Abel Barbara

L'innocence des bourreaux - Barbara Abel




L'innocence des bourreaux

 





L'innocence des bourreaux - Barbara AbelRésumé éditeur : 

Dans une supérette de quartier, quelques clients font leurs courses, un jour comme tant d'autres. Parmi eux une jeune maman qui a laissé son petit garçon de trois ans seul à la maison devant un dessin animé. Seulement quelques minutes le temps d'acheter des couches pour la nuit.
Parmi eux, un couple adultère, parmi eux une vieille dame et son aide familiale, un caissier qui attend de savoir s'il va être papa, une mère en conflit avec son adolescent...
Des gens normaux, sans histoire, ou presque.
Et puis un junkie qui, à cause du manque, pousse la porte du magasin, armé et cagoulé.
Mais quand le braquage tourne mal et que, dans un mouvement de panique, les rôles s'inversent, la vie de ces hommes et femmes sans histoire bascule dans l'horreur.
Dès lors, entre victimes et bourreaux, la frontière est mince. Si mince...

L'avis de  Delphine : 
Qui peut dire comment va se dérouler une journée ? On pense toujours que tout va suivre le cours des choses établies, avec, allez soyons fous, de temps un temps un petit contretemps qui va nous pourrir la journée : des embouteillages, un pneu crevé, une bouteille de lait qui manque … On s’arrête à la supérette du coin, on râle déjà de perdre 5 minutes et là, en quelques secondes tout tourne au cauchemar ! 

Barbara Abel a le don de nous faire trembler, de nous scotcher à ses pages, je la soupçonne même d’aimer nous couper le souffle ! 
Comment d’une situation que l’on pense compliquée, on passe à la folie la plus totale, tout ça en une seconde, parce qu’il y a eu un geste incontrôlé, parce que quelques heures auparavant la tension est montée pour trois fois rien… En fait on ne se sait pas pourquoi cela déraille, mais une fois que c’est fait on n’a plus les idées assez claires pour calmer le jeu et la situation dérape complètement.

Dans ce roman Barbara Abel nous dresse le portrait de simples clients, qui on va dire, n’ont pas une vie aussi banale qu’on pourrait le penser. En quelques pages, nous rentrons dans leurs vies, quelques heures/minutes, avant le drame et c’est largement suffisant pour qu’une fois à l’intérieur de ce magasin, nous tremblions pour eux.

Dans le domaine du drame psychologique, Barbara Abel n’a plus rien à prouver, elle fait partie des grands noms du « polar » francophone. Avec elle rien n’est jamais rose, elle sait exploiter les failles de l’Homme, les petits bobos qui deviennent des cicatrices béantes avec le temps et qui trouvent leurs fins dans des drames que personne n’a vu venir.

Elle fait de monsieur et madame tout le monde des personnages qui nous hantent un bon moment, par leurs agissements mais aussi par leur vulnérabilité … C’est peut-être cela que l’on appelle L’innocence des bourreaux.
L'avis de Montse :
L’histoire commence de manière assez banale avec le braquage d’une supérette d’un quartier sans histoire. Le braqueur : un jeune junkie en pleine crise de manque, envahi d’un sentiment de toute puissance devant ces gens à sa merci, va pousser le bouchon un peu trop loin et c’est le dérapage… 

Dans ce huis clos parfaitement maîtrisé, Barbara Abel va s’attarder sur tous les protagonistes de l’histoire. Aucun personnage n’est plus important qu’un autre, ils sont sur un pied d’égalité. Pour chacun d’entre eux, elle va brosser un portrait assez détaillé de leur vie. Chaque nouveau chapitre donne la parole à un personnage différent ce qui va nous permettre de nous immiscer dans leur intimité mais aussi d’appréhender leurs réactions face à ce braquage en fonction de leur vécu. 

Très vite, un climat anxiogène s’installe, le lecteur n’a de cesse de tourner les pages, rongé par l’angoisse qui monte petit à petit devant l’horreur qui se dessine sous ses yeux. Comment en est-on arrivé là ? 
Et comme souvent lorsque les gens sont poussés dans leurs retranchements, les instincts les plus vils se réveillent…. 

Le style de Barbara Abel est toujours aussi addictif. Elle joue avec nos nerfs et maîtrise tous les protagonistes de ce roman choral. 
J’aurais juste souhaité avoir quelques pages de plus afin de voir la réaction de certains personnages aux révélations finales auxquelles ils sont confrontés. 

L’innocence des bourreaux
 est un thriller psychologique efficace qui porte parfaitement son titre. 
L'avis de Taylor :

Le nouveau roman de Barbara Abel a le don de transformer une situation peu banale en un drame d’une intensité redoutable. Ça nous est tous arrivé : il nous manque une bricole, alors on décide d’aller à la supérette du coin pour nous dépanner.

C’est ce qu’on fait tous les protagonistes de cette histoire : ils se sont tous trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
La supérette se fait braquer et tout le monde est pris en otage. Qui sait comment tout cela va se terminer ?
Qui sait comment chacun va réagir ? Cette situation de stress intense va faire resurgir des secrets, des instincts pour le moins primaires, des blessures et des faiblesses.
Barbara Abel peint un portrait de la nature humaine qui peut être bestiale quand on la pousse dans ses retranchements.

Ce nouveau roman est psychologiquement très bien construits, les personnages sont tous très bien décrits qu’ils en sont plus que réels. 
Le suspense monte à chaque page, je me suis même surprise à avoir les larmes aux yeux à la lecture de certains passages.

Vous ne pourrez pas rester insensible à ce roman. Les bourreaux ne sont pas des anges mais il reste une part d’innocence en eux qu’il reste à découvrir.


L'innocence des bourreaux, parution mai 2015. Édition Belfond
Parution octobre 2016, éditions Pocket

 Du même auteur sur Plume Libre : Biographie, chronique, interview


 

 
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