Rosenberg Benjamin

ROSENBERG Benjamin - France Bitume


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ROSENBERG Benjamin - France Bitume

Résumé Editeur :


Une cité HLM en banlieue parisienne.

Des jeunes traînent quotidiennement en bas des tours. Aziz, l'un d'eux, décide d'écrire un roman. Un roman parce qu'il veut fuir sa routine, et parce qu'il veut prouver qu'il est capable de produire, de créer, en dépit de son échec scolaire. Il fait voyager son lecteur à la fin des années 60. De la Normandie à Paris, des débats sur la société de consommation aux soirées dans des squats, Aziz s'interroge sur les Hommes et le sens de l'existence.

C’est un roman miroir, plein de dualité que nous offre Benjamin Rosenberg. L’écriture d’un roman dans le roman crée une mise en abyme comme on a pu le lire récemment dans Les fleurs de l’ombre de Steve Mosby. Celle-ci n’est pas utilisée arbitrairement mais de manière fluide et assez juste et surtout sans en abuser ce qui est souvent la tentation.

Le roman se déroule donc de manière alternée sur deux tableaux différents. Tout d’abord, la vie d’Aziz dans une banlieue quelconque durant les années 2000 et ensuite le roman d’Aziz qui se déroule en partie à Trouville et à Paris dans les années 70. Cette dernière partie est beaucoup plus développée en termes de pages ce qui explique que les personnages soient plus fouillés sur celle-ci. Même si le personnage d’Aziz est bien trouvé avec ses interrogations et ses contradictions.

L’intrigue de ce livre est assez lente et pourrait rebuter les adeptes des page-turner ce qui serait une erreur car lentement le charme opère. Alors, certes, le roman n’est pas passionnant dans le sens prenant mais on suit avec plaisir cette chronique des années 70 vue à travers les yeux d’un jeune de cité. Mais l’intrigue comporte un peu de « gras », ce qui avec quelques coupes légères lui aurait donné un peu plus de rythme.

L’énorme atout de ce roman est la plume de Benjamin Rosenberg qui a une superbe écriture aérienne et très souple. Le récit coule sous son écriture et nous fait oublier les faiblesses de l’histoire. Certaines envolées lyriques ont toujours le bon timing pour ne pas ployer sous leurs propre poids. C’est juste, bien vu et surtout bien écrit. Ce n’est pas le traditionnel sujet verbe et complément cher à beaucoup d’auteurs (qui peut être efficace pour certains romans mais qui ici aurait été une vraie catastrophe) mais bien une langue agréable à l’oreille et qui nous fait regretter que le roman soit si court.

Alors, certes, le roman n’est pas sans défaut, certains personnages secondaires sont un peu en retrait ou du moins ne se détachent pas suffisamment pour exister rapidement. Pour ne pas déflorer la fin de l’intrigue, je dirais que les motivations de son personnage féminin m’ont paru venant un peu trop idéalement ce qui fait qu’on frôle avec le politiquement correct. Mais cela reste en tout mineur.

En musclant un peu plus l’histoire, Benjamin Rosenberg aurait pu nous offrir une surprise à la hauteur de Paris la Nuit de Jérémie Guez. En attendant, je suis resté sous le charme de l’écriture de ce jeune homme dont il faudra surveiller les prochaines productions littéraires. Dans son roman, l’auteur lutte contre les étiquettes, nous lui collons celle d’auteur à suivre de très près.



FranceBitume, 330 pages, parution Octobre 2011 – Editions Harmattan
 Du même auteur : Biographie, chronique, interview
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