Desjours Ingrid






Potens

 




4ème de couverture :

"Trop d’intelligence rendrait-il inhumain ? Potens fait couler beaucoup d’encre. Beaucoup de sang aussi. A la suite du meurtre barbare de Charlotte, une de ses membres les plus dépravées, Potens se retrouve dans la ligne de mire de la psycho-criminologue, Garance Hermosa. Club pour ses surdoués, Potens est souvent décrit comme un repaire de génies asociaux et névrosés, parfois décrié et accusé de véhiculer des idéaux eugénistes. Infiltrée dans le club, la jeune femme défie un assassin aussi habile que manipulateur. Exercice d’autant plus périlleux qu’un évènement tragique la renvoie à un passé qu’elle aurait préféré oublier… Potens : l’intelligence, c’est d’en sortir. Vivant.

 

Par où commencer cette chronique ? Il y a tellement à dire sur ce si attendu “Potens”, second roman d'Ingrid Desjours. Une bonne année d'attente pour retrouver enfin la psychocriminologue Garance Hermosa et le commandant Patrik Vivier.

Ce thriller est d'une richesse incroyable. “Potens” est un livre qui se lit, se relit et se déguste. L'écriture d'Ingrid Desjours est nerveuse et subtile. Regardez de plus près et vous découvrirez beaucoup de jeux de mots et d'anagrammes. Et oui...

Le texte a une vraie musicalité qui a son propre rythme. L'auteure jongle avec les lettres et les mots avec une réelle aisance et une jubilation communicative. Les phrases affluent telles des notes de musique sur une partition qui ne laisse rien au hasard ou à l'improvisation. Tout est réglé au millimètre. On passe du hard rock au Blues en passant par la musique classique. Un roman qui prend aux tripes et écrit avec les tripes. Ca se sent à chaque phrase. Il n'y a qu'à lire le prologue et le premier chapitre pour s'en rendre compte. “Potens” commence sur les chapeaux de roues. C'est un roman fort, vraiment émouvant et très prenant. Difficile de le poser avant la fin.

On retrouve donc ici les deux personnages principaux d' “Echo”, Patrik Vivier et Garance Hermosa qui se retrouve infiltrée dans un club de surdoués nommé Potens, pour essayer d'y démasquer le meurtrier de Charlotte Delaumait, sauvagement assassinée. Tâche ardue pour la belle Garance qui se retrouve aux prises avec une bande de personnages tous plus complexes, excentriques, fragiles, intelligents, manipulateurs et avides de pouvoir les uns que les autres. Un véritable panier de crabes, mais l'action pourrait tout aussi bien se dérouler dans n'importe quelle entreprise ou club de foot par exemple...

Pour en revenir à Patrik et Garance, leur relation évolue beaucoup dans “Potens”, mais on ne vous en dira pas plus sur le sujet sauf que Miss Garance est au bord du gouffre. Qu'est-ce qu'elle a Garance ? Qu'est-ce qui la ronge ainsi ? On a envie de la protéger, l'écouter, la comprendre, lui parler, l'aider, la consoler, la prendre dans nos bras, comme une amie proche qui appelle au secours... Effectivement “Potens” est bien plus sombre qu' “Echo”. Il y a beaucoup de noirceur et de tristesse dans ce roman.

Concernant l'intrigue, Ingrid Desjours sème une multitude d'indices, de détails et d'informations tout au long du livre et qui ont tous leur importance. L'intrigue et les différentes théories se mettent en place au fil des chapitres. Un véritable puzzle. L'auteur manipule ses lecteurs et ses personnages telle une marionnettiste.

Vous l'aurez compris en lisant cette longue chronique, “Potens” est un véritable coup de cœur, tout comme l'a été “Echo” l'année dernière. Ingrid Desjours confirme l'excellente impression qu'elle avait donnée lors de son premier roman. Essai transformé ! Un excellent thriller et une auteure qui trace son chemin grâce à sa belle plume. Merci Mademoiselle Desjours pour ce formidable moment de lecture.
Longue vie à “Potens” et “Echo” et vivement le prochain roman ! C'est pour quand ? ;o)

Potens, parution juin 2010. Éditions PLON
Parution, juin 2011, éditions Pocket

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