Vuk Kovasevic






Mars 2010

 






Bonjour, Vuk Kovasevic. Nouveau venu sur la scène littéraire, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?
Mon (vrai) prénom est Vuk. C'est un prénom serbe, qui signifie « loup ». Mon nom - celui qui est sur mes papiers, depuis que j'ai obtenu la nationalité française - Kovasevic, n'est pas celui que je portais à Leskovac, en Serbie. Là où je suis né et j'ai grandi.
Autrefois, j'avais une femme et deux enfants (je n'en ai connu qu'un seul). Je vis aujourd'hui à Paris, à deux pas de la Butte Montmartre.
Un jour, j'ai raconté mon histoire à un gars, qui en a fait un roman. Je me suis aperçu que je pouvais le faire tout seul - il se contentait de retranscrire l'enregistrement de son dictaphone et de toucher le chèque.
Je le lui ai annoncé... il n'a pas insisté.
Ne vous faites pas de fausses idées pour autant, je ne suis pas écrivain : je suis tueur de monstres.
Vous avez le droit de ne pas y croire. Vous dormirez mieux.
Est-ce que votre maman est fière de ce que son fils est devenu ?
Difficile à dire : elle est morte et enterrée. Comme mon père et mes frères. Les Bosniaques n'ont pas été les seuls à perdre des proches pendant la guerre. Mais ça ne change rien, car l'avis de mes proches n'a jamais influencé mes choix.
Si ce que je vis peut au moins les faire rire, là où ils sont...

Quand vous étiez petit (nous savons que vous l'avez été), si on vous prenait votre goûter, quelles étaient les représailles ?

J'ai effectivement été petit, mais on ne m'a JAMAIS pris mon goûter. On a seulement essayé. Pas longtemps. Et personne ne s'est plaint aux enseignants.
Tout le monde savait que ça ne servirait à RIEN... et que la seconde couche serait pire que la première. J'ai horreur des balances en général, et des trous du cul qui ne savent régler leurs problèmes qu'en demandant des renforts, en particulier.
Quand on me cherche, je n'appelle pas la sécurité.
Je gère dans l'instant, sans me soucier des conséquences.
Combien de tomes de vos aventures sont prévus ?
Difficile à dire...
J'ai culbuté un maximum de monstres (Du calme. Je ne vous parle pas des filles qui passent dans mon lit, j'ai un minimum de standing et je ne tire pas sur tout ce qui bouge... en dehors du travail. J'évoque les créatures que je suis payé pour éradiquer).
J'ai donc de quoi rédiger une série copieuse. Pour mémoire, six tomes seront publiés cette année - et ça n'est qu'un début.
Pourquoi ce besoin de coucher votre vie par écrit ?
Un besoin ? Une récréation, plutôt.
C'est l'occasion de me poser. De me souvenir. Et ça pourra servir de conseils pour la relève, le jour où je me ferai descendre. On finit toujours par trouver son maître...
Metallica, Motörhead..., rien que du bon ! Comment décririez-vous ce besoin vital de rock ?
Vital est le mot juste. Si tu pars affronter un Nosferatu en écoutant Pascal Obispo, il y a de fortes chances que ça se passe vite... mais mal. Très mal.
Question de feeling. Et de rythme.
La morale de l'histoire, comme le dirait si bien un rital de ma connaissance, serait alors : Metal up your ass, baby ! Et puis, Lemmy et moi, ça ne date pas d'hier : j'écoutais déjà Motörhead pendant la guerre.


Pendant vos phases d'écriture, quels sont les morceaux qui vous accompagnent
Tu lèves le nez. Tu relis la réponse précédente.
Et tu cesses de poser deux fois les mêmes questions, ok ?
Lemmy rules. Lui, et quelques-uns de ses disciples. Point barre.
Le reste, c'est pour les filles (et assimilés).
Le premier qui parle de Jimmy Somerville, Georges Michael et autres coiffeurs pour dames prend sa baffe.
Quant aux « phases d'écriture »...
Je laisse ça aux aimables blaireaux qui prennent des poses d'écrivains à la mords-moi-le-nœud en citant toutes les trois lignes le « pouvoir de la littérature ». Je ne fais que raconter la vérité, sans me poser de questions.
Et ça ne prend pas des plombes - surtout grâce à Lemmy.


Comment passe-t-on de militaire, à chasseur de monstres et à écrivain ?
Par nécessité - en tout cas, pour les deux premiers. J'aime tuer. C'est comme ça, il ne faut pas lutter contre sa nature... J'ai du bol : on me paye pour buter des monstres. Le deal est donc parfait et je m'applique.
En plus, ça m'évite de tuer n'importe quoi, n'importe quand - vous devriez vous en réjouir.
Bon. Cela dit, on me paye aussi pour « écrire » des livres, mais je m'applique moins.
Faut pas déconner, non plus.
Je n'ai qu'un seul métier sérieux.


