Stéphane Tamaillon

 

 
 
Henri Courtade
 
 

Bonjour Stéphane Tamaillon, la première question est un petit rituel : Pouvez-vous en dire plus sur vous ?
    Bonjour. Eh bien, je suis auteur, principalement pour la jeunesse et les « jeunes adultes ». Depuis 2009, date de sortie de « L’Ogre de la Couronne », mon premier roman publié, j’ai enrichi ma bibliographie de neuf autres ouvrages. Personne n’étant parfait, je suis également professeur d’histoire et de géographie ^^.

L’écriture a-t-elle été toujours présente dans votre vie ? Quel a été le déclic pour vous lancer dans l’aventure du roman et pourquoi la littérature jeunesse ?
    L’écriture et les arts en général. J’ai commencé par le dessin et la BD (j’ai d’ailleurs fait un passage par les Beaux Arts), mais aussi des scénarii et des nouvelles. C’est la lecture qui m’a amené à l’écriture. À un moment donné, j’ai senti que l’imaginaire des autres ne me suffisait plus et que je devais développer le mien. La littérature jeunesse s’est imposée comme une évidence, peut-être parce que j’ai emmagasiné la plupart de mes influences durant les périodes de mon enfance et de mon adolescence. J’ai coutume de dire que l’écriture est pour moi un moyen de continuer à m’amuser, à jouer comme un gamin. Un jour être un cow-boy, l’autre un pirate… Le syndrome de Peter Pan, je suppose. Quoi qu’il en soit, je n’ai rien contre la littérature adulte et j’ai d’ailleurs sous le coude un projet de thriller « pour les grands ». Enfin, lorsque je trouverais le temps de l’écrire.
Quelle partie préférez-vous dans la conception d'un livre (les recherches, l'écriture) ?
    Sans doute celle des recherches et de la construction de l’histoire. Le moment où toutes les pièces du puzzle se mettent en place dans ma tête.


Comment se déroule votre processus d’écriture ? Avez-vous en tête l’intrigue de vos livres dès le début ou évolue-t-elle au fur et à mesure ?

    Je suis un garçon très structuré ! ^^ Ça me rassure. Je bâtis mon intrigue à l’avance, d’abord sous la forme d’un synopsis, puis, d’un séquencier qui développe les différents chapitres, avec parfois des morceaux de dialogue comme points de repère. Cependant, je ne m’interdis pas de suivre le sens du courant s’il m’entraine dans une autre direction au moment de la rédaction.


Krine - Stéphane Tamaillon

 

Le 3ème volet des aventures d’Hector Krine (Le maître des Hybrides) est paru en octobre 2012, pouvez-vous nous présenter cette série ?
    Il s’agit d’une trilogie se situant aux carrefours du steampunk, de l’urban fantasy et du fantastique qui met en scène un enquêteur de l’étrange, une sorte de Sherlock Holmes d’un Londres surnaturel et alternatif.

Le monde de Krine est très travaillé et de ce fait particulièrement criant de vérité. Un encadrement historique au plus proche de la réalité, des allusions très présentes aux vieux films d’épouvantes, sans oublier l’apparition de personnages légendaires. Comment vous est venue l’idée de « mixer » tout ça ?
    Je suis un grand fan de Stevenson, Mary Shelley, Conan Doyle, Wells et également de tout le cinéma fantastique du début du XXe siècle jusqu’à la fin des 80’s. Il s’agissait à la fois de rendre hommage à cet héritage tout en m’amusant avec ses codes. Pour ce qui est du contexte, disons que la maitrise des ingrédients historiques me permet plus facilement de m’en éloigner ensuite sans que cela paraisse maladroit ou décalé. Et puis, je suis prof d’histoire, j’adore faire des recherches. J’entasse une documentation très importante, avant et pendant la rédaction d’un roman.

Des leprechauns, des loups-garous, Jekyll et Hyde, Frankenstein … Comment s’est passée la cohabitation ? D’où vous est venue de se faire rencontrer tout ce petit monde ?
    Il y a l’idée de base, qui est de mélanger les mythes qu’ils soient littéraires ou issus de traditions et de cultures diverses. Et puis, les recherches en appellent d’autres. C’est laborieux, mais on déniche souvent des pépites en tamisant le sable. Dans le tome 2, il me fallait comme décor un théâtre et j’ai découvert que Bram Stoker (l’auteur de Dracula) en avait dirigé un dont l’acteur vedette (Henry Irving) n’était autre que la personne qui lui avait inspiré le célèbre vampire.

Pourquoi avoir situé votre récit dans le Londres de l’ère victorienne ?
    La seconde moitié du XIXe siècle est une période qui me passionne. Le clivage entre les classes sociales, la révolution industrielle… J’adore. C’est un de mes profs de fac qui m’a transmis le virus. Le programme de licence en histoire contemporaine portait sur « la ville au XIXe siècle ». J’ai été emballé.

Un premier cycle vient de se terminer pour Krine, savez-vous déjà ce qui va se passer pour lui ?
    J’en ai une petite idée, oui. L’épilogue du 3e tome donne quelques indices. Le nouveau cycle sera un cycle du voyage.

Vous êtes également l’auteur de plusieurs livres dans des univers bien différents (S.F., Fantasy), pourquoi cette diversité ? Est-ce important pour vous de changer de style littéraire ?
    Comme je l’ai dit, l’écriture est comme un jeu, et toujours jouer à la même chose serait lassant alors qu’il y a tant d’univers à explorer. J’ai toujours adoré la littérature (et le cinéma) de genre. S’amuser avec les codes et les détourner. Cela me permet aussi de rendre hommage aux écrivains qui m’ont marqué, d’Alexandre Dumas à Stephen King.

Quels sont vos projets pour l'année à venir ? Et celle d'après ?
    Je sors mes neuvième et dixième romans en octobre. Le premier, « Capitaine Squelette » (Flammarion) est un récit d’aventures dans la veine du « Comte de Monte-Christo » ou du « Fantôme de l’opéra ». Une histoire de vengeance qui se déroule au XVIIIe siècle dans le monde de la piraterie, avec pour toile de fond la traite négrière. Le second, « Le mystère du trésor englouti » (Imaginemos) ne dépareillerait pas dans les « Bibliothèque verte » de ma jeunesse. Une enquête estivale avec groupe de copains et trésor caché à la clé. Pour l’année à venir, je travaille sur un diptyque avec des accents steampunk, qui comme dans Krine mettra en scène personnages imaginaires et réels. L’aventure débute à Paris au milieu… du XIXe siècle.

Merci beaucoup, Stéphane Tamaillon, nous vous laissons le mot de la fin.
    Merci à Plume Libre de m’avoir invité à répondre à cette interview et merci à ceux qui auront pris le temps de lire ces quelques lignes. Comme le dit Stephen King, l’écriture c’est un peu de la télépathie. L’auteur invente quelque chose et le lecteur reçoit le message sur la plage, dans son fauteuil ou en se balançant dans un hamac, et cela parfois des années après la rédaction du bouquin. Alors, j’espère à bientôt pour un petit entretien télépathique via un des mes livres. ;-)

  Du même auteur sur Plume Libre : Biographie, chronique, interview

 
 

 

 

 

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