Gilles Legardinier







Juillet 2009

 




Bonjour Gilles Legardinier, la première question est un petit rituel sur Plume libre.  Qui êtes-vous, Gilles Legardinier ?
Je ne sais pas si je suis le plus qualifié pour me définir ! Je suis un humain, définitivement, un allié, un frère, un père, un rêveur aussi. J'aime défendre et promouvoir. Je ne redoute que la solitude. Du coup, j'adore ce qui rapproche. C'est pourquoi j'aime la littérature, le cinéma et la musique. Ce sont trois miracles que les gens peuvent partager en public tout en les vivant pourtant intimement. Modestement, j'essaie d'apporter ma pierre à ces édifices-là.


Pouvez-vous nous présenter votre roman : L'exil des anges  ?
C'est une aventure, un voyage. C'est une histoire qui est née d'un sentiment, d'un attachement à des gens qui me manquent tellement que j'ai cherché une façon de ne jamais les perdre. L'intrigue m'est venue là où elle se déroule, en Écosse.  J'y ai mis mon envie d'action mais aussi ma soif de sentiments et mes questions. A mon sens, les histoires qui se contentent de distraire ne suffisent pas. J'espère émouvoir et si possible, loin des sentiers battus. C'est au public de dire si j'y parviens. Les seules choses dont je sois sûr, ce sont ma sincérité et ma motivation.


Votre amour pour l'Écosse transparaît à chaque page de votre roman.   Pourquoi y avoir situé l'action de votre roman et qu'est-ce qui vous attire autant en Écosse ?
On ne va jamais en Écosse par hasard. C'est une terre qui vous replace face à ce que vous êtes. Là-bas, on ne triche pas. La nature est plus forte que vous, ceux qui y vivent n'ont pas d'autre choix que d'être vrais. L'histoire de L'EXIL DES ANGES n'aurait pas pu avoir le  même impact ailleurs.


Comment naissent vos personnages ?
Utilisez-vous les caractéristiques physiques et/ou psychiques de votre entourage pour leur donner vie ou bien les inventez-vous de toutes pièces ?

Un auteur est un voleur, et les plus honnêtes ont l'élégance de rendre ce qu'ils ont dérobé. J'observe énormément les gens et j'aime ça. Je les trouve touchants, fragiles, parfois grands, parfois pathétiques mais toujours passionnants. J'ai l'impression de découvrir mes personnages comme je le ferais lors d'une rencontre. Et puis l'histoire avance et ils ont leurs propres réactions. Parfois, j'ai l'impression de n'être qu'un témoin de ce qu'ils vivent ! 


A la sortie de L'exil des anges, nous pensions avoir affaire à un nouveau venu dans le monde de la littérature... Or, votre bibliographie est impressionnante à travers les novellisations de séries telles que Astro boy , Martin Mystère, Jacky Chan , etc...   Travaille-t-on de la même manière une novellisation et un roman original ?
Écrire est un privilège. Je ne suis pas né dans ce métier et pour que l'on me laisse enfin raconter mes histoires, il a d'abord fallu que je travaille beaucoup sur celles des autres ! C'est une formidable école de rigueur et d'ouverture d'esprit. C'est aussi l'occasion d'identifier tout ce que l'on ne veut pas !


Qu'est ce qui vous a donné envie de passer à l'écriture d'un thriller ?
Je n'ai jamais eu l'envie d'écrire spécifiquement un thriller. J'ai écrit ce que je sentais, et il se trouve que de toutes les petites cases dans lesquelles un livre doit être rangé, celle qui correspondait le mieux était celle -là !


Qu'avez-vous envie de dire aux lecteurs qui ne connaissent pas encore L'Exil des anges ?
Je suis comme eux. J'ai soif d'histoires, j'ai soif de rencontres. J'ai souvent été déçu par des promesses et des histoires qui ne sont que des coups commerciaux. C'est le ras-le-bol de ces trahisons-là qui m'a donné le courage d'oser écrire. Là encore, je n'ai aucune prétention mais j'ai la volonté de faire du mieux que je peux avec tout ce que j'ai appris.


Vous avez également une activité importante dans l'univers cinématographique.  Pouvez-vous nous en dire plus ?
Avec Pascale, ma femme, nous travaillons sur la communication de gros films, mais aussi sur des scénarios en tant que consultants. Cette expérience-là m'a au moins saturé des grosses ficelles et des tour de passe-passe habituels. Ils sont en moi, je les connais par cœur et à force de les voir fonctionner au détriment du public, ils constituent une sorte de base de données instinctive de ce que je ne veux pas voir dans mes livres ! Non, ce ne sera jamais le frère caché ! Non, ce ne sera jamais un secret mille fois usé qui sera la clef de l'énigme !


Vous travaillez également en collaboration avec votre épouse, Pascale  Lecoeur sur certains projets...  Est-ce facile de travailler avec une personne que l'on connaît aussi bien ?
Je n'ai jamais voulu travailler avec Pascale. Je voulais faire ma vie avec elle. Trois fois elle m'a refusé en mariage ! Mais je savais que si je la perdais, ma vie serait beaucoup moins belle ! Alors je me suis accroché. C'est ensuite que nous avons commencé à travailler ensemble. Nous sommes complémentaires et échanger sur le travail est juste un plaisir de plus. On ne laisse rien passer mais il n'y a pas d'ego. Tout est fait dans l'intérêt du lecteur. Chacun pousse l'autre à son maximum. C'est une belle définition de l'amour, vous ne trouvez pas ?


Êtes-vous vous-même lecteur ?  Quels sont les livres qui ont le plus marqué et vos derniers coups de cœur ?   Et en matière de cinéma et de musique ? 
Il y a trop de choses pour n'en citer que quelques-unes. Chaque jour, une chanson, un film, un livre me rappelle pourquoi j'aime cette vie et les gens. Je dois aussi avouer que lorsque j'écris, je ne lis pas trop, sauf pour me documenter, ce qui prend déjà pas mal de temps ! Alors mes derniers coups de cœurs, ils remontent à quelques mois !


Vous avez participé récemment au forum des membres de l'Ecole de Caen au Mans.   Quelles sont les anecdotes croustillantes (ou pas) que vous pouvez nous  communiquer sur cette bande d'auteurs ?  Allez-y, lâchez-vous, d'après notre expérience, ils ne mordent pas... :o))

J'ai l'habitude des dédicaces mais c'était la première fois avec la joyeuse équipe de Jean-Luc Bizien. C'est une bande qui lui ressemble, éclectique, chaleureuse, sensible, qui a souvent la pudeur de se réfugier derrière l'humour alors qu'il y a énormément de cœur et d'énergie. Ce sont des gens qui donnent beaucoup et qui aiment leur public. Chacun a son style et le mélange est assez explosif. S'ils ont un dénominateur commun, c'est l'humanité.  J'espère revivre cela avec eux, souvent et longtemps.


Quels sont vos projets pour l'année à venir ?
Pascale et moi continuons plus que jamais pour le cinéma tout en laissant de plus en plus de place à l'écriture. J'écris actuellement mon prochain roman, je me lève tôt, j'y réfléchis beaucoup et j'espère qu'il emportera les lecteurs. C'est avec cet espoir-là que je travaille.


Merci beaucoup, Gilles Legardinier, nous vous laissons le mot de la fin.
Merci à vous ! La curiosité de ceux qui ouvrent le livre d'un inconnu m'a toujours impressionné, mais j'admire aussi ceux qui ont en plus le courage d'aller vers cet inconnu !


 Du même auteur Biographie, chronique, interview

 

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