Prix des lecteurs 2010 du Livre de Poche - Section Littérature

 

Je ne fais pas partie du jury de la section littéraire mais force est de constater que le menu est plutôt alléchant. Il y en a, je pense, pour tous les goûts.

Les livres ci-dessous sont présentés dans l'ordre de leur sélection et ensuite dans l'ordre d'arrivée. Les lauréats devront encore subir une épreuve de vote avant de savoir lequel repartira avec le prix des lecteurs du livre de poche 2010 section littéraire.

 

Le symbole   indique que le roman est sélectionné pour le vote final qui aura lieu début septembre afin de désigner le grand gagnant du prix des lecteurs du livre de poche 2010 dans la section littéraire.

 

 Février 2010

 Marie Sizun
La Femme de l'Allemand

Dans le Paris de l’après-guerre, une petite fille, Marion, vit avec sa mère, Fanny, qu’elle adore. Peu à peu, pourtant, une dissonance s’installe, faussant leur relation. Des emportements inexplicables, un silence incompréhensible à propos de ce père allemand dont Marion ne sait rien ou presque. Avec le temps, Marion comprend que sa mère est maniaco-dépressive. Les rôles s’inversent alors. L’adolescente endosse cette raison qui, doucement, abandonne Fanny. Mais l’amour ne suffit pas pour terrasser la folie…
Marie Sizun sait dire avec émotion et pudeur l’amour qui rapproche et sépare les êtres.


Frédérique Deghelt
La Vie d'une autre
 

Marie a vingt-cinq ans. Un soir de fête, coup de foudre pour le beau Pablo, nuit d’amour et le lendemain... Elle se réveille à ses côtés, douze ans plus tard, mariée, mère de trois enfants, sans un seul souvenir de ces années écoulées. Comment faire pour donner le change à son entourage ? Et comment retrouver sa propre vie ? C’est avec une énergie virevoltante et un optimisme rafraîchissant que Frédérique Deghelt a écrit ce roman sur l’amour et le temps qui passe, sur les rêves des jeunes filles confrontés au quotidien et à la force des choix qui déterminent l’existence.
Tout le long de cet étonnant roman à tiroirs, qui est aussi une enquête psy riche de secrets, l’auteure maintient son cap et tient la route jusqu’au bout. Chapeau. Tatiana de Rosnay, Psychologies.

 


Dinaw Mengestu
Les Belles Choses que porte le ciel
 
 
 
Le jeune Sépha a quitté l’Éthiopie dans des circonstances dramatiques. Des années plus tard, dans la banlieue de Washington où il tient une petite épicerie, il tente tant bien que mal de se reconstruire, partageant avec ses deux amis, Africains comme lui, une nostalgie teintée d’amertume qui leur tient lieu d’univers et de repères. Mais l’arrivée dans le quartier d’une jeune femme blanche et de sa petite fille métisse va bouleverser cet équilibre précaire... Un premier roman brillant et sensible par un jeune écrivain américain d’origine éthiopienne. Prix du roman étranger 2007. Mengestu brasse avec maestria politique et sentimental, Shakespeare et Tchekhov. Il dessine d’inoubliables portraits d’exclus de la modernité, perdus entre deux mondes, suspendus dans l’espace et le temps. Fabienne Pascaud, Télérama.

 
Hubert Haddad
Palestine
 
 
 
Quelque part en Cisjordanie, entre la Ligne verte et la « ceinture de sécurité », une patrouille israélienne est assaillie par un commando palestinien. Un soldat est tué, un autre enlevé par le commando bientôt en pleine déroute... Blessé, sous le choc, l’otage perd tout repère, oublie son nom. Seul survivant, sans papiers, en vêtements civils et keffieh, le jeune homme est soigné puis adopté par deux Palestiniennes. Il sera désormais Nessim, frère de Falastin, une étudiante anorexique, et fils d’Asmahane, la veuve d’un responsable politique abattu dans une embuscade. C’est ainsi que Nessim découvre et subit les souffrances d’une Cisjordanie occupée... Un roman bouleversant.

