Alexis Aubenque

 

 
 
Alexis Aubenque

 

Bonjour Alexis, Pour les lecteurs qui ne vous connaîtraient pas encore, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Grand amateur de romans de genre, polar, fantastique et science-fiction, j’y suis tombé tout petit dedans. J’ai commencé à en écrire il y a près de vingt ans et n’ai jamais cessé depuis.


Vous avez publié 9 romans depuis 2008, on ne vous arrête plus, quel est votre secret ? Comment trouvez-vous l’inspiration ?

Mon secret : le café et la coke… je veux dire le coca-cola ! En fait, j’ai la chance de vivre de ma plume et donc c’est un plein temps pour moi. Il me faut six mois pour écrire un livre, donc deux par an. Pas de vacances, pas de dimanche, de jour de repos.
Si certains écrivains de polars sont des flics dans la vraie vie, parfois je me dis que, moi, je suis un forçat !


Comment est né Tout le monde te haïra ?
Quand Glenn Tavennec m’a contacté pour rejoindre sa nouvelle collection « La Bête Noire », il m’a demandé de lui écrire une trilogie dans la veine de ma trilogie River Falls à savoir : du thriller pur et dur.
A ce moment-là, j’écrivais du polar sociétal avec ma trilogie Seattle, et j’aimais bien l’idée de renouer avec mes premiers amours.
J’ai donc accepté sa proposition avec plaisir. Il ne me restait plus qu’à trouver des personnages, un décor et une histoire…


Tout le monde te haïra - Alexis AubenqueVos personnages sont souvent récurrents d'un roman à l'autre, comment les construisez-vous ?
De façon assez classique.
Tout roman est rempli de stéréotypes, aussi je fais mon choix parmi eux : dépressif, divorcé, marié, suicidaire, violent, écorché vif, taciturne, volubile, accro aux putes ou aux femmes mariées, joueur, tête en l’air, sérieux, drôle, sinistre…
Moi, j’adore les flics au grand coeur qui se prennent pour des justiciers. L’inspecteur Harry, Martin Riggs, John McClane, Bud White…
Par ailleurs, j’aime jouer sur l’évolution de leur vie personnelle.
L’essentiel, c’est qu’il faut que j’adore tous mes personnages, car pour moi, un bon roman c’est avant tout des personnages attachants auxquels on rêverait de pouvoir s’identifier.
Je déteste lire des romans dans lesquels les personnages principaux sont antipathiques. La réalité qui m’entoure m’en offre suffisamment pour que j’en aie ma dose !


Dès le début, avez-vous déjà en tête les différentes intrigues dans lesquelles ils vont intervenir ou, tout simplement, avez-vous du mal à les lâcher ?
J’ai une intrigue, ou plutôt un squelette d’intrigue, le fameux : qui, comment, pourquoi. Puis, je lâche mes personnages et à eux de trouver comment va se dérouler le livre. Je ne fais pas de plan, j’avance lentement, chapitre après chapitre, et je suis toujours surpris par la tournure des histoires. C’est extrêmement épuisant de ne pas avoir de plan, et j’envie les auteurs qui arrivent à en faire.


Les endroits où se déroulent vos romans sont toujours très détaillés, ils installent l'ambiance de l'histoire et sont de véritables personnages, comment vous documentez-vous ?
Aussi important que les personnages, le décor.
Je passe mes journées à écrire enfermé dans une pièce, aussi j’ai besoin d’avoir de belles images dans ma tête.
C’est pour ça que tout se passe dans des décors magnifiques. Désert du Colorado, île du Pacifique, forêt de l’état de Washington, la côte californienne, et désormais l’Alaska.
La documentation est essentiellement sur Internet et les beaux livres de photos.


