Vongozero
Résumé Editeur :
Anna vit avec son mari Sergueï et leur fils Micha dans une belle maison isolée près de Moscou. Un virus inconnu a commencé à décimer la population. Dans Moscou en quarantaine, la plupart des habitants sont morts et les survivants – porteurs de la maladie ou pillards – risquent de déferler sur les alentours. Anna et les siens décident de s’enfuir vers le nord, pour atteindre un refuge de chasse sur un lac à la frontière finlandaise : Vongozero. Bientôt vont s’agréger à leur petit groupe des voisins, un couple d’amis, l’ex-femme de Sergueï, un médecin… Le voyage sera long, le froid glacial, chaque village traversé source d’angoisse, l’approvisionnement en carburant une préoccupation constante. Tensions nées d’une situation extrême, perte de repères, jalousie, promiscuité, peur… Plongée dans un exode moderne au coeur d’une Russie dévastée, Anna décrit avec une grande justesse les rapports entre ces onze personnes réunies par la nécessité.
Une fois de plus, Mirobole éditions nous offrent un roman des plus réussis.
Dès les premières pages, Yana Wagner capte notre attention pour ne plus la lâcher. La tension psychologique est palpable et le suspens omniprésent.
Par le biais d’Anna, le lecteur va, lui aussi, vivre cet exode, affronter le froid et les différents dangers qui guettent leur petit groupe à tous les coins de rue.
Il va aussi apprendre à connaître les différentes personnes de cette équipée, prêtes à tout pour échapper au virus. Les traits de caractère de certains vont s’affiner et tous vont finir par se montrer sous leur vrai visage ; pas toujours très beau d’ailleurs, mais quand sa survie en dépend, l’homme est capable du pire comme du meilleur…
Alors, certes, de ce virus, nous ne saurons rien de plus, si ce n’est qu’il est très contagieux et mortel… Mais notre imagination prend le relais et on n’est pas loin de se dire, parfois, que cela pourrait arriver aujourd’hui dans notre monde…
On peut, quelquefois, avoir l’impression de tourner en rond au cours de cette échappée mais les embuches que les personnages vont devoir traverser sont nombreuses et variées ce qui fait qu’au final, on ne s’ennuie pas pendant ces 470 pages. Et le sens du rythme de l’auteur y est, bien entendu, pour beaucoup.
Une petite frustration, à la fin, toutefois car on aurait souhaité en savoir un peu plus sur l’avenir d’Anna, de sa famille et de leurs compagnons de route.
En conclusion, un roman qui nous fait vivre moult péripéties dans une ambiance oppressante aboutie.
Vongozero, parution septembre 2014 - Éditions Mirobole
Parution mars 2016, éditons Pocket
Du même auteur : Biographie, chronique, interview