 

 Mars 2010

 Ursula Hegi
Trudi la naine

 

Enfant, Trudi Montag croyait que chaque être humain savait ce qui se passait dans la tête des autres. » Trudi Montag vit à Burgdorf près de Düsseldorf. Trudi est naine. Souvent seule, sujette à mille et une brimades, elle passe son temps à observer ceux qui ne la voient pas. Jour après jour, Trudi raconte les autres, leurs secrets les plus sombres et les plus inavouables. Au fur et à mesure que s’accroît le pouvoir d’Hitler, elle nous dit ce que chacun choisit de se rappeler ou d’oublier. La résistance à la barbarie pour les uns, le mensonge et la compromission pour les autres. De la défaite de 1918 jusqu’au silence collectif de la période nazie, c’est tout un pan de l’histoire allemande qu’évoque Ursula Hegi au fil d’une narration éblouissante et audacieuse.

 

 


Faïza Guène

Les Gens du Balto

 

Jusqu’à ce fameux samedi, il ne s’était jamais rien passé d’extraordinaire à Joigny-les-Deux-Bouts, petite bourgade tranquille en fin de ligne du RER. Yéva, minijupe et verbe haut, rêvait toujours d’une autre vie. Jacquot, son mari, chômeur, creusait une fosse dans le canapé à force de jeux télévisés. Leur fils Yeznig, déficient mental, recomptait ses dents après chaque repas. Son frère Tanièl, renvoyé du lycée pour avoir abîmé le conseiller d’orientation, peaufinait sa technique pour serrer les blondes. Bref, la routine pour ces habitués qui, un matin, découvrent le patron de « leur » bar, baignant dans son sang. Un drame ? Pas pour les gens du Balto. Avec ce roman choral, Faïza Guène dévoile de nouvelles facettes de son talent. Humour, justesse du trait, Les Gens du Balto confirme que cette jeune romancière n’est pas devenue une figure des lettres par hasard.



 

Alexandre Jardin

Chaque femme est un roman

 

Parfois, il me semble que les femmes sont des tremplins vers le fabuleux. Écrivaines pour la plupart non pratiquantes, elles produisent de la prose intérieure destinée à tromper leurs déceptions et à soigner leurs rêves. Changent-elles de métier, d’amant ou d’opinion ? C’est d’abord une césure, un rebond de style, un chapitre qui se tourne. Adressent-elles une oeillade à un passant ? C’est un best-seller qui débute. Depuis mon plus jeune âge, je sais que chaque femme est un roman. Voici en quelque sorte mes études littéraires, blondes et brunes. A. J.

 

 

 Avril 2010
 Mathieu Belezi
C'était notre terre
 
 
Le domaine de Montaigne, quelque part dans le Dahra berbère, propriété depuis plus d'un siècle des Saint-André. Une terre que cette famille de colons a faite sienne.
Tout au long de ce roman choral entêtant, six personnages issus peu ou prou du domaine entremêlent leurs voix, tissant ainsi la trame complexe d'une page douloureuse de l'histoire de l'Algérie. Tour à tour conquérantes, désespérées, implorantes, le plus souvent discordantes, elles s'interpellent et se répondent pour composer le chant funèbre de l'Algérie coloniale, celui des vainqueurs comme des vaincus, unis désormais dans la souffrance d'un déracinement insurmontable.
L'écriture libre et singulière de Mathieu Belezi, le souffle et le rythme incantatoire de ce roman en font une oeuvre unique qui interroge les paradoxes de l'identité et de l'appropriation.
 
 

 
 
James Cañon
Dans la ville des veuves intrépides
 
 
Mariquita tombe en ruine depuis que les guérilleros ont débarqué et réquisitionné tous les hommes du village. Seules, livrées à elles-mêmes, les femmes ne savent plus à quel saint se vouer. Ménagères soumises et épouses dociles, elles vont se transformer en leaders politiques de choc, instigatrices flamboyantes d'un nouvel ordre social. Ainsi, les très moustachues soeurs Morales décident de remédier à leur condition de célibataires frustrées en créant un bordel ambulant. Francisca, la veuve d'un grippe-sou notoire, mène la grande vie après avoir découvert le magot de son mari. Mariquita peut surtout compter sur la tenace Rosalba, qui s'est autoproclamée maire, et le padre Rafael, seul rescapé de la gent masculine. Les tendres amis se sont portés volontaires dans le but d'assurer la procréation de la nouvelle génération...
 
