Prendre Lily
Résumé éditeur :
Une mère de famille retrouvée assassinée dans sa baignoire, les seins tranchés, les doigts comme un écrin renfermant deux mèches de cheveux. Le corps d'une étudiante coréenne abandonné la nuit dans un quartier désert. Et des jeunes femmes qui témoignent : leurs cheveux coupés net, tandis qu'elles vivent, marchent, respirent dans une petite ville balnéaire d'Angleterre qui ne connaît pas les débordements. Non loin de la salle de bains de Lily Hewitt vit Damiano Solivo. On lui donnerait le bon Dieu sans confession si ce n'étaient ces déviances auxquelles il s'adonne en secret. Mais son épouse peut le jurer : Damiano est innocent. Damiano est même victime. Victime, oui : de la complexité d'une machinerie sociale et judiciaire qui sait comment on façonne les monstres.
Le début de ce roman m’a surprise, déroutée… Marie Neuser a choisi une narration à la première personne du singulier et j’ai eu l’impression d’arriver dans une histoire déjà bien avancée car on ne sait pas tout de suite qui est le narrateur, on sait juste qu’il s’agit d’un policier mais son nom arrive plus tard. Et pour rajouter à ce sentiment de malaise, ses premières pensées ont lieu sur une scène de crime sanglante…
Il s’agit en fait de Gordon McLiam et c’est à travers lui que nous allons vivre toute cette affaire.
Durant les plus de 500 pages qui composent Prendre Lily, nous allons suivre Gordon dans ses investigations mais aussi dans sa vie privée. Il n’aura plus aucun secret pour nous. Nous partagerons avec lui toutes les difficultés de l’enquête qui va durer plusieurs années. Les témoignages, les indices, les présomptions, etc… en attente de la preuve qui permettra de clôturer l’enquête. Comment faire quand l’intime conviction nous guide mais que le reste ne suit pas.
Il faut dire qu’il a affaire à un homme sournois, malsain et machiavélique qui ne laissera pas le lecteur indifférent, entre dégoût et colère…
Gordon va devenir totalement obsédé par le meurtre de Lily et n’aura de cesse de mettre son meurtrier sous les verrous.
Le récit prend son temps et suit le tempo de l’investigation, ici pas d’effet de manche, pas de « super » flics et pas de coïncidences dues à la chance non plus… On a l’impression d’être dans la vraie vie avec toutes les frustrations que cela peut comporter… Le rythme est lent mais jamais ennuyeux.
Prendre Lily est tiré d’un fait divers qui a défrayé la chronique en Italie et en Angleterre mais c’est également le premier volet d’un dyptique dont la suite Prendre Gloria arrive en janvier 2016 et que j’ai hâte de découvrir.
Prendre Lily - Parution mai 2015 - Editions Fleuve NoirParution, mai 2016, éditions Pocket
