Austerlitz 10.5
Résumé Éditeur :
En 1810 la Seine avait atteint lors de la grande crue de Paris son niveau maximal : 8.62 mètres sur l'échelle hydrométrique du pont d'Austerlitz.
Aujourd'hui, la pluie tombe depuis trois jours dans la capitale. Les trois premiers jours les habitants de la grande ville ont râlé. Et puis, le soir du quatrième jour, l'alimentation électrique a été coupée. La plupart des arrondissements ont alors connu un black-out total faisant souffler un vent de panique sans précédent dans la population. Le métro a été fermé. L'ensemble du vaste réseau sous-terrain des transports publics s'étant retrouvé noyé par des hectolitres d'eau sombre et glacée. Lorsque les premiers immeubles se sont effondrés et que la grande vague de boue a déferlé sur la ville, une véritable hystérie collective s'est emparée des parisiens et les pires exactions ont été commises. Au nom de la survie... La peur, puis la violence ont déferlé sur la ville. Paris est dévastée et la plupart des habitants, du moins ceux qui ont la chance d'avoir encore un toit, se terrent chez eux en attendant que cette pluie démentielle cesse enfin... Sous le pont d'Austerlitz l'eau a atteint son record : 10.50.
Un an plus tard, on sait que Paris ne sera plus jamais la même. Pour François Mallarmé qui a tout perdu dans cette catastrophe, sa femme et son enfant, la vie n'est qu'un long cauchemar. Il continue tant bien que mal à faire son boulot de flic dans une ville où plus rien n'a de sens. Jusqu'au jour où une affaire de meurtres sordides le ramène à son cauchemar, au cœur même du Louvre, dans ce musée qui pour le monde entier était le symbole de ce qui fut la plus belle ville du monde, et où même la Joconde a disparu....
L'avis de Delphine :
Austerlitz 10.5, parution mars 2016 – Editions Belfond
Un prologue apocalyptique, des scènes comme nous n'aimerions jamais en voir, personne n’est à l’abri et beaucoup vont tout perdre et bien plus encore.
C’est le cas de François Mallarmé, flic complètement vidé qui, après cette catastrophe, ne croit pas à grand-chose. Dans le chaos qu’est devenue sa vie, il se voit confier une affaire qui va le mener dans un endroit qui n’a pourtant rien à voir avec la criminalité : le Louvre.
Nous devenons les visiteurs d’un Paris dévasté qui tente de remonter la pente, certains en essayant de reprendre une vie « normale » d’autres en profitant du malheur des autres.
Des chapitres courts et rythmés font que l’on ne voit pas défiler les pages, les visites du Louvre sont passionnantes et l’on regretterait presque qu’elles ne durent pas plus longtemps.
François-Xavier Dillard est un auteur que je suis avec plaisir depuis son premier roman (Un vrai jeu d’enfant) et que j’ai plaisir à retrouver. Il a cette faculté de nous emporter à chaque roman dans un univers différent, il change de style avec une facilité déconcertante et qui fait mouche à chaque fois.
Pour Austerlitz 10.5, il s’associe avec Anne-Laure Béatrix, qui n’est autre que la directrice de la communication du Louvre, c’est dire si elle connaît son sujet, et quand deux passionnés se rencontrent ça donne un roman très surprenant.
L'avis de Montse :
Les premiers chapitres d’Austerlitz 10.5 décrivant l’énorme crue de la Seine et toutes ses conséquences sont saisissants et rentrent en résonance avec les articles parus dans la presse récemment évoquant la possibilité de cette catastrophe.
Autant dire que l’on se retrouve dans le bain (sans mauvais jeu de mots) immédiatement et cela fait peur tant le tout semble réaliste.
Un an plus tard, la vie a repris tant bien que mal. Les changements sont partout, que ce soit au niveau des paysages parisiens qu’au gouvernement. Dans ce contexte post apocalyptique, nous faisons la connaissance de François Mallarmé, policier, durement touché par les inondations. Le roman prend alors un tour plus classique sous la forme d’une enquête policière.
Le musée du Louvre est au cœur du roman que ce soit à travers l’affaire qui va occuper Mallarmé que par les titres des chapitres qui sont des noms d’œuvres d’art.
Les magouilles politiques sont également présentes et rappellent dans une certaine mesure la récente série de Canal Plus, Baron noir (et sans doute la triste réalité...)
Le tout s’avère très intéressant à suivre et on peine à décrocher de toute cette histoire. Un petit bémol, cependant, concernant la fin, un peu expéditive et qui n’a pas été complètement à la hauteur de mes attentes mais je dois avouer qu'elle est particulièrement effrayante...
Il n’en reste pas moins qu’Austerlitz 10.5 est un roman qui se lit avec beaucoup de plaisir et d’intérêt.
L'avis de Taylor :
Le roman débute par une première partie terrifiante et apocalyptique. Imaginez Paris victime d’une crue sans précédent, une vague balayant tout sur son passage et s’infiltrant partout. La mort est partout et pour ceux qui restent l’instinct de survie fait ressortir le pire chez certains.
François Mallarmé a perdu sa femme et son fils dans la catastrophe et il ne s’en est pas complètement remis. Seul son travail lui permet encore de tenir debout. L’affaire que lui confie son supérieur lui semble banale : des célébrités sont retrouvées mortes et un enfant a été kidnappé. L’urgence est de le retrouver mais il n’y a aucune piste. A cela s’ajoute une sombre affaire de trafic au Louvre.
D’ici à ce que tout soit lié, il n’y a qu’un pas que François va franchir.
La première partie du livre est terriblement anxiogène de par son réalisme. Les évènements décrits sont terrifiants car cela pourrait arriver et serons-nous prêts si cela arrive vraiment ? Rien n’est moins sûr.
La deuxième partie est plus centrée sur les personnages et l’après. Comment peut être gérée une telle crise et surtout les auteurs nous montrent comment le mal peut s’insinuer en s’ajoutant au malheur. Le personnage de François est également intéressant : il se bat pour survivre dans ce monde où tout lui a été enlevé : entre espoir et désespoir, son cœur vacille.
Le style est fluide et malgré le climat angoissant de ce roman on ne peut s’empêcher de tourner les pages pour en connaitre l’issue.
Austerlitz 10.5 est écrit à quatre mains et le lecteur doit se cramponner avec ses deux mains pour ne pas perdre pied.
Du même auteur Anne-Laure Béatrix : Biographie, chronique, interview
Du même auteur François-Xavier Dillard : Biographie, chronique, interview