En ex-Yougoslavie on vous a vu sur les chars d'assaut, mais depuis votre découverte des pratiques Lycanthropes en cas de défaite, vous verra t-on prochainement sur les chars de la gay pride ?

Ok, je vois le genre. On s'essaye à la provocation ?
Tu aimes le risque, toi.
Tu me plais.
On en parle, à l'occasion, tous les deux. Quand et où tu veux - j'adoooooooore élargir le cercle de mes amis. Note quand même que le dernier gugusse qui a voulu se payer ma fiole a fini humilié, en public. Je suis tolérant - si, si - mais faut pas minerver.
Un char de la gay pride... Je rêve !
Tu sais à quoi ça sert, au moins, un tank ?
À tankuler.


Avez-vous 2-3 conseils à nous fournir si nous tombons face à face avec un vampire ou toute autre créature de la nuit ?
... Et face à vous ?

Si vous croisez un monstre...
Priez - vite. Ou courez - encore plus vite.
Et si on se croise...
Pareil. Mais, en plus : oubliez-moi. Un conseil, à ce propos : ferme les yeux, et souviens-toi. Je suis celui dont ta mère t'a dit mille fois de te méfier. Celui qu'il ne faut ni écouter, ni suivre dans la rue. Ok ?

Comment avez-vous réagi en découvrant les vampires et les loups-garous de Twilight et la mode "vampiresque" que ça a lancé chez les adolescents ?
Je n'en ai rien eu à branler.
Maximus, en revanche, ne déteste pas feuilleter d'une main les magazines remplis de photos du mollasson ténébreux qui se prend pour un vampire. M'est avis que tout ça finira par un mariage - le volkodlak sait se montrer persuasif.
Cela dit, je me fais du souci pour les mômes.
À force de traîner déguisés en croque-morts, ils finiront par nous croiser, Maximus ou moi.
Il ne faudrait pas que, ce jour-là, il y ait méprise...


Pensez-vous qu'il y a quelque chose à sauver dans l'humanité ?
Les dents en or, après passage de la bombe à neutrons ?
Quelques gamins, pas encore pourris par la vie ?
Quelques adultes avec des principes ?
Je sais, depuis la guerre, qu'il n'y a pas grand-chose à sauver chez les humains - j'en suis la preuve vivante, mais j'ai choisi mon camp, et je garde le cap.
Parfois, je croise une fille et j'aimerais sauver regard, un sourire, une fragilité. Un instant d'éternité...
Hélas, l'envie ne dure jamais longtemps.
Déçus par la réponse ?
Dans ce cas, une seule solution : relisez Twilight.
Mouahhahhahhahhahhaaaaaa !


Merci beaucoup, Vuk Kovasevic , nous vous laissons le mot de la fin.
Seek... and Destroy, baby.
Rock'n roll !


Quelques questions de Greluche qui n'ose pas venir elle même la pauvrette !
(Vous pouvez savoir qui est Greluche en suivant le lien)

Pas grave. On finira bien par se croiser.
Fera pas longtemps sa timide, la Greluche.

Quelles sont les tendances modes Vampire printemps été 2010 ? Le déchiré, le chiffonné ?
Le desséché - tu devrais venir voir, à l'occasion, ceux que j'ai pendus dans mon grenier. Sages comme des images.
Le fragmenté, aussi, quand on intervient en duo avec Maximus.
La grenade. Plaisir d'offrir, joie de recevoir !

Qu'est-ce que vous préférez : slip ou caleçon ?
Viens sans rien, poupée. Tu aurais l'air tarte, en caleçon.

Les rangers cuir de vachette ou de buffle ?
Toi... Tu aimes la position du mercenaire !
(C'est comme le missionnaire, mais on garde les rangers.)

Votre métier est assez salissant : qui s'occupe de votre lessive ?
Je t'en pose, moi, des questions ?
D'ABORD, tu viens sans slip ni caleçon.
ENSUITE, je décide si tu peux t'occuper de mon linge sale.
Ok ?

Dans quoi transportez-vous votre panoplie de tueur : un sac Gucci ? Sinon, Greluche peut vous avoir des prix intéressants.
En cherchant bien, tu trouveras la réponse sur dtcs.com.
Quant au sac... À part les body bags, je n'en ai pas l'utilité.
J'ai beaucoup de poches, pour les chargeurs. Et pour tout ranger après les petites fêtes, n'importe quel sac poubelle fait l'affaire.
Tu te vois, baladant des morceaux de cadavre dans un sac Gucci ?

 Du même auteur sur Plume Libre : Biographie, chronique, interview
Le groupe des fans de Vuk Kovasevic sur Facebook


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