 

 
 
Philippe Ségur
Vacance au pays perdu
 

 
Un graphiste hypocondriaque, végétarien et tyrannisé par ses enfants, rêve d’aventure. Le jour où il découvre que les salades, les purées et les pâtes dont il conçoit les emballages sont bourrées de pesticides, d’hormones de croissance et d’antibiotiques, il décide de rompre avec le système et de fuir la société de consommation. Il s’embarque avec son meilleur ami pour un périple qui va le conduire à découvrir, loin des circuits touristiques, le dernier pays des merveilles. De ce pays fameux, notre anti-héros, perclus d’angoisses et aliéné par le système avec lequel il veut rompre, ne verra pas grand-chose... Vacance au pays perdu, roman plein d’humour et d’amertume, dresse le portrait d’un homme condamné à être exclu du monde où qu’il aille. L’aventure, d’accord, mais à l’étranger, était-ce bien raisonnable ? 
 

 

 Mai 2010

 Jean-Louis Fournier
Où on va, papa ?
 
  
 
"Cher Mathieu, cher Thomas,
Quand vous étiez petits, j ai eu quelquefois la tentation, à Noël, de vous offrir un livre, un Tintin par exemple. On aurait pu en parler ensemble après. Je connais bien Tintin, je les ai lus tous plusieurs fois.
Je ne l ai jamais fait. Ce n était pas la peine, vous ne saviez pas lire. Vous ne saurez jamais lire. Jusqu à la fin, vos cadeaux de Noël seront des cubes ou des petites voitures... "
Jusqu à ce jour, je n ai jamais parlé de mes deux garçons. Pourquoi ? J avais honte ? Peur qu on me plaigne ?
Tout cela un peu mélangé. Je crois, surtout, que c était pour échapper à la question terrible : « Qu est-ce qu ils font ? »
Aujourd hui que le temps presse, que la fin du monde est proche et que je suis de plus en plus biodégradable, j ai décidé de leur écrire un livre.
Pour qu on ne les oublie pas, qu il ne reste pas d eux seulement une photo sur une carte d invalidité. Peut-être pour dire mes remords. Je n ai pas été un très bon père. Souvent, je ne les supportais pas. Avec eux, il fallait une patience d ange, et je ne suis pas un ange.
Quand on parle des enfants handicapés, on prend un air de circonstance, comme quand on parle d une catastrophe. Pour une fois, je voudrais essayer de parler d eux avec le sourire. Ils m ont fait rire avec leurs bêtises, et pas toujours involontairement.
Grâce à eux, j ai eu des avantages sur les parents d enfants normaux. Je n ai pas eu de soucis avec leurs études ni leur orientation professionnelle. Nous n avons pas eu à hésiter entre filière scientifique et filière littéraire. Pas eu à nous inquiéter de savoir ce qu ils feraient plus tard, on a su rapidement ce que ce serait : rien.
Et surtout, pendant de nombreuses années, j ai bénéficié d une vignette automobile gratuite. Grâce à eux, j ai pu rouler dans des grosses voitures américaines.
 
 
 

 
 
Sandro Veronesi
Chaos calme
 
  
 
Pietro Paladini est immobile. Dans l’oeil du cyclone. Il ne sort plus de sa voiture, garée au bas de l’école de sa fille, à Milan. Ce quadragénaire séduisant que la vie avait épargné vient de perdre sa femme, Lara. Il attend de souffrir, mais ce n’est pas si facile de ressentir la perte. Les amis et les anonymes viennent lui parler, l’étreindre, partager ce temps suspendu, ce « chaos calme» où il se réfugie désormais. Les collègues de travail à la veille d’une fusion financière sans précédent, un frère fumeur d’opium, une belle-soeur qui se dénude en pleine crise de nerfs, tous à un moment laissent tomber leurs masques. Tous renoncent à la comédie sociale. Sur cette situation digne de Beckett, Sandro Veronesi construit un roman émouvant, ample, magistralement tissé : le mélange de l’intime dans ce qu’il a de plus vibrant et du réel dans ce qu’il a de plus dérangeant.
 
