Florence Lottin






Interview de Jacques Sirgent



Bonjour Florence Lottin, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous et sur votre parcours ?
Bonjour. En quelques mots, après des études d’histoire et quelques postes dans l’édition, je suis arrivée chez J’ai lu en 2004. J’ai, au cours de ces années, occupé différents postes. Aujourd’hui, je suis directrice littéraire en charge de la non-fiction, de la littérature érotique ainsi que du « pôle imaginaire ». Je travaille donc avec les directeurs de collections sur les grands genres tels que SF, fantasy, fantastique, young-adult. Je m’occupe également de la collection Darklight, exclusivement de la bit lit, que j’ai lancée en 2010.


Depuis quelques années, les éditions J’ai lu publient beaucoup de Bit Lit, quelle est votre ligne éditoriale face au succès que ce style de littérature remporte ?

Je dois reconnaître que le succès de Twilight a permis une véritable révélation publique pour un genre longtemps confidentiel. Laurell K. Hamilton a réellement été la première du genre en France. Je l’avais découvert en tant que lectrice lorsqu’elle était publiée chez Fleuve Noir. Un vrai coup de cœur. De ce fait, lorsque j’ai pu créer la collection Darklight, les premiers titres étaient la série Fey de Laurell K. Hamilton, Merry Gentry. À présent, la collection s’est étoffée. Toutefois, avec maximum 15 par an, nous sommes plus limités que certains de nos concurrents. La seule ligne que nous nous astreignons est : qualité (il faut que le texte nous plaise), diversité (toutes les créatures doivent être de la fête) et originalité (l’auteur doit avoir une mythologie propre ou une vraie plume).


Quel est le parcours d’un manuscrit chez J’ai lu ?
Nous recevons aussi bien des manuscrits papiers qu’électroniques. Lorsqu’ils arrivent, ils sont enregistrés et envoyés en lecture. Ensuite, selon le rapport, je prends la décision de le refuser ou de le regarder personnellement (ce qui peut prendre un peu de temps et je m’en excuse) pour savoir si le texte a sa place dans notre collection.


Comment sélectionnez-vous les textes étrangers qui feront partie de votre catalogue ?
Ils suivent le même processus que les manuscrits arrivés directement et doivent répondre aux critères de la collection. Nous pouvons bien sûr nous les transmettre entre éditeurs si les textes correspondent à une autre ligne. Ensuite, comme je l’ai dit, nous devons être plus sélectifs puisque nous publions peu de titres. De ce fait, il faut vraiment que les textes nous plaisent.


Quelle est la place de la bit-lit française face aux auteurs étrangers ?
Il y a encore peu d’auteurs français dans ce genre qui nécessite une construction très particulière. Chez J’ai lu, nous avons une seule série, et non des moindres, écrite par un auteur français : Rebecca Kean de Cassandra O’Donnell. Ce n’est pas que nous refusons absolument les textes francophones mais c’est un genre très difficile et les auteurs qui le maitrisent sont rares. Nous serions ravis de pouvoir en publier plus.


À l’occasion du Salon du Livre de Paris, les éditions J’ai lu et les éditions Milady accueilleront une exposition des œuvres du musée des vampires de Paris. Comment est née cette idée ?

Les Éditions Milady ont eu l’excellente idée de proposer une exposition permettant d’exposer le phénomène littéraire qu’est la bit lit. Lorsqu’ils nous ont proposé de nous y associer, nous avons bien sûr accepté. Ainsi, en réfléchissant au meilleur moyen de mettre en avant ce genre de littérature, notre chargée de communication, qui avait déjà eu l’occasion de rencontrer Jacques Sirgent, le directeur du musée, a proposé de le contacter. C’est véritablement une visite que je conseille, riche en enseignement et en anecdotes. Tous les mordus deviendront accros !


Quelles sont les animations prévues à cette occasion ?
Nous sommes encore en train de peaufiner les derniers détails mais il y aura bien entendu des pièces venant du musée sur l’espace d’exposition (et vraiment, pour tous les passionnés, ce sont des pièces de collections), des rétrospectives sur la littérature vampirique, des maquilleuses seront présentes le samedi et le dimanche après-midi… et quelques autre surprises à découvrir.


Jacques Sirgent, le directeur du Musée des vampires de Paris, est également auteur, aurons-nous le plaisir de voir ses romans paraître au format poche ?

La question est très sérieusement à l’étude :)


À l’occasion du Salon du Livre de Paris, quels sont les auteurs que nous pourrons rencontrer sur le stand J’ai lu ?
Cassandra O’Donnell sera présente le dimanche après-midi ! Si vous êtes très attentifs, vous pourrez aussi la croiser sur le salon tout le week-end.
Pour les autres genres que nous défendons, Henri Loevenbruck sera également présent le samedi de 14 à 15 heures. Le dimanche, vous pourrez retrouver Bastien Bricout, Frédéric Mars, Mathias Malzieu et Nicola Sirkis !


Quels sont les prochains titres « bit-lit » à paraître chez J’ai lu ?
Nous avons une année assez chargée. Les titres les plus attendus après le cinquième et dernier tome des Chroniques de MacKayla Lane de Karen Marie Monin qui vient de paraître sont le troisième tome de Rebecca Kean, Potion macabre qui paraitra le 21 mars (en avant-première au salon du livre donc) et le troisième tome de Chasseuse de vampires, La compagne de l’Archange en avril. Nous aurons également une nouvelle série de Tanya Huff et la suite de celle très originale de Marjorie M. Liu, Démoniaque. Nous aurons également des romans inédits de Charlaine Harris dont nous pourrons bientôt vous parler plus en détail. Mais si je devais insister sur une nouveauté, ce serait sur la série Alex Craft de Kalayna Price dont nous sortons le premier tome en octobre. Une série originale où l’héroïne est à mi-chemin entre une sorcière et une médium… à découvrir !


De manière plus générale, comment J’ai Lu sélectionne les romans brochés à éditer en format poche par la suite ?
Les Éditions J’ai lu étant une maison généraliste qui publie tous les genres, chaque collection a un processus différent, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un rachat grand format. Dans ce cas, en plus de la qualité du texte et de sa cohérence avec la ligne éditoriale, il est souvent nécessaire que l’ouvrage ait eu un minimum de visibilité au moment de sa première édition pour que nous puissions le reprendre. Il y a bien sûr des exceptions à la règle mais c’est un impératif dans la plupart des cas.


Merci beaucoup, Florence Lottin, nous vous laissons le mot de la fin.
J’espère vous voir nombreux sur le salon !




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