Karen Miller

 





 Novembre 2008






Bonjour Karen Miller.  La 1ère question est devenue un petit rituel sur Plume Libre.   Pourriez-vous nous dire qui est Karen Miller ?

    Je suis australienne, née au Canada mais élevée en Australie.   J'ai baigné dans le domaine de la Fantasy et de la science-fiction toute ma vie que ce soit au niveau livres, films ou encore séries.    J'ai lu mon 1er livre Fantasy à 6 ans : Narnia.


Comment êtes-vous arrivée à l'écriture ?


    J'ai toujours voulu devenir écrivain.   Déjà à l'école en Australie, nous avions des concours d'écriture et c'était vraiment mon activité préférée. J'adorais écrire des histoires, j'ai toujours voulu en écrire et comme j'ai toujours lu de la fantasy et de la science-fiction, il m'est très vite apparu que c'était le genre d'histoires que je voulais écrire.
J'aime la Fantasy car vous pouvez créer un monde comme le nôtre tout en modifiant certains éléments.

 

Quel est votre 1er livre édité en Australie ?   Le mage du Prince ?

    Un peu des deux. Cela m'a pris beaucoup de temps pour l'écrire parce que j'avais des doutes, je ne trouvais pas mes écrits assez bons pour être publiés. J'ai dû travailler très dur pour arriver à un résultat.   Puis quand je me suis sentie prête, j'ai eu beaucoup de chance.   J'avais une librairie et de ce fait j'étais en contact avec des maisons d'édition.   Un beau jour j'ai demandé aux personnes que je connaissais dans ce milieu s'ils étaient d'accord pour jeter un œil à mon manuscrit et l'aventure a démarré.  J'ai vraiment eu beaucoup de chance.


Qu'est-ce qui vous attiré dans la fantasy ?   Etait-ce un choix évident pour vous ?

    Oui parce que le genre d'histoires que j'aime lire, écrire auxquelles j'aime penser sont très difficiles à retranscrire dans notre monde moderne.   Ce genre de récits passe seulement en récits historiques ou en Fantasy.    Mais si vous écrivez des romans historiques vous devez respecter certains faits ou dates alors que dans la fantasy, comme je crée mon propre univers, j'ai toujours bon (rires).


La fantasy se féminise de plus en plus.  Il y a de plus en plus d'auteurs féminins sur le marché.   A votre avis, y-a-t-il une différence avec les auteurs masculins ?

    Premièrement, je dirais qu'il y a plus d'hommes qui lisent de la fantasy que vous ne le pensez.     Je reçois énormément de courrier de la part de la gente masculine pour me dire qu'ils ont apprécié mes livres, de la gente féminine aussi.

Les hommes en parlent peut-être moins car ils ont peur que cela fasse trop  « féminin» (rires), ils ont plutôt tendance à parler de science-fiction qui a une connotation plus « macho ».   Mais dans les faits, ils lisent beaucoup de Fantasy également.

La grande difficulté selon moi pour tous les écrivains quelque soit leur sexe, c'est de décrire un personnage de sexe opposé, un personnage masculin pour les femmes et un personnage féminin pour les hommes.
Vous devez travailler énormément pour arriver à les rendre crédibles.   Les écrivains femmes ont souvent tendance à « féminiser » leurs personnages masculins surtout au niveau des émotions.
Mes amis hommes me le font souvent remarquer en me disant  : « Mais est-ce que mon côté fille est aussi développé que ça  ?   Tu n'as qu'à prendre exemple sur moi pour ton personnage masculin ! » (rires).
Le problème vient du fait que les hommes et les femmes n'ont définitivement pas le même mode de pensée.


Pour en revenir au « Mage du Prince », le personnage d'Asher est un personnage très particulier dans sa manière de parler et très attachant.  Comment vous est venu l'idée d'un tel personnage ?

    Probablement parce que je savais que j'allais écrire une histoire avec deux personnages très très différents l'un de l'autre, qui allaient devenir amis et qu'en gros leur amitié allait changer le monde.
Je voulais 2 personnages totalement opposés. Ils ont des origines différentes : l'un appartient à la famille royale, il a une manière d'agir conforme à son rang et les gens ont une certaine attente vis-à-vis de lui.
Et comme je voulais contraster cela.   Asher est lui très pragmatique et direct, il ne s'encombre pas de fioritures, il est issu de la classe ouvrière mais doté d'une grande confiance en lui, il ne se sent donc pas inférieur.   D'ailleurs, il ne voit pas pourquoi il devrait se sentir inférieur sous prétexte qu'il n'est pas issu de la royauté.
Les opposés s'attirent.


Il y a également une relation très forte entre vos personnages et les chevaux ?  On sent une grande affection de votre part pour les chevaux.

    Oui, j'adore les chevaux depuis mon enfance.   Ma famille a tendance à blaguer sur le fait que le premier mot que j'ai su dire c'est « cheval » et le deuxième : quand pourrais-en avoir un ? (rires)
Donc j'ai eu mon 1er cheval à 16 ans.  Mon grand-père avait un élevage et j'allais monter pendant les vacances.  Mon 1er cheval a été le dernier cheval que mon grand-père a élevé avant sa mort.
Cela fait maintenant 30 ans que j'ai des chevaux et j'ai travaillé professionnellement dans ce domaine en Angleterre : montage, élevage, spectacle et juge.
Ma vie a tourné autour du cheval pendant de nombreuses années.   Donc j'ai voulu ajouter cet élément dans mon livre car c'est un sujet que je connais très bien.
C'était également un moyen de relier mes 2 personnages principaux... Le prince aime les chevaux de qualité et Achar aussi, mais il n'a pas eu l'habitude d'en avoir.