 
 

 
 
Serge Bramly
Le Premier Principe, le Second Principe
 

 
Avec cette fresque foisonnante, Serge Bramly nous entraîne d’une garden-party à l’Élysée aux rivages de la mer de Chine, de l’Afrique à l’ex-Yougoslavie, et nous plonge au coeur des ténèbres, recomposant de manière éblouissante l’histoire occulte de la France de ces trente dernières années, ses illusions, ses mensonges, ses scandales nationaux et ses tragédies intimes. Un brillant thriller politique sous l’ère Mitterrand.
Avec une maîtrise extraordinaire, l’auteur nous entraîne dans un chassé-croisé virtuose entre un paparazzi vulnérable, un marchand d’armes suisse, un conseiller occulte et un espion sinologue. Delphine Peras, Lire.
Il y a chez ce chantre du secret quelque chose de John Le Carré (pour la lassitude des uns) et de Robert Littell (pour la fureur des autres). Après tout, on sait depuis Robert Conrad et Graham Greene que rien ne ressemble plus à un espion qu’un (bon) romancier. Olivier Mony, Le Figaro.
 
 
 Juin 2010
 Irvin Yalom

Et Nietzsche a pleuré
 

 
Venise, 1882. La belle et impétueuse Lou Salomé somme le Dr Breuer de rencontrer Friedrich Nietzsche. Encore inconnu du grand public, le philosophe traverse une crise profonde due à ses relations orageuses avec Lou Salomé et à l’échec de leur ménage à trois avec Paul Rée. Friedrich Nietzsche ou le désespoir d’un philosophe. Le Dr Breuer, l’un des fondateurs de la psychanalyse. Un pacte secret, orchestré par Lou Salomé, sous le regard du jeune Sigmund Freud. Tout est là pour une magistrale partie d’échecs entre un patient extraordinaire et son talentueux médecin. Mais qui est le maître ? Qui est l’élève ? Qui soigne qui ? Et c’est à une nouvelle naissance de la psychanalyse, intense, drôle et machiavélique, que nous convie Irvin Yalom.
Comment pouvait-on vivre jusque-là sans connaître les livres du docteur Irvin D. Yalom ? On se le demande. Ce n’est pas tous les jours que les livres de psychothérapie se lisent comme des romans. Geneviève Delaisi de Parseval, Libération.
 

 
Tatiana Rosnay (de)
Boomerang
 

 
Sa soeur était sur le point de lui révéler un secret... et c’est l’accident. Elle est grièvement blessée. Seul, l’angoisse au ventre, alors qu’il attend qu’elle sorte du bloc opératoire, Antoine fait le bilan de son existence : sa femme l’a quitté, ses ados lui échappent, son métier l’ennuie et son vieux père le tyrannise. Comment en est-il arrivé là ? Et surtout, quelle terrible confidence sa cadette s’apprêtait-elle à lui faire ? Entre suspense, comédie et émotion, Boomerang brosse le portrait d’un homme bouleversant, qui nous fait rire et nous serre le coeur. Déjà traduit en plusieurs langues, ce roman connaît le même succès international que Elle s’appelait Sarah.
L’auteur s’inscrit dans la lignée des romancières à succès, les Anna Gavalda, Katherine Pancol et Muriel Barbery dont les histoires vous tiennent en haleine. Françoise Dargent, Le Figaro littéraire.
Un roman qui se lit d’une traite tant Tatiana de Rosnay a le sens de la narration et du suspense, même si le thriller s’accompagne toujours chez l’auteur de profondeur psychologique. Émilie Grangeray, Le Monde des livres.
 

 
Sylvie Germain
L'Inaperçu
 

 
Les Bérynx : une famille ordinaire, avec son patriarche autoritaire, ses mères affairées, ses enfants fragiles, ses secrets et son lot de drames. Et il y a Pierre, qui vient de se greffer sur cette famille comme une sorte d’ange gardien dont on ignore presque tout, homme à tout faire, mais aussi à tout défaire. Jusqu’au jour où il disparaît sans laisser d’autres traces que les brèches qu’il a ouvertes en chacun. Roman des origines autant que de la construction de soi, L’Inaperçu, comme Magnus, fait coexister le plus sombre de l’Histoire et des tragédies individuelles avec la puissance de l’imaginaire, et les rêves les plus fous.
Une histoire de famille sombre et lumineuse, avec des mots ardents. Livres Hebdo.
De sa phrase musicale et sensuelle aux accents poétiques, elle épouse les tragédies intimes, fait résonner en écho les destins et les drames… Magistral. Femmes.
 

