François Debois

 

 

 



Bonjour François Debois, afin de mieux vous connaitre, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous et sur votre parcours ?
    J’ai 38 ans, j’ai vécu une bonne partie de ma vie en Bretagne avant de venir vivre en région parisienne. J’ai toujours été passionné par les comics américains, et j’ai commencé à écrire et dessiner des histoires de super-héros quand j’étais enfant. Dans les années 90, j’ai intégré une association d’auteurs amateurs, Sugar Comga, pour monter des projets de fanzinat conciliant comics, manga et franco-belge. Et puis j’ai eu l’opportunité, sous l’impulsion de Jean-Luc Istin, de publier mes premières histoires chez Soleil celtic. Ça a été le début d’une belle aventure ! J’exerce également un autre métier, dans le monde de la formation professionnelle, qui m’amène à raconter des histoires d’une autre manière.


Vous êtes le scénariste de plusieurs titres dans des univers très différents, comment passe-t-on de l’un à l’autre ?
    Et bien en fait, je me « surveille » ! J’essaye de sentir ce que j’ai envie d’écrire en fonction de mon état d’esprit du jour. Le fait d’avoir plusieurs univers à disposition me permet d’aller piocher dans celui que je sens le plus à un instant t.


Quelles ont été vos influences et vos sources d’inspiration?

    A la base, je suis un lecteur de comics, et mon influence majeure a été Chris Claremont et son travail sur les X-men. D’ailleurs, je me suis rendu compte dernièrement que dans la plupart de mes séries, il y a des rôles de femmes fortes qui font écho aux personnages de Claremont.
Je me suis mis à lire de la BD franco-belge sur le tard, et j’ai beaucoup accroché sur Blacksad, et les œuvres de Loisel et Marini, pas si éloignées que ça des comics US finalement !


Jack l’Éventreur  T.2 - Le protocole Hypnos  – Debois & PoupardAu mois de juin, Le tome 2 de Jack L’Éventreur est paru. Pouvez-vous nous présenter cette série ?
    Le principe de base que j’avais envie de jouer est que Jack l’éventreur n’est pas un seul tueur, mais plusieurs. En poussant le curseur encore plus loin, je me suis dit : « et si Frederick Abberline, l’enquêteur principal, était un Jack l’éventreur ? ». C’est le point de départ de cette histoire, quand on retrouve Abberline au cœur des montagnes, et qu’il commence à nous révéler son terrible secret. Pour expliquer la situation, je me suis plongé dans le contexte scientifique de l’époque, et tout à coup : bingo !


Quelles ont été vos influences et vos sources d’inspiration pour cette série ?
    En fait, je crois que je suis plus allé chercher mon inspiration dans Angel heart d’Alan Parker et les films noirs que dans les œuvres évoquant Jack l’éventreur. Ce qui m’intéressait avant tout, c’était le traitement d’Abberline confronté à sa propre monstruosité.


Pourquoi avoir choisi de "fictionner" le réel, c'est à dire de remodeler l'histoire quitte à la changer, plutôt que de partir d'un fait historique pour engendrer une fiction originale ?
    C’est quelque chose qui nous plaisait beaucoup avec Jean-Charles Poupard, le dessinateur : partir de faits, de lieux et de personnages ayant réellement existé, pour faire entrer le lecteur dans une fiction crédible.


Comment choisissez-vous les illustrateurs avec qui vous collaborez sur les différents projets ?
    En ce qui concerne Jean-Charles, c’est Jean-Luc Istin qui nous a mis en relation. Jean-Charles s’est dès le démarrage beaucoup impliqué dans le travail d’écriture avec moi, et du coup, nous avons formé une très bonne équipe.


Comment travaillez-vous eux : leur donnez-vous un script précis ou les laissez-vous faire leurs découpages ?
    Ça dépend vraiment du dessinateur. Dans la mesure où nous avions beaucoup de choses à raconter dans Jack l’éventreur, j’ai découpé d’un seul bloc les 50 pages de chaque tome, afin qu’on s’assure que « tout rentre ». Et comme Jean-Charles était très impliqué dans le travail d’écriture, cela m’a permis d’être plus léger dans certains découpages.


Quels sont vos projets ?
    Actuellement, je lève le pied côté BD et je me lance dans un projet d’album musical :).


Merci beaucoup, François Debois, nous vous laissons le mot de la fin.
Et bien j’invite vos lecteurs à découvrir les derniers mots d’Abberline, fameux inspecteur de Scotland Yard :
« Je ne pensais pas que cette affaire me conduirait si loin dans les ténèbres, et surtout, qu’elle m’amènerait à découvrir cette terrible vérité. Moi, Frederick Abberline…
Je suis Jack l’éventreur. »


 

 

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