L'armoire des robes oubliées
Résumé éditeur :
"Alors que sa grand-mère Elsa se meurt d'un cancer foudroyant et que tous ses proches se rassemblent pour adoucir ses derniers jours, Anna découvre que, derrière le mariage apparemment heureux de ses grands-parents, se cache un drame qui a marqué à jamais tous les membres de sa famille. Une vieille robe trouvée par hasard, et dont elle apprend qu'elle aurait appartenu à une certaine Eeva, va réveiller le passé. Cette Eeva, dont on ne lui a jamais parlé, aurait été, dans les années 60, la nourrice de sa mère. Mais Anna ne tarde pas à comprendre qu'elle a été beaucoup plus qu'une employée et que son grand-père, peintre célèbre, l'a profondément aimée...
Elsa, âgée de 70 ans et qui fut autrefois une pédopsychiatre renommée, est atteinte d’un cancer et voit ses derniers jours venir. Refusant de « pourrir », selon sa propre expression, dans une unité de soins palliatifs, elle retourne vivre chez elle près de Martti, son époux, artiste peintre. Elle peut aussi compter sur la présence de leur fille unique Eleonoora, médecin et des deux filles de cette dernière, Maria et Anna.
En prenant le thé chez sa grand-mère, Anna va involontairement faire remonter à la surface un secret de famille bien enfoui. Elle décide avec sa grand-mère de se déguiser en fouillant dans les vieilles affaires de celle-ci. Elle se pare donc d’une robe qui a appartenu non pas à Elsa mais à … Eeva. Qui est Eeva ? On n’en a jamais parlé dans cette maison … Eeva était une jeune étudiante qui s’occupait d’Elenoora toute petite quand sa mère s’absentait de longues périodes pour son métier. Mais Eeva fut bien plus que la nourrice d’Elenoora…
Ce livre alterne les passages à l’époque contemporaine où l’on suit l’évolution de la maladie d’Elsa et la cohorte des sentiments qui accompagnent cette douloureuse période (le bilan que l’on peut faire de sa vie, l’envie de vivre encore, de trouver des petits moments de bonheur simple, le nécessaire rapprochement avec les siens, la paix que l’on fait avec les autres et soi-même) et les moments qui se déroulent dans les années 60 à l’époque où Eeva entre au service d’Elsa et de Martti (l’insouciance des années 60, l’envie d’indépendance des jeunes, la passion amoureuse qui va consumer cette jeune fille, son attachement pour la petite fille dont elle s’occupe).
Dans ce roman venu du nord, Riikka Pulkkinen tisse son histoire autour des liens amoureux et familiaux : la puissance de l’amour, qu’il soit conjugal, adultère ou filial, transpire à chaque page avec beaucoup de pudeur et de retenue. De retenue et même de distance ; en effet, par exemple lorsque Eeva parle de son amant et de la fille de celui-ci à laquelle elle est très attachée, elle dit « l’homme » et « la fillette », sans jamais les nommer, ce qui m’a un peu décontenancée au début. L’auteure fait également montre d’une plume empreinte de poésie, voire d’onirisme.
En lisant certains passages concernant la peur de la mort (la sienne ou celle des autres), l’observation des liens que tissent les êtres humains tout au long de leur vie, je me serai attendue en voyant la photo de l’auteure à quelqu’un d’un âge « respectable » avec un regard empli tout à la fois de sagesse et de malice ; eh non : l’auteure est une jeune trentenaire qui fait preuve d’une très grande maturité et d’un recul qui forcent le respect…L'armoire des robes oubliées, parution janvier 2012 - Editions Albin Michel
Parution juin 2013, Editions Le livre de poche
