Shriver Lionel

Tout ça pour quoi - Lionel Shriver


Tout ça pour quoi







Tout ça pour quoi - Lionel Shriver

Résumé Editeur : Parfois, le soir, dans les embouteillages, Shep Knacker laisse son esprit divaguer : fuir les humiliations au travail, échapper aux jérémiades de son artiste de sœur, aux caprices des enfants, aux discours stériles de son meilleur ami. Quitter tout ça, partir sur cette île au large de Zanzibar, dormir, pêcher son poisson, lire, réfléchir... Vivre, tout simplement. Un fantasme qu'il touche du doigt le jour où il vend sa société et touche un petit pactole. Sa décision est prise. C'est alors que Glynis, son épouse, va briser net ce doux rêve : elle est atteinte d'une maladie rare, à un stade déjà avancé, et doit commencer au plus vite un traitement expérimental coûteux. Comment faire face à ce qui nous fait peur ? Comment affronter ce que l'on passe notre existence à fuir ? Combien vaut une vie ?

 

Le couple Knacker est au cœur de ce roman. Shep, le mari, a créé une entreprise de travaux en tous genres, qu’il a ensuite revendu mais où il continue à travailler comme employé à un poste qui ne l’intéresse pas. Glynis, elle, est une artiste mais elle a vécu une vie de femme au foyer et de maman de deux enfants, laissant Shep s’occuper de l’aspect financier. Shep est donc le pilier de la famille, mais famille au sens large car il n’hésite pas à subvenir aux besoins de sa sœur et de son père, et à donner un coup de main à sa fille pour le paiement du loyer de son appartement. Bref, un homme responsable que beaucoup considèrent comme un homme sans fantaisie. Le jour où il se décide enfin à tout envoyer balader et à accomplir le rêve de sa vie, partir vivre sur une île au large de Zanzibar, sa femme lui annonce qu’elle est atteinte d’un cancer extrêmement rare.
Et là, vous vous dites certainement que le récit va se noyer dans les bons sentiments et le larmoyant. Et bien détrompez-vous car ce roman est tout sauf un roman triste.
Certes, la maladie est au cœur du roman mais elle est traitée avec beaucoup de pudeur par Lionel Shriver. Elle (oui, Lionel est une femme) nous raconte avant tout les relations entre les membres de cette famille, la réaction des amis, de la famille ou encore des voisins à l’annonce d’un tel diagnostic et leur comportement par la suite.
Elle pose la question de l’acharnement thérapeutique que peuvent préconiser certains médecins, les relations que nous entretenons avec la maladie et en profite pour brosser un portrait acerbe du système de santé américain et de son coût astronomique.

Les meilleurs amis des Knacker, Jackson et Carol, jouent également un rôle important et sont, eux aussi, aux prises avec le système de santé car leur fille ainée, Flicka, est atteinte d’une maladie dégénérative. Un personnage particulièrement réussi qui met l’accent sur le courage des enfants malades. Jackson, quant à lui, est un éternel insatisfait et passe beaucoup de temps à faire des diatribes enflammées sur le système dans son ensemble.

Le style de l’auteur est recherché et vivant, ses réflexions sur notre société font mouche, l’humour y est caustique et les moments les plus difficiles du roman sont empreints d’une grande tendresse.
Malgré le sujet grave, on ressort de ce roman, le sourire aux lèvres et avec le petit pincement au cœur caractéristique que l’on ressent en terminant un livre qui nous a touché.

Tout ça pour quoi, parution janvier 2012 – Éditions Belfond
Parution août 2014, éditions J'ai lu 

 
 Du même auteur : Biographie, chronique, interview
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