Stéphane Marchand

Stéphane Marchand





Juin 2011






Bonjour Stéphane Marchand, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous et sur votre parcours ?

J’ai vécu une enfance heureuse durant laquelle j’ai appris à aimer les livres, les tableaux et la musique. C’est ainsi que j’ai très naturellement et très tôt décidé d’écrire et de peindre un jour.  Pour la musique, j’ai encore quelques progrès à faire :-)) J’ai commencé par le journalisme (Figaro, JDD, Air France Madame, etc.) et la rédaction d’articles sur la musique. Mon désir d’une totale liberté se faisant de plus en plus ressentir, je n’ai pas tardé à comprendre que le seul moyen de casser les barrières consistait à inventer mes propres histoires. En dehors de mes parents que j’ai connus très tôt (!), j’ai fait trois rencontres décisives : François Nourissier, Nicolas Bréhal et Simone Gallimard. Ils m’ont beaucoup apporté par leur générosité, leurs encouragements et leur confiance. Ce sont des choses que l’on n’oublie jamais. C’est au Mercure de France que j’ai publié « La Partition du voyageur », mon premier roman,  en 1989. D’autres livres ont suivi dont certains destinés à la littérature jeunesse, chez Bayard (J’Aime Lire) et Flammarion (Castor Poche). C’était au siècle dernier ! Depuis quinze ans, je consacre le plus clair de mon temps à la peinture, exposant tant en France qu’à l’étranger. « Maelström » peut-être considéré comme un retour à mes premières amours. Je suis revenu... et, au regard de l’accueil réservé à ce thriller depuis sa parution, je ne compte pas repartir de sitôt :-))


Comment êtes-vous (re) venu à l’écriture ?

J’ai adoré écrire et j’ai beaucoup écrit, puis je me suis lassé. Il était temps de faire un break. La peinture fut une respiration, à tel point que j’ai écrit dans l’un des catalogues présentant mon travail : « Peindre est sans doute la plus belle façon d’écrire... les couleurs n’ont pas besoin de mots pour raconter ». Néanmoins, c’était une phrase (et une phase) de transition, car les mots ne vous quittent jamais. Ecrire à nouveau... j’y ai donc souvent pensé durant cette période d’absence. Pour être tout à fait honnête, je n’ai d’ailleurs jamais cessé de le faire. Durant les dix dernières années, j’ai notamment travaillé sur différents textes, dont une trilogie pour la jeunesse. L’histoire d’un garçon vampire contraint de pénétrer dans un monde parallèle pour essayer de retrouver les parents qu’il n’a jamais connus. A suivre...

 

Pourquoi avoir choisi le thriller ?
Voici une dizaine d’années, j’avais commencé un scénario dont on retrouve la toute première séquence au début de « Maelström ». Très vite, il m’est en effet apparu que ce scénario devait faire l’objet d’un roman, en l’occurrence un thriller, puisque tout démarrait sous une pluie battante, sur California Street, à San Francisco, au cœur d’une scène de crime.
D’autre part, j’étais attiré par l’idée de construire un récit nécessitant une mécanique de précision, une petite histoire parfaite comme on parle d’un crime parfait. J’espère m’en être approché au plus près.


Pourriez-vous nous présenter votre roman Maelström ?
C’est le thriller de l’année ! Mais ce n’était peut-être pas à moi de le dire :-))
Pour parler plus sérieusement, voici le pitch de « Maelström » :
Un homme profondément blessé par l’existence décide un beau jour de panser ses plaies. Il prend un nom de guerre : le Maestro. Sur la cloison d’une maison de Twin Peaks, il écrit ces mots en lettres de sang : « Je suis venu vous dire que vous allez mourir... » Dès lors, bien décidé à tenir cette promesse, il va entraîner les différents protagonistes qui l’entourent dans un irrésistible maelström...
C’est un roman dur, nécessairement violent en ce sens que les actes du Maestro ne sont pas gratuits. C’est un roman sur l’amitié, l’amour, la haine, le désir, la solitude,  les liens du sang, la mémoire et la rédemption.