Sasa Stanisic
Le Soldat et le gramophone
 

 
Aleksandar grandit près de Višegrad, dans ce qui est encore la Yougoslavie, quand se produit un drame : la mort de son grand-père slavko. Celui dont les récits légendaires du communisme l’ont enchanté, et auquel il a fait le serment de transformer la réalité en histoires. Mais la guerre est proche. Viendra le temps de l’exil et d’une intégration difficile dans l’allemagne des années 1990. À travers le regard d’un enfant, une évocation inoubliable d’une guerre qui s’est jouée tout près de nos frontières, dans l’indifférence et l’incompréhension générales. un grand écrivain est né…
Un grand roman européen. J.-M. M., Livres hebdo.
Il y a un ton, une ambiance à la Kusturica dans ce premier livre drôle, sensible, brillant, un livre qui passe comme une comète, vous ébranle de ses fulgurances, vous remplit la tête de musiques et de danses. Astrid Eliard, Le Figaro littéraire.

 

Juillet 2010
   
 Fabrice Humbert
L'Origine de la violence
 

 
Lors d’un voyage scolaire en Allemagne, un jeune professeur découvre au camp de concentration de Buchenwald la photographie d’un détenu dont la ressemblance avec son propre père le stupéfie et ne cesse de l’obséder. Ce prisonnier, David Wagner, est en fait son véritable grand-père. Peu à peu se met en place l’autre famille, la branche cachée, celle dont personne chez les Fabre n’évoque l’existence… Au cours de sa quête, le jeune homme comprend qu’en remontant à l’origine de la violence, c’est sa propre violence qu’on finit par rencontrer…
Ce roman a obtenu le prix Orange en 2009. Un roman haletant, au style clair, sec, dépouillé. Sans doute la grande révélation de l’année 2009. François Brunel, Le Journal du Dimanche.
Un puissant hommage à la mémoire des morts. Alexandre Fillon, Lire.
On reste abasourdi par ce torrent de violence souterraine qui peut couler sous les sourires et la bienséance. Un grand livre, vraiment. André Rollin, Le Canard enchaîné.
 
 

 
 
Kenneth Cook
Cinq matins de trop
 

 
Jeune instituteur dans l’Outback, au coeur de l’Australie, John Grant doit passer la nuit à Bundanyabba avant de s’envoler pour Sydney. Il dépose ses valises à l’hôtel, va boire un verre et jouer dans l’un des nombreux pubs de cette petite ville torride et poussiéreuse, où tout le monde s’ennuie... Cinq matins de trop nous fait vivre le cauchemar éveillé d’un homme ordinaire, qui devient peu à peu accro à l’alcool, au jeu, au sexe, à la violence, jusqu’à l’autodestruction.
D’une violence et d’une force peu communes, ce court roman ne se laisse pas oublier. S’y frotter, c’est s’y brûler. A. F., Lire.
Cinq matins de trop vous feront passer un vrai, un super sale moment. Christophe Donner, Le Monde 2.
Récit mi-amer, mi-émerveillé qui se savoure comme une bière, d’un trait, et sans modération. Astrid de Larminat, Le Figaro littéraire.
 
 

 
Didier Decoin
Est-ce ainsi que les femmes meurent ?
 