Pourquoi le choix de l'Alaska cette fois-ci ?
Avec mon éditeur, nous avons longtemps hésité sur le lieu où se passerait cette trilogie. Au final, il ne restait plus que Detroit et Juneau.
Tout s’est décidé autour d’un verre dans un bar, aux Abbesses. J’ai raconté à Glenn le concept d’un roman de SF que je n’avais jamais écrit, et soudain je me suis rendu compte qu’il pouvait fonctionner si on adaptait plusieurs éléments de cette histoire, en enlevant justement tout le côté SF.
Cependant, on avait besoin de très très grands espaces. Ce fut donc l’Alaska, et je transformai la ville de Juneau en White Forest, pour plus de liberté dans l’écriture.


La majorité de vos intrigues se déroulent aux Etats-Unis, pourquoi ce choix ? Envisagez-vous dans le futur d'établir un de vos romans en France?
J’ai écrit trois romans et demi qui se passent en France, mais c’était avant d’être publié. Je les aime beaucoup mais ils ont trop vieilli et ne correspondent plus à ce que je fais à présent. Maintenant, il n’est pas impossible que je m’y remette.
Pourquoi les USA ? Parce que cela me fait rêver. La France me déprime ! J’ai besoin de m’évader. Qui plus est, en Amérique tout est permis.
Pour un écrivain, c’est plutôt sympa un pays où les flics ont la gâchette facile, et même contre des innocents, sans qu’il ne leur arrive rien !!!!


On voit pas mal de références aux séries américaines dans vos romans, jusqu'à quels points ont-elles influencé vos écrits ?
Jusqu’au dernier point !
Je suis un dingue des séries policières américaines. De Twin Peaks à The Shield, de Bones à House of Cards, True Detective à Narcos. Je les aime toutes, sans exception. Les personnages, les dialogues, la vivacité, les décors…
Ce que j’aime, c’est la multiplicité des points de vue dans les séries télé, qu’on ne retrouve pas forcément dans les romans policiers.


Vous avez plusieurs séries en cours, comment vont-elles évoluer ?
De mal en pis !
En fait, je suis à présent sur deux séries : Pacific View, et White Forest. Tous les personnages ont des secrets que je vais dévoiler au fur et à mesure des volumes. Comme on dit : les gens heureux n’ont pas d’histoire. Je suis très feuilletoniste, dans le sens noble du terme, je crois aux cliffhangers, et aux mystères dans les mystères qui ouvrent sur d’autres mystères.


Tout le monde te haïra vient d'être publié chez Robert Laffont dans leur nouvelle collection La bête noire, comment êtes-vous arrivé dans cette nouvelle aventure ?
C’est Glenn Tavennec qui m’a contacté. Il m’a parlé de son projet, espérant que j’accepte d’être un des premiers auteurs de sa collection. Je n’ai pas hésité une seconde.


Vos romans sont très visuels, avez-vous en tête une adaptation cinématographique quand vous les écrivez?

Pour moi, ce sont des films. Je vois vivre mes personnages dans ma tête. Il n’y a pas ou peu de temps morts. J’aime l’action, c’est pour cela qu’il y a toujours dans mes livres, une à deux courses-poursuites, en voiture, à moto, à pied, et même à vélo (Ne crains pas la Faucheuse) !


Avant de vous tourner vers les romans policiers, vous avez écrit de la science-fiction, envisagez-vous de revenir vers ce genre un jour ?
Mais qui vous dit que j’ai arrêté…


Quels sont vos projets ?
Les suites de Pacific View et White Forest. Et quand j’ai des insomnies, je m’occupe de projets secrets…


Si vous pouviez décerner un prix littéraire cette année, à quel roman l'attribueriez-vous ?
En fait j’en donnerais deux : Nicolas Lebel pour Sans Pitié ni remords et Ghislain Gilberti pour Le festin du serpent.


Quelle est la question que l'on ne vous a jamais posée en interview et à laquelle vous auriez aimé répondre ?
Celle-là ! :)


Merci, Alexis Aubenque, on vous laisse le mot de la fin.
Juste un énorme bisou à Ayerdhal, où qu’il soit à présent…

 Du même auteur : Biographie, chronique, interview



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