Durham David Anthony






Acacia : Tome 1 - La guerre du Mein



 

 


Leodan Akaran est le 22ème souverain de l'île d'Acacia, descendant direct du fondateur de cet état souverain en plein cœur du monde connu, il est à l'inverse de ses prédécesseurs un peu trop idéaliste. Sa famille passe avant tout, il aimerait que tous les secrets honteux sur lesquels reposent la prospérité d'Acacia puissent être effacés, que l'ordre soit rétabli et libérer les hommes et les femmes de cet horrible « quota » qui force une partie de son peuple à l'esclavage.
Le quota n'est pas la plus urgente des menaces pour le moment, la colère gronde du côté de Tahalian, le peuple du Mein veut reprendre ce qu'il pense lui être dû. Exilés depuis 22 générations les Tunishnevres (de puissants guerriers réduits à l'état de spectres par une malédiction) pressent Hanish Main, chef actuel de leur peuple, pour assouvir leur terrible vengeance et fouler le sol d'Acacia.
Le geste qui va mettre le feu aux poudres viendra de Thasren Main (le propre frère d'Hanish), usant d'un subterfuge il réussira à s'introduire dans le palais royal et à frapper mortellement le roi Leodan.
Ce dernier prend immédiatement les dispositions nécessaires pour que ses quatre enfants (2 garçons/2 filles) soient en sécurité, mais il laisse derrière lui un royaume plein de secrets honteux, d'alliances douteuses ...

Il faut tout de suite le dire Acacia est à l'opposé de tout ce que j'ai pu lire en Fantasy jusque ici. Pas de Dragon cracheur de feu, ni d'elfe androgyne, il n'y a pas non plus de magicien à la grande barbe blanche, bref aucun des « clichés » typiques que l'on trouve dans ce genre de récit (que j'affectionne particulièrement). Mais alors qu'est ce qui fait la force de ce roman, comment l'auteur arrive-t-il à tenir le lecteur sur plus de 650 pages ?

Avec d'abord la construction d'un monde terriblement crédible, il y apporte ses propres races, (qui sont également très éloignées de celles que l'on a pu rencontrer dans d'autres livres), les détails géographiques qui permettent aux lecteurs de se faire rapidement et très précisément une idée de ce que cet univers peut représenter. L'histoire d'Acacia (nous assisterons même à un cours avec les enfants royaux) permet de mieux situer le contexte du récit qui va suivre, les coutumes, les langues, les croyances, la mythologie a également beaucoup d'importance ... Un travail titanesque pour une réussite époustouflante de vérité.

La construction du récit est faite de façon à présenter les personnages et les faits, petit à petit, l'auteur pointe du doigt des éléments qui semblent insignifiants mais qui seront déterminants dans la suite du récit. Les personnages sont extraordinaires (ça fait beaucoup d'éloge tout ça mais c'est mérité croyez-moi). On est pris dans la tourmente des évènements, tout s'enchaine sans aucune longueur et surtout sans temps mort, grâce à des chapitres courts qui se succèdent au rythme d'un par enfant, ce qui permet aux lecteurs de sonder en profondeur les états d'âmes, les envies, les peurs et des changements spectaculaires. Prenons l'exemple de Corinn (la fille aînée de Leodan) elle semble tout d'abord futile, pour devenir une jeune femme fragilisée par les événements qui essaye tant bien que mal de survivre dans un monde qui n'est plus le sien, pour qu'au final elle se révèle encore bien différente (non je ne vous dirais rien mais je vous promets de grandes surprises). Hanish Main est lui aussi terriblement charismatique, chef sans état d'âme prêt à tout afin de satisfaire ses ancêtres, on en vient à comprendre son geste, à s'attacher à lui et à regretter ce qui lui arrive. Et l'on peut faire ça avec tous les autres protagonistes de ce récit, ils sont tous tour à tour, énervants, attachants, surprenants.

Si le fait que ce roman soit le premier tome d'une trilogie vous arrête, sachez que même si les dernières pages laissent planer un certain suspens, ce livre se suffit à lui-même. Il serait dommage de passer à côté d'une telle lecture juste pour ça.
Ce livre est un véritable chef d'œuvre, un énorme coup de cœur.

Acacia, parution octobre 2008, Editions Le Pré aux Clers

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