Vous avez également écrit pour des magasines d'équitation.  Y-a-t-il une différence entre l'écriture d'articles et les livres...

    Oui j'ai écrit quelques articles pour des magasines d'équitation.
Quand vous écrivez une « non » fiction vous devez gardez en mémoire qu'il s'agit d'informer le lecteur tout en le divertissant.  Ce n'est pas à votre sujet mais vous devez vous assurer que la manière dont vous livrez l'information est claire, fiable et honnête.



Vous avez également écrit les livres « Stargate » et Starwars ».   Avez-vous eu des contraintes éditoriales et si oui lesquelles ?
 
  Oui et non.
Pour Stargate, c'est une petite société d'édition qui s'en est occupé et j'ai eu énormément de liberté, j'ai pu faire ce que je voulais.
Pour Starwars :   Énorme compagnie mais beaucoup de liberté également.  L'éditeur m'en a d'abord commandé un, puis comme cela leur a plu, ils m'en ont commandé 2 autres mais j'ai eu beaucoup de liberté également.


Est-ce plus facile ou plus difficile d'écrire quand vous connaissez déjà les personnages physiquement ?

    Ce n'est pas plus facile, je dirais même que c'est plus compliqué, car quand vous êtes dans votre univers, c'est vous qui avez inventé toutes les règles.  Alors que dans le cas de Stargate ou Starwars, il s'agissait d'un univers déjà existant et vous devez surtout tenir compte du fait qu'il y a beaucoup de fans qui le connaissent aussi bien que vous sinon mieux.  Il faut donc rester très vigilant pour que les lecteurs ne viennent pas vous dire que vous vous êtes trompés.   Ils ont leur vision de cet univers qui n'est pas forcément la même que la vôtre.  Vous devez donc trouvez un moyen fiable de décrire cet univers de manière à ce qu'il soit reconnaissable par eux. 
Quand je suis dans mon univers, personne ne peut me faire remarquer que j'ai fait une erreur, ce qui n'est pas le cas avec Starwars ou Stargate.
Et tout particulièrement pour Starwars, au vu du nombre tellement important de personnes qui adorent vraiment cette saga, j'ai ressenti une pression encore plus grande pour que le résultat soit OK.   Mais j'aime ces univers c'est la raison pour laquelle j'ai accepté de faire ces livres.


Dans vos « propres livres », avez-vous pour habitude de vous attarder sur la description physique de vos personnages ?


    Pas tant que ça.   Je décris un minimum histoire d'avoir une première ébauche mais j'aime l'idée qu'ensuite notre imagination prenne le relais pour se faire une idée du physique de mes personnages.   Sans doute parce que c'est comme ça que je fonctionne en tant que lectrice.

Pour Stargate et Starwars, j'ai justement rajouté quelques détails physiques pour que les personnages restent présents visuellement dans l'esprit des lecteurs.



Avez-vous eu de la liberté pour revenir sur le passé des personnages de Stargate et Starwars ?


    Un peu, ça dépend.   Après avoir regardé l'épisode II :  « L'attaque des clônes », j'ai remarqué que des évènements s'étaient passé hors écran et j'ai justement pu remplir les vides.  J'ai aussi écrit l'histoire de DAYLOGAN (à confirmer) et Obi Wan Kenobi et comment ils sont devenus amis.


C'est votre 1er voyage en France ?   Comment trouvez-vous les Utopiales ?

    Je suis arrivé lundi dernier et je repars lundi, donc une semaine au total en France et je passe un moment formidable.  C'est légèrement différent des « salons » auxquels j'ai l'habitude de participer.   Je rencontre des gens passionnants avec qui j'ai des conversations agréables, je remarque certaines différences dans la culture et c'est ce qui rend ces échanges aussi merveilleux  J'aime vraiment beaucoup.  C'est merveilleux !



Vous connaissez les autres auteurs australiens ?

    Oui, c'est un milieu assez petit en fait.  Donc on se connaît les uns les autres.



Vous connaissez Glenda Larke ?


    Oui, Glenda est une de mes plus chères amies.  C'est une femme incroyable, je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi étonnant.  Elle est tellement intéressante et a une vie incroyable.   Elle habite en Malaisie et son mari malais, est un gros ponte de l'International Atomic Inspection Agency.  Glenda est une écologiste et une ornithologue, elle connaît tout sur les oiseaux, elle a des projets d'écotourisme avec le gouvernement malais...
Elle est vraiment épatante.  Et en plus elle écrit de la très bonne fantasy.


Vous écoutez de la musique pendant la phase d'écriture et quelle musique conseillez-vous pour lire vos livres ?


    (Éclats de rire) Vous pouvez écouter tout ce que vous aimez.

J'aime travailler en musique mais pas en chanson, il faut que ce soit de la musique sans parole.
Premièrement, les Bandes Originales de Film car elles véhiculent une forte charge émotionnelle et cela m'aide beaucoup pour écrire car elles font ressurgir des émotions cachées.
Mon compositeur de B.O.F préféré est Hanz Zimmer : Gladiateur, Da Vinci code, Pirates des  Caraïbes, etc...
J'aime aussi beaucoup Bear McCreary qui a notamment fait les bandes son de la série Battlestar Galactica.
Et puis John Williams, etc....



Merci beaucoup Karen Miller, nous vous laissons le mot de la fin.

(En français) « Merci beaucoup »
C'est difficile de commencer une nouvelle aventure donc pour tous les gens qui liront mon livre, j'aimerais leur dire : merci beaucoup et j'espère que vous aimerez l'univers de mes livres.


Propos recueillis à Nantes lors des Utopiales 2008 - Merci à Estelle et à l'équipe des éditions Fleuve Noir pour leur professionnalisme et leur sympathie.

Le site de Karen Miller


Les livres de Karen Miller sur Plume Libre:




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