Mirobole Editions

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Juin 2013

 

 

 

Miroboles Editions : Nadège Agullo et Sophie de Lamarlière

 

 


Bonjour, une petite tradition chez Plume Libre, pouvez-vous vous présenter ?
NA Nadège Agullo, 40 ans, bordelaise d’origine, un pied en France et un pied en Angleterre où j’ai vécu et travaillé 10 ans. Etudes de droit en propriété intellectuelle et copyright puis responsable de droits étrangers à Londres et Paris pendant 15 ans. Amatrice de cultures de genre. Fuit le conventionnalisme.
SdL Sophie de Lamarlière, 32 ans, un profil bien plus sage en apparence… (Hypokhâgne-khâgne à Henri IV puis la Sorbonne, mais oui ! j’ai énormément aimé mes études du reste). J’ai rejoint ensuite le secteur de l’édition et j’ai travaillé 10 ans à la direction littéraire en tant qu’assistante et éditrice chez Michel Lafon.


Comment est née votre collaboration ?
NA : Nous nous sommes rencontrées chez Michel Lafon où Sophie était déjà en poste et quand j’ai évoqué avec elle mon projet de création de maison d’édition à Bordeaux, elle a été tout de suite emballée. Ayant des profils et compétences différentes il est apparu évident de monter cette entreprise ensemble.


Qu’est-ce qui vous a poussé à créer une nouvelle maison d’éditions ?
NA : De par la culture anglaise que j’ai embrassée et de par mes goûts personnels j’ai trouvé que le marché français du livre manquait cruellement « d’exotisme » dans les genres que nous défendons : la majorité du fantastique nous vient des US alors que la littérature fantastique et SF est intégrée à part entière parmi les autres genres littéraires en Russie ou au Japon pour ne citer que ces pays. Pour le polar et l’absurde, nous cherchons encore dans des territoires méconnus : Pologne, Turquie, Asie, Moldavie, etc.
Nous avons aussi travaillé une identité visuelle forte (encore à la vue de la culture de l’édition anglaise où les couvertures sont très graphiques et marquantes).


Quelle est votre ligne éditoriale ?
Fantastique et polar, et nous nous ouvrons à l’absurde en 2014.
Titres pour le moment étrangers et peut être français à terme si nous trouvons des textes entrant dans nos genres.


Le 14 mars 2013 sont sortis vos deux premiers romans : Nid de guêpes d’Inger Wolf et Je suis la reine d’Anna Starobinets. Comment avez-vous décidé du choix de ces deux premières publications ?
NA : Ils incarnaient à la perfection la ligne éditoriale que nous souhaitions développer : qualité littéraire, territoire étranger, genre littéraire bien défini. Et surtout, ce sont de très bons livres !
Je suis la reine : un recueil fantastique d’une qualité littéraire rare, proposant une prose contemporaine digne des plus grands du genre (S King, O Wilde, Boulgakov, etc) et venant de Russie, territoire plutôt méconnu des lecteurs français.
Nid de guêpes : surfant sur la vague de la littérature scandinave, ce polar présentait deux originalités : le Danemark, et une réflexion autour de la violence plus prononcée que dans le polar scandinave classique.


Et de façon plus générale, comment choisissez-vous les romans que vous publiez ?
NA : on creuse beaucoup! De vraies fourmis ! Beaucoup de travail de fond. Pour ma part, je me rends aux foires du livre de Francfort et Londres chaque année, et j’y rencontre des éditeurs et agents étrangers qui me proposent des titres dans nos genres, il faut être le plus spécifique possible pour éviter d’être submergées sous les manuscrits qui ne correspondent pas à notre ligne…. Je cherche aussi beaucoup sur Internet (étranger) et je demande à mes amis étrangers bibliophiles de garder un œil sur les livres qui se démarquent dans leur pays.


Envisagez-vous un jour de publier des romans d’auteurs francophones ? D’ailleurs, pourquoi avez-vous décidé de vous spécialiser en littérature étrangère
NA : Bien sûr, mais pas avant 2015-2016, le temps d’asseoir notre identité auprès des lecteurs.
Ayant vécu 10 ans à l’étranger et ayant exercé dans le domaine des droits étrangers, j’ai découvert des cultures et des courants littéraires au cours de mes voyages qui m’ont semblé tout à fait fascinants et trop peu connus en France. C’est cet élément d’inconnu que je voulais faire découvrir aux lecteurs français.


Quels sont les prochains titres que vous allez sortir ? Combien de romans envisagez-vous de publier chaque année ?
SdL : Nous visons une dizaine d’ouvrages par an, pas plus, pour être sûres de « faire » de la qualité. Notre prochaine publication est un polar polonais fabuleux : Les Impliqués commence comme un huis-clos, dans un ancien monastère au cœur de Varsovie où un cadavre est retrouvé. Assassiné, sauf à penser que les gens aiment à s’enfoncer des broches à rôtir dans l’œil. Le petit « twist » est que l’assassinat a été commis au cours d’un week-end de psychothérapie collective assez étrange. Mais ce n’est pas un whodunit (roman policier « à énigmes »), même s’il commence comme tel !


En vous souhaitant beaucoup de succès pour cette nouvelle aventure, nous vous laissons le mot de la fin.
NA : Merci tout d’abord à Plume Libre de donner une visibilité à notre jeune maison d’édition. Pour finir, nous invitons bien sûr les lecteurs à embarquer dans nos expéditions littéraires en citant Montaigne, un illustre Aquitain et grand voyageur : « Il faut voyager pour frotter et limer sa cervelle contre celle d'autrui. »
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