Éphémère







Octobre 2010

 





Bonjour Éphémère, la question devenue un petit rituel, pouvez-vous nous en dire plus sur vous ?
Insecte à la durée de vie plus que ridicule, je ne mange pas ou presque, car ma bouche est trop petite.  Comme tous les dessinateurs, je suis attiré par la lumière, par les couleurs également. J’envahis les rivières en mai, car je fais ce qui me plait.
Qu’est ce qui vous a donné le goût du dessin ?
Quand j’étais petit, je dessinais le Jeannot lapin de Benjamin Rabier, et mon instit me laissait continuer mes dessins pendant les cours d’histoire. Elle avait sans doute compris qu’il ne servait à rien d’insister. J’ai toujours aimé le dessin, la lecture, et le chocolat.


Comment êtes-vous arrivé dans l’illustration jeunesse ?
Un peu par hasard, comme beaucoup de choses dans ma vie. Mais le hasard n’existe pas.  Après des études d’architecture et d’Arts Plastiques, j’ai passé une maitrise en bande dessinée, et j’ai signé mon premier contrat chez Bordas trois jours après mon premier rendez-vous chez eux. A l’époque, j’ai cru que tout était facile.


Comment vous appropriez-vous les textes que l'on vous soumet ?
La plupart du temps, ce sont des textes que j’ai écrit, je n’ai donc pas trop de mal à me les approprier. Et sinon, je suis un lecteur, et comme tous les lecteurs, je visualise tout ce que je lis. Et si je n’imagine rien, c’est que je suis mort. Quoique…


Où puisez-vous votre inspiration ?
Partout. En permanence. J’enregistre tout ce que je vois et tout ce que j’entends, et je m’en sers dans mes dessins. Mais je n’ai aucune mémoire !


Comment êtes-vous passé de l’illustration jeunesse à l’écriture ?
Quand je dessine, je raconte avec mes pinceaux. Quand j’écris, je raconte aussi. C’est l’envie de raconter qui m’enthousiasme. J’ai commencé par écrire des albums, puis de petits romans, et c’est à l’occasion d’une résidence d’écrivain de trois mois en Auvergne que j’ai pu tenter un projet plus ambitieux. Mais quand je suis arrivé là-bas, je ne savais pas si j’allais en être capable.


Votre actualité, c’est la parution dans la collection petit roman du livre « Mon copain, dragon » dont vous êtes l’auteur et l’illustrateur, comment est né ce projet. ?
Les œufs dans le jardin, à Pâques, quand on est gamin, c’est magique, non ? Je suis accro au chocolat, mais j’aurai adoré découvrir un petit dragon dans un œuf le jour de Pâques. Voilà comment est née l’histoire.  Tout vient de très loin en fait, la preuve : mon doudou s’appelait Jeannot Lapin.



Nous nous sommes laissés dire que les dragons avaient une place très particulière dans votre vie, pourriez-vous nous expliquer pourquoi ?
Quand j’étais plus jeune, dans le village où j’habitais, je sautais souvent par-dessus la clôture d’un immense jardin pas très loin de chez moi. Avec mes copains on allait explorer « la maison de la sorcière ». C’était un castel Art Nouveau d’Hector Guimard (mon architecte préféré) quasiment à l’abandon, où vivait une très vieille femme. Partout, il y avait des ornements floraux dont s’inspirent aujourd’hui les illustrateurs pour leurs décors elfiques. Les toits étaient enchevêtrés les uns dans les autres. Les fenêtres avaient des formes bizarres. Parfois on apercevait l’ombre de la vieille femme derrière un rideau. Mais surtout,  il y avait des dragons ! Sur les rampes d’escaliers, sur les mosaïques au sol, sculptés dans les buissons, gravés sur le tronc des arbres immenses, dessinés sur les vitres. En tout cas, j’en voyais partout. Ces visions m’ont longtemps poursuivi. Elles me poursuivent toujours.


Vous faites partie des membres de L’École de Caen, que vous apportent ses rencontres privilégiées ?
Hahaha ! J’ai déjà parlé de yaourts bulgares et de pacte signé de mon sang , dans une autre interview quelque part sur ce site.  Mais soyons sérieux, ces rencontres m’apportent ma ration quotidienne de protides, très peu de lipides, et fait exploser mon quota de glucides. Quant au potassium, je n’en parle même pas.


Vous avez souvent collaboré avec Jean-Luc Bizien, (président de l’EDC) comment vous est venue l’envie de travailler ensemble ?
C’était ça, ou un concert de Motörhead sans bouchons. J’ai préféré dessiner.

L’album « Le Mont Saint Michel » qui vient de paraitre signe votre troisième collaboration ensemble, pourquoi avoir choisi ce lieu mythique ?
Parce qu’il nous a fait rêver tous les deux quand on était gamins, je pense. Je me souviens d’un voyage de fin d’année en CM2… Il y avait des dragons partout, là-bas aussi. Je vais peut-être aller consulter, moi…




Quels sont vos projets ?
Je suis en train d’écrire un roman ado fantastique qui se déroule en Roumanie au tout début du XIXème. Il devrait sortir en 2011. J’ai également sur le feu un autre roman ado dont le personnage principal est… un dragon, qui devrait également sortir l’année prochaine. Et un petit texte sur les vampires dont j’attends le retour de l’éditeur. Plus d’écriture que de dessin pour cette fin d’année. Il y a également un recueil de contes sur le thème de l’enfant dans les pays en voie de développement, édité par l’association Vision du Monde, qui devrait sortir à Montreuil. J’y ai écrit « Le vieil homme au bord du puits ». A part ça, je dois mettre en charge mon portable car ma batterie est épuisée, et aller acheter du pain.


Quels sont vos derniers coups de cœurs, littéraires, cinématographiques et bien sûr musicaux ?
Livres :
- La dernière flèche de Jérôme Noirez.
- L’évangile des ténèbres de Jean-Luc Bizien

Films :
- Into The Wild de Sean Penn.
- Good Morning England de Richard Curtis.

Musique :
- Interpol, dernier album du groupe éponyme.
- The Resistance de Muse.
- Et le nouvel album de Radiohead qui devrait sortir fin 2010 début 2011, avec sans doute des dates de concert en France !
Dites, vous voulez bien nous dessiner un dragon ?

 
Merci beaucoup, Éphémère, nous vous laissons le mot de la fin.

Fin.

P.S. Merci à vous pour le travail que vous faîtes sur ce site.
 Du même auteur : Biographie, chronique, interview

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