Comment vous est venue l’idée de cette intrigue ?
Tout est parti de ce fameux scénario dont je vous parlais un peu plus haut. L’intrigue s’est construite au fil du temps, après des lignes et des feuillets d’écriture. Je m’étais tout de même fixé une contrainte, à savoir être au plus proche de la réalité tout en trouvant une fin que le lecteur ne pourrait pas imaginer. Les nombreuses chroniques et critiques de « Maelström » tendent à prouver que le but est atteint, ce dont je suis plus que ravi. 


Comment est né le Maestro ?
Pour vous donner une réponse détournée, je dirai que le Maestro est né dans la honte et le secret, avant de survivre dans la violence et la douleur. Son comportement cruel est guidé par une logique que le lecteur peut découvrir de plus en plus clairement au fil des chapitres. Je tenais à décrire ce qu’un homme est capable de faire quand la vie l’a toujours broyé sans jamais lui faire le moindre cadeau.


Pourquoi avoir choisi les Etats-Unis comme décor pour votre roman ?
J’ai toujours été attiré par ce pays que je ne connais pas ! Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que je plante mon décor aux Etats-Unis. Mais comme je n’aime pas prendre l’avion, écrire une histoire qui se déroule là-bas représentait le meilleur moyen de m’y rendre. Dans un souci de véracité, je me suis beaucoup promené en Californie et en Pennsylvanie grâce à cet outil magique qu’est Google Earth.


La France serait-elle plus posée, moins déviante dans le domaine des méchants aussi tordus que le Maestro ? :)

:-)) Non, je ne pense pas. De nombreux auteurs français situent le décor de leurs intrigues dans notre pays. Et bon nombre des « méchants » que l’on y découvre font également preuve d’une réelle « déviance » dans leur modus operandi. 

Le style de Maelstrom est très visuel, les références aux séries ou au cinéma sont nombreuses dans votre roman, dans quelle mesure cette influence à-t-elle été déterminante dans l’écriture de votre roman ?
Dans une mesure très importante. La musique comme le cinéma ont toujours bercé mes heures sur la planète. En voiture, une chanson ou une composition me font imaginer des images qui deviennent une vraie histoire et un vrai film. Je suis du genre à me faire du cinéma au rythme des petites choses de la vie. La musique, les images, les mots, tout est donc lié à mes yeux. D’autre part, il est évident pour moi que « Maelström » le livre deviendra un jour « Maelström » le film. Avec quelques amis spécialisés dans le domaine du motion design, nous avons réalisé une véritable bande-annonce qui mérite vraiment le détour et que l’on peut visionner sur le site créé par Philippe Chapot, de la société « Profession Medias », à l’occasion de la parution du livre : www.maelstrom-lelivre.com
Je n’ai pas peur de dire que c’est la première vraie bande-annonce pour un livre qui deviendra un film. Je m’efforce depuis quelques semaines de créer le buzz avec ce petit bijou réalisé par Olivier Martineau et Pierre Magnol. C’est un générique d’une minute qui donne un avant-goût de ce à quoi le film pourrait ressembler.
Le futur lecteur de «Maelström» pourra d’ailleurs trouver très prochainement sur le site l’interview d’ambiance des différents protagonistes de ce concept (auteur du livre, créateur du site, réalisateurs de la bande-annonce).

 

 

 


Si votre roman était adapté au cinéma, avez-vous déjà une petite idée des acteurs qui pourraient incarner vos personnages ?
En dehors du fait que David Fincher peut me passer un coup de fil quand il veut :-)), je pense en effet que le casting du film serait une étape primordiale. Je pourrais donc vous parler d’actrices et d’acteurs que j’apprécie depuis toujours, mais je ne suis pas persuadé qu’il soit nécessaire et évident de tabler sur des personnes déjà connues. Il est juste très important que les différents protagonistes de « Maelström » soient incarnés par des professionnels (connus ou inconnus donc) que les lecteurs pourront d’emblée identifier à l’écran après avoir lu le livre.


