Zhang Ling

Le rêve de la montagne d'or - Ling Zhang




Le rêve de la montagne d'or

 





Résumé éditeur :
Vingt-quatre heures. C'est le temps qu'Emmy Smith, sociologue canadienne, pensait rester en Chine. Venue régler une simple affaire de succession, elle ne soupçonne pas la valeur de l'héritage légué par son aïeul : une histoire extraordinaire et tragique. Celle de ses ancêtres. La sienne, aussi. À seize ans, le jeune Fang Defa n'a qu'un seul rêve : quitter sa misérable vie de paysan pour rejoindre la Montagne d'Or, en Amérique du Nord. Mais, arrivé à Vancouver, la réalité le rattrape : nulle trace de l'utopique montagne. Ici comme ailleurs, l'argent se gagne dans la douleur et les privations. Ouvrier sur la ligne de chemin de fer du Pacifique, puis blanchisseur, Fang est prêt à tous les sacrifices pour subvenir aux besoins de sa famille restée en Chine. Son obsession : réunir les siens au Canada. Un voeu que l'Histoire n'aura de cesse de mettre à mal...

Le rêve de la montagne d’or est le genre de romans que j’affectionne particulièrement car il réunit la grande et la petite histoire. Ici, la grande histoire nous relate l’émigration des chinois à la fin du 19ème siècle vers le territoire qu’ils appelaient La Montagne d’or, en fait le Canada. Au terme d’un très long et effroyable voyage, leurs désillusions à l’arrivée étaient colossales, car la seule manière de gagner de l’argent était de le faire à la sueur de leurs fronts. Et bien entendu, peu ou pas considérés, ils n’obtenaient que les emplois les plus pénibles comme, par exemple, la construction d’une ligne de chemin de fer et tous les dangers que cela peut comporter.
C’est dans ce contexte que nous faisons la connaissance avec Fang Defa et c’est grâce à lui que nous allons découvrir la vie de ces « coolies », leurs conditions de vie et de travail dans un pays inconnu, avec en prime une langue qui leur était totalement étrangère. Le but de Defa est de gagner suffisamment d’argent pour subvenir aux besoins de sa famille restée en Chine. D’une nature très fière, hors de question pour lui de montrer ses faiblesses et ses difficultés. Et quand il revient en visite au pays, c’est en véritable conquérant qu’il doit le faire, sinon rien. Les années passent et la vie continue entre mariages, naissances, décès, réussites et échecs professionnels...

L’auteur en profite pour évoquer également les grands tournants historiques de la Chine et la position du gouvernement canadien envers cette émigration massive venue de Chine (taxe d’entrée exorbitante, puis interdiction d’entrée dans le pays).

Ling Zhang nous offre une grande reconstitution de la vie de ces chinois, elle nous retransmet les odeurs, couleurs et autres saveurs de la Chine et toutes ses traditions. On se retrouve immergé dans leur vie et l’aventure se révèle passionnante à lire.
Toutefois, le récit n’étant pas toujours chronologique et encore moins linéaire, il faut rester concentré lors des changements de période mais aussi sur les noms des personnages, d’autant plus que nous ne sommes pas vraiment habitués à leur consonance. Par exemple, les prénoms des enfant de Defa : Jinshan, Jinhe, Jinxiu qui, comme le veut la tradition, commencent tous par Jin. Heureusement, un arbre généalogique de la famille est présent en début d’ouvrage ce qui s’avère bien pratique pendant la lecture.
Les différents personnages sont tous intéressants à suivre mais je regrette un manque d’approfondissement par moments, on a parfois l’impression de les survoler car seules certaines périodes de leurs vies sont abordées avec de grands bonds dans le temps.

Mais Le rêve de la montage d’or reste un roman très intéressant qui trace le portrait d’une famille touchante que l’on peine à quitter une fois la dernière page tournée.

Le rêve de la montagne d'or, Parution novembre 2011. Editions Belfond

 

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