poche
Du même auteur : Biographie, chronique, interview
