Kaiser Vea

Blasmusikpop - Vea Kaiser




BlasmusikPop

 





Blasmusikpop - Vea KaiserRésumé éditeur :

Au commencement était le ver.
Johannes se destinait à autre chose qu'à cette vie fruste dans le village de ses ancêtres. Son grand-père, Johannes premier du nom, avait lui-même quitté Saint-Peter-sur-Anger pour aller étudier en ville – et observer le développement des vers solitaires ! –, avant de revenir et de s'établir comme médecin. C'est ce dernier qui a communiqué à son petit-fils son goût du savoir et sa passion pour Hérodote, qui font de lui aussi un original dans ce microcosme alpin où se cultiver est considéré comme hautement suspect. Ainsi, lorsque le jeune homme échoue au baccalauréat, quel drame ! Le voici condamné à rester parmi les « barbares ». Et il ne tarde pas à se faire embrigader dans l'un des événements majeurs de la localité : la venue d'un grand club de football hambourgeois...


L'avis de Montse :
En lisant la quatrième de couverture et notamment cette histoire de ver également reprise dans le titre du roman : Blasmuskipop - Comment un ver solitaire changea le monde -, j’avoue avoir hésité à me lancer dans la lecture de ce roman mais, en même temps, tout cela m’intriguait fortement, ma curiosité a donc été la plus forte et c’est ainsi que je me suis retrouvée prise dans les filets de Vea Kaiser. Car oui, ce livre est une excellente surprise !

On ne peut que louer l’imagination de l’auteure pour son habileté à nous concocter autant de personnages avec toutes leurs petites caractéristiques (une petite bible est d’ailleurs insérée à la fin du livre et sa lecture donne déjà le sourire). Il faut dire que Vea Kaiser a reconstitué tout un village perdu dans les montagnes, Saint-Peter-sur-Anger, qui d’après Google existe réellement. Est-il aussi reculé et surtout ses habitants sont-ils aussi réfractaires aux grandes villes et aux personnes extérieures au village que dans le roman, je ne saurais le dire.

Dans Blasmusikpop, les habitants sont considérés comme des « barbares », ils ne parlent que le patois local (chapeau à la traductrice, Corinna Gepner, d’avoir retranscrit ce langage ce qui n’a pas dû être chose facile) mais rassurez-vous, on comprend parfaitement ce qu’ils disent même si leur langage est tout de même particulier et pourra peut-être gêner certains lecteurs.
Ces « barbares » n’aiment pas les livres, l’éducation, vivent pratiquement en autarcie, se marient entre eux, etc… Bref, on se croirait dans un autre siècle.
Des petits chapitres racontant l’histoire du village depuis ses origines sont d’ailleurs intercalés.

La chronique de ce village s’étale sur plusieurs années et suit plus particulièrement la famille Gerlitzen et deux de ses membres, Johannes grand-père et Johannes petit-fils, les deux seuls habitants du village qui ont envie de se cultiver et de s’élever dans le monde…

Le ton est enlevé, vif, humoristique, les dialogues bien trouvés avec de bonnes réparties, certaines situations sont désopilantes, les quiproquos cocasses.
Plusieurs sujets de société sont abordés sur un ton léger.

On ressent que l’auteure a dû beaucoup s’amuser à créer tout ce petit monde et, du coup, le lecteur s’amuse tout autant à le découvrir et à l’apprécier.
Un premier roman écrit par une jeune femme de 24 ans qui s’annonce très prometteuse.

L'avis de Delphine :

L’un des romans les plus surprenants que j’ai pu lire ces dernières années.
L’auteure, une jeune autrichienne ose pour son premier roman et se sert de ce qu’il y a de plus kitsch et démodé pour en faire le théâtre d’une histoire complètement folle.

Saint-Peter-sur-Anger, petit village reculé (et encore le mot est faible) du fin fond des Alpes autrichiennes où la vie s’écoule avec quelques décennies de retard. Les habitants ont un langage bien à eux, un peu inexplicable, mais qu’on arrive parfaitement à comprendre et qui, à chaque dialogue, nous arrache un sourire tant il respire le dépassé tout en étant charmant.

On s’attache directement aux personnages, leur petits tracas nous touchent, leur décalage avec l’époque dans laquelle ils vivent donne un petit côté suranné, un peu comme une carte postale jaunie qu’on regarde avec tendresse.

L’arrivée de la culture/science dans la vie d’une des familles du village va changer beaucoup de choses, le regard qu’ils portent alors sur ceux qui jusque-là étaient leurs voisins/amis/ennemis s’altère jusqu’à, peut-être, perdre de vue l’essentiel.

Un roman amusant, étonnant et qui, grâce à son excentricité, vous fait voyager dans un village si petit et si reculé de tout, qu’une fois le livre terminé, on veut retourner à Saint-Peter-sur-Anger.



Blasmusikpop, parution août 2015. Éditions Presses de la cité
Parution janvier 2017, éditions Pocket

 Du même auteur sur Plume Libre : Biographie, chronique, interview


 

 
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