En parlant de ciné/série, quels sont vos derniers coups de cœur dans ces domaines ?
Au hasard, trois  références en la matière, des bijoux en termes d’interprétation, de construction et de rythme : « Six feet under », « Dexter » et bien entendu « Californication » dont j’attends la Saison 3 avec impatience.


Etes-vous vous-même lecteur ?  Quels sont les livres qui vous ont le plus marqué et vos derniers coups de cœur ?
Je suis bibliophage. J’aime acheter un livre, le toucher, le sentir. Et accessoirement, le lire ! Au passage, je précise à mon humble avis qu’en dehors de vivre et ressentir les choses, bien lire est l’un des meilleurs moyens d’apprendre à écrire.
Je peux citer LE roman que j’ai vraiment adoré au cours des douze derniers mois : « Seul le silence » de R.J. Ellory. Un beau titre, une belle écriture et un récit tellement bien mené que l’on se fiche de deviner longtemps à l’avance la fin de l’histoire. La beauté de « Seul le silence » tient dans son écriture, son rythme tranquille, la psychologie et la profondeur des personnages.


Vous construisez vos chapitres d'une façon telle que chaque fois qu'on en termine un, on a envie de commencer le suivant. Est-ce un point que vous avez particulièrement travaillé ? Avez-vous pris exemple sur d'autres romanciers, ou sur le cinéma, les séries télé... ?
Merci du compliment :-)) J’ai également eu ce retour de la part de mes lecteurs et des chroniqueurs qui ont analysé la mécanique de « Maelström ». Ca me fait très plaisir que ce thriller soit considéré à l’unanimité comme un « page turner », car j’ai beaucoup travaillé pour que le rythme soit omniprésent et entraîner le lecteur dans ce même « maelström » où se débattent les différents personnages de l’histoire. J’ai découpé l’intrigue en séquences assez brèves, de façon à ce que le lecteur se dise « allez, encore un chapitre...» et ainsi de suite, jusqu’à éprouver des difficultés à poser le livre sur la table de nuit ! « Maelström » est donc composé de chapitres qui s’arrêtent bien avant que l’attention ne faiblisse, avec un nouveau décor à chacun d’entre eux, pour éviter toute lassitude et procurer l’envie  irrépressible d’aller jusqu’au bout. C’est comme un montage de film en quelque sorte. Or il est évident que les séries américaines des maîtres du genre m’ont beaucoup inspiré.


Quels sont vos projets futurs ? Un nouveau roman est-il en préparation ? De quel genre ? Allez, dites nous tout....
:-)) Différents projets sont en cours. D’abord, le prochain thriller qui est en phase d’écriture et dont l’intrigue se déroule... aux Etats-Unis, sur une île peuplée de milliardaires. Ensuite, la fameuse trilogie évoquée lors d’une de vos précédentes questions. Une série d’expositions en France, Angleterre et Belgique. Et un court métrage déjà écrit que je veux réaliser depuis un certain temps déjà. Jean-Claude Dreyfus est prêt à jouer un rôle dans le scénario. L’équipe technique est en bonne partie déjà constituée par les membres du tournage de la bande-annonce de «Maelström». Il ne manque plus qu’une maison de production... A suivre :-))


Merci beaucoup, Stéphane Marchand, nous vous laissons le mot de la fin.

C’est moi qui vous remercie !
Le mot de la fin ?
Disons que je souhaite à celles et ceux qui me liront d’éprouver un « maelström » de plaisir et de frissons. Je les remercie d’avance de me faire confiance et je leur dis « à plus tard dans la vie... », sur un salon ou dans une librairie, pour une dédicace ou pour échanger quelques mots.
L'heure a sonné pour vous, chers serial lecteurs, de tourner enfin mes pages...

 Du même auteur Biographie, chronique, interview

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