Gipsy Paladini

 

 
Gipsy Paladini
 


Bonjour Gipsy Paladini, notre dernière interview avec vous date de juillet 2015, que s’est-il passé dans votre vie professionnelle depuis ?
   
Avec l’arrivée d’un petit bout de chou, j’ai dû apprendre à équilibrer la vie familiale avec la vie professionnelle et assumer mon contrat avec Fleuve. Les années 2015 et 2016 avaient été particulièrement mouvementées avec la petite notoriété qu’avait acquise J’entends le bruit des ailes qui tombent . J’ai dû m’éloigner des réseaux sociaux et m’isoler pour pouvoir m’impliquer pleinement dans l’élaboration de la série.


Vices - Gipsy PaladiniVotre nouveau roman, Vices, vient de sortir chez Fleuve Editions, pouvez-vous ne le présenter ?
    Vices est une série littéraire, structurée comme une série télé avec un nombre d’épisodes pré-établis -chaque épisode correspond à une enquête bouclée. On y suit les affaires professionnelles et personnelles des membres de la BJV, une brigade spécialisée dans les affaires liées aux jeunes victimes.


Comment s’est passée votre arrivée chez Fleuve Editions ?
    Une vraie bouffée d’air frais. L’équipe est dynamique, aux petits soins. Je suis passée par des périodes très difficiles, mon fiston ne faisait pas ses nuits, j’écrivais à 3h du matin, je comatais à 13h.  J’ai traversé de grosses périodes de doute où j’étais tellement le nez dans la série que je ne voyais plus rien. Marie, de Fleuve m’a tout de suite prise en main, elle me rassurait, me donnait des directives, j’ai senti un vrai soutien. Je me souviens qu’un jour j’étais à bout, je voyais qu’un truc ne collait pas avec mon histoire, mais je n’arrivais pas à voir quoi changer, j’ai appelé mon éditrice, et elle m’a dit : « je t’envoie un billet de train, tu viens déjeuner avec moi ! » j’ai fait un aller retour Nice-Paris, ça m’a fait un bien fou. Une autre fois, sentant que je craquais, elle m’a dit : « tu arrêtes tout, tu te regardes une série, tu lis, tu ne penses plus à rien ». J’ai éteint mon ordi, je me suis maté la saison entière de Gotham en 3 jours, et j’ai eu un déclic ; j’ai réécrit toute la structure du premier épisode en 1 journée.

Après, l’objectif de Fleuve est le perfectionnement de l’ouvrage, ils sont donc très pointilleux. Je me souviens que j’ai dû repenser entièrement mon personnage principal, Marie, parce que sa personnalité, à l’origine, n’était pas assez forte.


Vos personnages ont presque tous un passé tourmenté dont vous n'expliquez les raisons qu'au compte goutte, comment les avez-vous créés ?
    Je travaille toujours un personnage à la fois. Je dresse son caractère, peu à peu se dessinent ses traits physiques, je travaille son passé, même si je ne l’utilise pas forcément. Puis je réfléchis à ses psychoses, aux obstacles qu’il doit affronter durant toute la durée de la série. Dans le cas d’une série comme celle-ci, je dois savoir à l’avance ce qui va leur arriver sur les épisodes que je n’ai pas encore écrits. J’ai donc réparti leurs (més)aventures sur chaque épisode pour tenir le lecteur en haleine.


Zolan, notamment, est un personnage assez particulier qui peut «choquer» par ses actes, un peu comme Al dans J'entends le bruit des ailes qui tombent.    Les policiers ont-ils tous besoin d'un côté sombre ?
    Avec ce qu’ils voient et vivent au quotidien, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.


Vices dénonce les violences faites aux enfants, comment avez-vous travaillé ces affaires ?
    Il dénonce les violences faites et commises par les enfants et jeunes adultes. J’ai choisi ces affaires par rapport à l’influence que celles-ci auront sur les personnages. Par exemple, dans l’épisode 1, je voulais que Marie se rende compte que son manque d’expérience et sa jeunesse sont un obstacle, j’ai donc choisi une enquête qui l’oblige à se trouver confrontée à des personnes guère plus jeunes qu’elle. Dans l’épisode 2, je voulais qu’elle rencontre un milieu qu’elle ne connaît pas encore, qu’elle soit confrontée à la dureté et la violence des cités.
 

La construction de votre roman est originale avec deux enquêtes différentes dans le même livre, à la façon d’une série policière TV.  Pourquoi ce choix ?
    A l’origine, je voulais écrire une série policière pour la télé. Vu les restrictions que celle-ci impose aux histoires et la difficulté de se démarquer dans ce domaine, j’ai décidé de m’orienter vers une série littéraire. C’est un peu risqué, parce que, sauf erreur de ma part, ce format n’existe pas, mais je crois à mon projet et je n’ai qu’une seule obsession : le mener au bout.


Vices se déroule dans une grande ville mais à aucun moment vous ne la nommez.   Pourquoi ?
    J’avais envie de traiter des sujets d’actualité tout en conservant un aspect fictionnel. Je ne souhaitais pas que le lecteur ait l’impression d’ assister au journal télévisé. Le fait de ne pas situer la ville permet au lecteur de dresser lui-même les piliers de celle-ci.


Combien d’épisodes de la Brigade des jeunes victimes avez-vous prévu ?
    8 pour la saison 1.


Connaissez-vous déjà « le sort » que vous réservez à vos personnages récurrents dans les prochains épisodes ?
    Oui. Quand on écrit une série, à mon avis, on doit connaître son aboutissement.  


La suite est-elle déjà écrite ?   Quels thèmes pensez-vous aborder ?
    J’ai écrit l’histoire des personnages. J’ai les thèmes des enquêtes. Le troisième épisode est bouclé, il me reste à le peaufiner, j’entame l’écriture de l’épisode 4, puis j’enchaîne sur le 5e. C’est un boulot de titan. Chaque épisode requiert une nouvelle histoire, des rebondissements, des nouveaux personnages en plus de l’évolution des personnages récurrents, à chaque épisode, j’ai l’impression de me lancer dans un livre.


Dans Vices, vous conseillez aux lecteurs plusieurs titres musicaux pour accompagner la lecture.   Quel rapport entretenez-vous avec la musique ?   Ecrivez-vous en musique, par exemple ?
    Non, j’ai besoin de silence pour écrire. Néanmoins la musique éveille des sentiments, elle m’inspire aussi. Parfois en écoutant un morceau de musique, une scène se dessine ou un titre. L’art est connecté, on s’inspire tous les uns des autres.


Allez-vous partir à la rencontre de vos lecteurs pour des séances de dédicace ?
    Je suis en dédicace à Cultura Grand Var le 6 décembre, puis je fais le salon Libre Live à Paris 7, le 27 janvier. D’autres dates viendront plus tard.
 

Merci beaucoup Gipsy Paladini, nous vous laissons le mot de la fin.
    La vie, l’art, notre potentiel, tout est si vaste. Ne craignez jamais de sortir des sentiers battus, d’explorer de nouveaux horizons. Je l’ai fait avec Vices. Merci à ceux qui me suivront jusqu’au bout de l’aventure.


 
Petite question bonus : :) 
Lors de notre précédente interview à la question : Quelle est la question à laquelle vous auriez aimé répondre et qu'on ne vous pose jamais ?  Vous avez répondu : Comment faites-vous pour avoir des cheveux aussi soyeux ?
Alors dites-nous tout, quel est votre secret ?
C’est la même formule secrète que Sire Cedric, pas sûre qu’il me pardonnerait si je la dévoilais 
 
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