 
Catherine Kitty Genovese n’aurait pas dû sortir seule ce soir de mars 1964 du bar où elle travaillait, une nuit de grand froid, dans le Queens, à New York. Sa mort a été signalée par un entrefilet dans le journal du lendemain : « Une habitante du quartier meurt poignardée devant chez elle. » On arrête peu de temps après le meurtrier, monstre froid et père de famille. Rien de plus. Une fin anonyme pour cette jeune femme drôle et jolie. Mais sait-on que le martyre de Kitty Genovese a duré plus d’une demi-heure, et surtout que trente-huit témoins, bien au chaud derrière leurs fenêtres, ont vu ou entendu la mise à mort ? Aucun n’est intervenu. Qui est le plus coupable ? Le criminel ou l’indifférent ? Récit saisissant de réalisme et réflexion sur la lâcheté humaine, le roman de Didier Decoin se lit dans un frisson.
Un roman dur et poignant, plein de doutes et d’humanité. Le Monde.
 
 

 

John Biguenet
Le Secret du bayou
 

 
1957, côte de Louisiane. Dans le monde impitoyable des pêcheurs d’huîtres à la drague en haute mer, une flamboyante saga familiale tissée de haine, de violence, d’amour et de souffrance, aussi inexorable qu’une tragédie grecque. Fidèle à la tradition des grands romans du Sud profond aux accents faulkneriens, le superbe portrait d’une femme indomptable et farouche.
John Biguenet sait nouer ses intrigues sur les eaux troubles des bayous, dont il réinvente la diabolique magie. André Clavel, Lire.
 
 

 

 Août 2010
 
 
 Charles Lewinsky
Melnitz
 
 
Melnitz renoue avec la tradition du roman familial du xixe siècle : la saga des Meijer, une famille juive suisse, court sur cinq générations, de la guerre franco-prussienne à la Deuxième Guerre mondiale. 1871 : le patriarche Salomon, marchand de bestiaux, vit à Endingen, l’une des seules bourgades helvétiques où les juifs sont autorisés à résider. La famille commence son ascension sociale, sans jamais parvenir à s’affranchir du destin des exclus. 1945 : l’oncle Melnitz, revenu d’entre les morts, raconte. Il est le grand récitant de cette admirable fresque, hommage au monde englouti de la culture et de l’humour yiddish, tour de force romanesque salué comme un chef-d’oeuvre par une critique unanime.
Prix du meilleur livre étranger 2008.
Un torrent furieux qui vous entraîne au bout de quatre jours (quatre heures ?) de lecture frénétique, au bout d’une histoire folle et forte, tour à tour comique et tragique. Philippe Chevilley, Les Échos.
 
 

  
 
Antonio Garrido
La Scribe
 

 
Franconie, an 799, à la veille du sacre de Charlemagne. Fille d’un célèbre scribe byzantin, Theresa est apprentie parcheminière. Un drame l’oblige à quitter sa ville et à se réfugier dans la cité abbatiale de Fulda. Là, elle devient la scribe du moine Alcuin d’York, véritable Sherlock Holmes en robe de bure, qu’elle assiste dans ses enquêtes. Mais elle découvre que, dans sa fuite, elle a emporté à son insu un précieux parchemin qui pourrait bien sceller l’avenir de la chrétienté... À travers les aventures de Theresa, La Scribe évoque une page décisive du christianisme au Moyen Âge. Coups de théâtre et rebondissements se succèdent dans ce passionnant roman historique, qui mêle personnages fictifs et personnages ayant réellement existé.
Trépidant, cruel et sanglant à souhait. Femina.
 
 

 
Jojo Moyes
Les Fiancées du Pacifique
 

 
Le 2 juillet 1946, quelque six cent cinquante-cinq épouses de guerre australiennes embarquèrent pour un voyage exceptionnel : elles allaient faire cette traversée sur un porte-avions, le Victorious, pour retrouver leurs époux britanniques. Elles furent accompagnées par plus de mille cent hommes, ainsi que par dix-neuf avions, pour un voyage qui dura environ six semaines. La plus jeune des épouses avait quinze ans. L’une d’entre elles au moins devint veuve avant d’atteindre sa destination. Ma grand-mère, Betty McKee, fut l’une des plus chanceuses et vit tous ses espoirs comblés. Ce roman, inspiré par ce voyage, lui est dédié ainsi qu’à toutes ces épouses qui ont été assez courageuses pour croire en un avenir incertain à l’autre bout du monde. J. M.
Irrésistible ! Daily Express.
Merveilleusement romantique et émouvant, ce roman prouve que le voyage compte autant que sa destination. Daily Mail.
 

 
 
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