Tuil Karine

Karine Tuil - Six mois, six jours




Six mois, six jours

 





Karine Tuil - Six mois, six joursRésumé éditeur :
Juliana Kant, une des femmes les plus riches d’Allemagne, a une brève aventure avec un homme dont elle ne sait rien. Mais, au bout de quelques mois, l'homme menace de révéler l’histoire à la presse : leurs ébats ont été filmés. Juliana la milliardaire dénonce le gigolo. On emprisonne celui-ci, la morale est presque sauve. Pourtant, tout n’est pas si simple qu’il y paraît… Dans ce roman troublant, Karine Tuil dévoile la toile de fond de cette aventure risquée : quelle est l'origine de la fortune familiale ? Pourquoi le grand-père de Juliana, premier mari de Magda Goebbels et militant nazi, n'a-t-il pas été arrêté à la fin de la guerre ? Sait-on que le père d'adoption de Magda était un juif qu'elle a renié puis laissé mourir ? Pourquoi les Kant ont-ils gardé le silence sur leurs activités industrielles sous le Reich ?


Karl Fritz est l’ancien majordome de la famille Kant, une des familles les plus riches d’Allemagne. Presque considéré comme un membre de la famille auquel il aura tout sacrifié (même son unique amour), il est cependant remercié du jour au lendemain sans égard.
Il décide donc de raconter l’histoire de cette famille à une écrivaine chargée de retracer cette saga familiale. Ce sont donc les entretiens de Fritz avec cette « journaliste » que Karine Tuil nous relate dans un style très particulier puisque le narrateur invective sans cesse la personne chargée de recueillir sa confession. Style tout à la fois dérangeant car il perturbe un peu le récit mais qui donne également une impression de promiscuité entre le narrateur et le lecteur.
Karl Fritz raconte donc avec causticité, cynisme, aigreur et plus ou moins de véracité (« les événements se sont passés tels que je les ai interprétés », se plait-il à souligner) la tragédie de Juliana Kant, une femme immensément riche qui va se faire berner par un gigolo.
La passion dévorante qu’elle croit partager avec son amant ne sera qu’un leurre destiné à la dépouiller d’une partie de son immense fortune. Mais cet homme en veut-il seulement à son argent ? Ou bien a-t-il d’autres motivations ?
C’est alors que le récit bascule vers l’évocation du passé peu glorieux de la famille Kant, à savoir son comportement sous le 3ème Reich et ses liens avec le régime nazi : on découvre l’histoire d’une autre femme au destin étonnant, Magda Goebbels qui épousa en premières noces le grand-père de Juliana.

Pour écrire ce roman, Karine Tuil s’est librement inspirée de l’affaire Klatten qui fit la une des journaux il y a quelques années. En partant d’un fait divers, elle nous offre un récit qui aborde de nombreux thèmes comme le pouvoir du sexe et de l’amour (et l’amour du pouvoir), la manipulation, la trahison et surtout le poids du passé : devons-nous porter la responsabilité des actes de nos aînés ?

Une fois ce livre refermé, on savoure toute la cruauté du titre Six mois, six jours qui illustre parfaitement la violence contenue dans cette histoire au parfum de soufre et de scandale.
Un roman à la fois court et dense qui, s’il ne fut pas un coup de cœur, est loin de m’avoir laissé indifférente.

Six mois, six jours, parution août 2010, éditions Grasset
Parution août 2011, éditions Le livre de poche

 

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