Johana Gustawsson

 

 

 

Johana Gustawsson

 

 

 

Bonjour Johana Gustawsson, votre dernier roman Mör vient de sortir chez Bragelonne, pouvez-vous nous le présenter ?
    Mör est un mot suédois qui signifie « tendre » ; pourtant, Mör n’a rien de tendre. Le 16 juillet 2015, à Torvsjön, en Suède, sur les rives d’un lac, on retrouve le cadavre dépecé d’une femme. Ses seins, ses fesses, ses cuisses et ses hanches ont été amputés de plusieurs kilos de chair. À Londres, le lendemain matin, la profileuse Emily Roy est appelée sur les lieux d’une disparition inquiétante : l’actrice Julianne Bell a été enlevée à l’aube et ses chaussures ont été retrouvées à proximité de chez elle, emballées dans un sac de congélation. Ces deux crimes portent la signature de Richard Hemfield, le « tueur de Tower Hamlets », enfermé à perpétuité à l’hôpital psychiatrique de haute sécurité de Broadmoor, en Angleterre. Dix ans plus tôt, il a été reconnu coupable du meurtre de six femmes et de celui de l’ancien compagnon de l’écrivaine Alexis Castells. Comment alors expliquer que ses crimes recommencent ? Avec Mör, vous allez entrer dans le labyrinthe d’une intelligence perverse, née à Londres au XIXe siècle, dans les ruelles hantées par Jack l’Éventreur.


Johana Gustawsson - MörComme dans votre précédent roman Block 46, vous combinez deux périodes de l’Histoire, ici c’est le Londres du XIXe siècle que vous avez choisi, pourquoi ?
    C’est en me promenant à St Katharine Docks, à Londres, après une visite à une fête de Noël avec mon fils, qui, épuisé, dormait dans sa poussette, que j’ai eu l’idée de Mör. En me promenant dans le coquet port de plaisance, j’ai tout de suite imaginé des femmes dépecées, abandonnées sur le pavé ! Oui, je sais, j’ai un esprit particulièrement tordu, mais tout a vraiment commencé comme cela ! Je me suis ensuite documentée sur le district de Tower Hamlets et j’ai découvert que le quartier de Whitechapel, où avait sévi Jack l’éventreur, en faisait partie. J’ai donc lu sur le sujet, et lorsque j’ai vu qu’une des victimes de Jack avait vécu à Torslanda, pas très loin de Falkenberg, où mes intrigues sont basées. Alors, je n’ai pas résisté : je ne pouvais pas laisser passer une telle occasion !


La partie se déroulant au XIX est passionnante, comment avez-vous travaillé le sujet ?
    Je me suis tout d’abord plongée dans des livres qui retraçaient la vie quotidienne sous l’Angleterre victorienne afin de me plonger dans l’ambiance, puis je me suis penchée sur les crimes de Jack l’éventreur. J’ai lu les journaux de l’époque relatant ses crimes et ceux qui lui étaient attribués, puis j’ai fait des recherches sur les victimes du Ripper, ce qui m’a plongée dans l’horreur de Whitechapel, ce quartier de Londres défiguré par la pauvreté.


On retrouve les mêmes personnages dans ce second roman, était-ce une évidence pour vous qu’elles reviennent dans une nouvelle enquête ? Aviez-vous ce projet en tête dès le début ?
    Oui, Emily et Alexis sont nées pour durer. Pour enquêter. Pour revenir. C’est des battantes, des Amazones, quelque part. Je suis incapable de leur dire au revoir, pour l’instant.


En lisant votre roman, on a l’impression que le mal peut se transmettre de façon héréditaire. Comment fait-on évoluer une telle lignée au fil des ans ?
    Ce sont les non-dits qui se transmettent de génération en génération, les traumatismes, les secrets. Je viens d’une famille de psychologues, j’ai grandi avec Freud ; et à chaque pas, j’ai été habituée à me demander ou à demander « pourquoi ». Chez moi, on est persuadés que même un rhume a une raison psychologique ! J’ai donc fait évoluer cette lignée dans ce qui était pour moi la logique psychologique de leurs traumatismes, mensonges et non-dits, transmis de génération en génération comme un fardeau qui s’alourdit avec les ans et empoisonne ceux qui le portent.


Dans Mör, nous faisons la connaissance d’Aliénor Lindbergh, comment est né ce personnage et aura-t-on le plaisir de la retrouver ?
    J’avais envie de créer un personnage qui renforce l’équipe de Bergström. Quelqu’un à part, qui mette les nerfs d’Olofsson en pelote et intrigue Emily. Je ne peux pas vous dire si elle revient : tout dépend de son implication dans l’affaire de Tower Hamlets :)


En 2016, vous étiez invitée pour les Quais du Polar. Vous attendiez-vous à participer à un salon si prestigieux dès votre premier roman ? Comment avez-vous vécu cette première participation ?
    Pas du tout ! Ce fut un véritable cadeau ! Block 46 et le succès qu’il rencontre ont entraîné un véritable tourbillon, un grand changement de vie !


Quels sont vos projets ? Retrouvera-t-on Emily et Alexis ?
    Oh oui ! Je suis une véritable mère méditerranéenne et je suis incapable de les lâcher !


Merci beaucoup Johana, nous vous laissons le mot de la fin.
    MERCI aux lecteurs, bloggeurs, libraires, auteurs, passionnés, qui ont aimé Block 46. J’espère qu’ils adoreront Mör !

 

 

 

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