Richard Montanari - Nocturne




Richard Montanari

 

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Bonjour Richard Montanari que s’est-il passé dans votre vie professionnelle depuis notre dernière interview (avril 2011) ?
    Pas mal de choses sont arrivées, particulièrement du côté écriture. J’ai récemment signé avec les éditions Little, Brown qui vont publier mes livres à la fois en Angleterre et aux Etats-Unis. Le 6e roman de ma série sur Philadelphie (celui après Nocturne intitulé The killing room) est paru l’année dernière et a été classé dans le top ten des best-sellers. Le 7e, intitulé The stolen ones, est sorti il y a juste un mois en Angleterre. Il sortira aux Etats-Unis en février 2014. Je travaille déjà sur un nouveau texte ainsi que sur une petite histoire des hommes et des femmes de la criminelle de Philadelphie.


Richard Montanari - Nocturne NOCTURNE, votre nouveau roman sort en septembre aux éditions Le Cherche-Midi, pouvez-vous nous le présenter ?
    Comme avec la plupart de mes romans, l’intrigue de Nocturne n’est pas simple à résumer de peur de faire trop de révélations. Je peux vous dire que les inspecteurs Kevin Byrne et Jessica Balzano doivent résoudre l’une des plus difficiles et des plus effrayantes enquête de leurs carrières. Un à un, des corps sont découverts partout dans la ville et les inspecteurs vont bientôt découvrir que quelqu’un recrée d’anciens meurtres non résolus. Au fur et à mesure de leurs investigations, ils se rendent compte que quelque chose de plus sinistre est à l’œuvre. J’ai toujours été fasciné par l’idée, si ce n’est la croyance, que l’énergie, particulièrement l’énergie négative, reste en suspens quand quelque chose de mal est arrivé. Dans chaque pièce où un meurtre a été commis, sur chaque champ de bataille, reste un souvenir qui défie le temps. Je commence à me demander s’il existe des personnes qui, dans ces lieux, peuvent entendre les cris des semaines, des mois et même des années après. C’est l’épouvantable et terrifiante force de Nocturne.


Le cinéma, les fêtes foraines, les mythes de l’église, vos romans prennent racines dans des univers très différents. Pour Nocturne c’est le monde de la musique classique que vous explorez, pourquoi ce choix ?
    Dans tous mes romans, j’essaie d’emmener mes lecteurs dans de nouveaux univers. Certains peuvent être familiers, mais je m’efforce de faire briller une lueur d’espoir dans chaque recoin sombre. Je me suis en effet intéressé au cinéma, aux parcs d’attractions, à la magie, à la musique classique et aux rites de l’église catholique. Je commence chaque roman avec l’envie, et l’espoir, d’apprendre de nouvelles choses et par la même occasion offrir un voyage découverte au lecteur.


Pourquoi avec choisi Chopin et Le Nocturne en Sol Majeur pour accompagner cette enquête ? 
    Quand j’ai commencé mes recherches sur la musique classique, je me suis demandé si certaines grandes œuvres suivaient une narration spécifique. Je savais qu’il existait des symphonies écrites sur des sujets spécifiques, composées pour évoquer un temps, une humeur ou un évènement particulier, mais je n’étais pas sûr qu’il y ait des œuvres majeures suivant une intrigue. Je savais que « Pierre et le loup » était basé sur un scénario, et que les instruments de l’orchestre représentaient les différents animaux de l’histoire, mais c’était là toutes mes connaissances. Quand j’ai visité l’Institut Curtis à Philadelphie, j’ai appris la différence entre la musique abstraite (où la compréhension dépend seulement de la structure de l’œuvre et non de sa trame narrative), et la musique à programme (qui s’inspire ouvertement d’une idée non musicale). Cela m’a ouvert un nouveau champ de possibilités pour mon histoire. Quand j’ai découvert le travail de Camille Saint-Saëns, j’étais captivé.


Comment débutez-vous l’écriture de vos romans ? 
    En premier lieu, je détermine toujours la pathologie du tueur. Dans un deuxième temps, son mobile. Il y a certains passages obligés – un corps est retrouvé, la police est appelée, les inspecteurs se rendent sur la scène de crime – donc mes personnages principaux doivent être présents très tôt dans l’histoire. C’est la partition habituelle pour chaque roman. Mais Kevin Byrne, et dans une certaine mesure Jessica Balzano, ne joue pas toujours son rôle. Cela est également vrai de mes tueurs. Dès que je connais le mobile du méchant, et sa vision déformée du monde, l’histoire peut prendre forme. 


Byrne et Balzano sont un duo très attachant avec un énorme potentiel, avez-vous déjà eu des propositions pour adapter leurs aventures au cinéma ?
    Il y a eu beaucoup d’intérêts ces dernières années aussi bien pour une adaptation au cinéma que pour une mini série à la télévision. Malheureusement, pour le moment, la production d’une telle adaptation serait extrêmement onéreuse et de nombreux auteurs de best-sellers, polars ou autres, ne sont pas adaptés sur grand écran. J’aimerais être adapté en une mini série sombre et obsédante qui commencerait avec Déviances. L’espoir fait vivre et je continue à écrire.


Quels sont vos projets ? Un voyage en France pour rencontrer vos lecteurs :) ?
    J’adorerais revenir en France. Je ne suis pas venu depuis de nombreuses années. Je pense qu’il faudrait lancer une pétition ! :)


Merci beaucoup Richard Montanari, nous vous laissons une fois de plus le mot de la fin.
Ce mot est “ennui” (en français dans le texte). Cela n’a rien à voir avec cette interview mais le français est une langue si belle. J’aime ce mot. Il y a au moins cinq mots en anglais pour le définir.


Merci à Solène pour la traduction

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