Francesca Empoisonneuse à la cour des Borgia
Résumé Editeur :Rome, été 1492. Une époque troublée pour la chrétienté, qui s'est rendue coupable quelques mois auparavant de promulguer l'édit décrétant l'expulsion de tous les Juifs d'Espagne. Mais la cité éternelle s'émeut moins de leur sort que de celui du pape, Innocent VIII, dont on dit qu'il est mourant. Cette nouvelle attise pourtant davantage les ambitions qu'elle ne suscite la prière. Au service de la famille des Borgia depuis toujours, Francesca apprend la mort de son père (l'empoisonneur attitré de la famille) dans des circonstances douteuses. Commence alors pour elle une quête de vengeance, qui la pousse à prendre la suite de son père. Ses recherches vont lui faire découvrir que l'expulsion des Juifs d'Espagne n'est que le prélude à des actes plus monstrueux encore et que le pape, à la santé déclinante, compte bien autoriser depuis le Vatican. Il s'agit à présent de le neutraliser, tout en aidant Rodrigo Borgia, son maître, à être élu pape par le conclave.
15ème siècle, Rome, une empoisonneuse et l’une des familles les plus puissantes de l’Histoire, avouez que les ingrédients sont tous réunis pour passer un bon moment.
L’auteur a eu l’excellente idée de placer son histoire pendant une période trouble où tous les excès sont permis, sexe, argent, vice et surtout le meurtre, que certains pratiquent à outrance. Mais attention, pas le meurtre crapuleux, non, n’oubliez pas que nous naviguons dans les hautes-sphères du pouvoir religieux, ici, on fait ça avec art et la dernière mode, c’est le poison.
C’est dans ce contexte qu’apparait Francesca, jeune fille au caractère bien trempé, prête à tout pour montrer aux Borgia que ce n’est pas parce qu’elle est une femme qu’elle ne peut pas reprendre la place de son père au poste d’empoisonneuse.
Avec elle, on en apprend un peu plus sur ce métier qui ne se borne pas à concocter des poisons pour tuer, il faut aussi vérifier que tout ce qui rentre au palais ne comporte aucun risque pour la « Famillia », trouver le remède qui sauvera l’inconscient qui a fait confiance aux mauvaises personnes, apaiser les douleurs, oui, quand on est une bonne empoisonneuse on peut aussi sauver des vies. Très vite, on s’attache à Francesca, on la suit dans les quartiers juifs, on s’indigne, on est révolté, on se bat avec elle pour sauver ces personnes du sort injuste auquel le Pape les prédestine.
Faire cohabiter personnages historiques et fiction n’est pas toujours aisé, Sara Poole s’en sort magistralement et nous livre une fresque passionnante. Même si l’histoire est assez lente à se mettre en place, l’auteur évite les longueurs et crée un tableau parfaitement crédible de la vie à cette époque, elle revient sur des faits importants comme le complot contre l’antisémitisme, les machinations des Borgia pour accéder au pouvoir, l’inquisition, les rouages de la papauté et surtout les turpitudes incessantes des grands de ce monde.
J’ai beaucoup aimé suivre Francesca, mais certains personnages secondaires auraient mérité un développement plus important, peut-être que cela se fera dans la suite qui est prévue en avril 2012. En tout cas je serai au rendez-vous.
Francesca - Empoisonneuse à la cour Des Borgia, 420 pages, parution Novembre 2011 – Editions MA
Parution juillet 2014 éditions Pocket
Du même auteur : Biographie, chronique, interview
