Christian Ego

Christian Ego


Mars 2012








Bonjour Christian Ego, afin de mieux vous connaître, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous et votre parcours ?
Je viens tout juste d’avoir 47 ans, marié, 3 enfants et je vis en province. Dans la Loire exactement. Depuis 20 ans, j’exerce la profession de cadre commercial au sein d’une multinationale dans lequel nous sommes loin, je peux vous l’assurer, de baigner dans un milieu qui s’intéresse à l’écriture. Je dirais même que culture et business sont plutôt antinomiques. Mais bon, c’est comme ça. Sinon, je n’ai aucune formation littéraire spécifique et je n’avais jamais écrit auparavant.


Quel a été l’élément déclencheur pour l’écriture de ce roman ?
L’ennui. L’ennui parce qu’il y a 3 ou 4 ans, ne trouvant plus de romans policiers m’intéressant (c’est prétentieux, je sais) je me suis mis à tourner en rond, jusqu’au moment ou m’est venu cette drôle d’idée qui a été de me dire qu’il serait peut être plus judicieux d’essayer moi-même d’écrire plutôt que de maugréer en attendant le bon bouquin qui allait sortir. Et tout est parti de là, en fait. Ecrire un livre que j’aurais plaisir à lire. Et puis, sans trop pouvoir l’expliquer, je me sentais capable de pondre 500 pages. Le fait d’en avoir lu pas mal, je pense. Apres s’est ajoutée aussi l’envie d’aller me frotter à d’autres auteurs. Comme ça, juste pour voir, pour comparer. Mais l’idée première est venue de là. Plus rien à lire donc écrire, une logique pour moi à un certain moment de ma vie.


Le premier appelé est votre premier roman. Conte de fées ou parcours du combattant ? Avez-vous eu des problèmes pour le faire éditer ?
Globalement, conte de fées. Du travail, beaucoup de travail, c’est certain (je partais de rien en terme d’expérience de l’écriture), quelques moments de doute aussi mais beaucoup de liberté dans la création et la rédaction donc conte de fée au final. Je n’ai eu aucun problème pour me faire éditer mais je remercie le Toucan pour la confiance qu’ils ont bien voulu m’accorder.



Frédéric Mars - Les Ecriveurs Pourriez-vous nous présenter votre roman Le premier appelé ?
Pour résumer en quelques mots, je dirais que c’est un roman policier contemporain possédant une forte accroche historique. Contemporain parce que l’action se déroule en 2003, pleinement dans notre époque donc et historique puisque, en plus d’une introduction d’une quarantaine de pages qui nous ramène à la seconde guerre mondialement, j’ai aussi greffé des passages réguliers et récurrents totalement plongés au cœur de l’histoire. Ils viennent se poser sur l’intrigue pour l’expliquer, la compléter, lui donner du poids et du sens en quelque sorte. Les personnages, quant à eux, sont très actuels, comme un contre pied à la partie historique que j’ai souhaité, en fait. Se sont des individus que l’on peut croiser dans la vie de tous les jours, mais confrontés, dans ce livre, à des événements un peu spéciaux. Montrer comment ils cheminent, anticipent, agissent ou réagissent face à certaines situations a été un mes objectifs.


Comment avez-vous trouvé l’inspiration pour cette intrigue ?
Je ne sais plus exactement.
J’ai souvenir d’une histoire de trésor des le début mais pas du tout dans le sens qu’a pris le livre par la suite. Dans tous les cas, il y avait butin et meurtre, deux bons ingrédients pour un roman policier. Il me semble bien que l’idée première m’est venue en courant autour d’un étang, du style « Un matin de novembre dans le brouillard, un homme court. Soudain accroché à un arbre, se détache un corps nu qui …. »


Combien de temps vous a t-il fallu pour écrire ce roman ?

Deux ans et demi.


Votre roman comporte de nombreuses références historiques qui ont dû nécessiter de nombreuses recherches. Comment avez-vous procédé ?
C’est le scénario qui m’a guidé. Pendant la construction, chaque nouvelle idée devant se lier à la précédente m’a mené à ces travaux de recherche. L’objectif était d’écrire quelque chose de cohérent, de véridique mais aussi d’enrichir le récit, de le porter même avec des faits historiques dans certains passages. L’idée de pédagogie, de partager de l’information historique en l’expliquant m’a plu aussi. Et puis, j’aime l’histoire d’une façon générale alors rien ne s’est fait dans la douleur pour cette partie.


Pourquoi avoir décidé d’ancrer votre histoire durant la 2ème guerre mondiale ?
Pur hasard. Enfin non, peut être pas vraiment. Je cherchais un lien entre les bijoux Scythes et un groupe d’individu vivant en France à notre époque. L’idée m’est venue de les faire se rencontrer en Ukraine pendant la seconde guerre mondiale par le biais de la LVF. Le principe fonctionnait et je restais dans le siècle mais je dois avouer que l’articulation entre les chapitres a été un peu délicate et m’a posé des problèmes. Ceci dit, une section de soldats napoléoniens en route pour Moscou en 1810 aurait pu marcher aussi, je pense.



Vos personnages sont un des points forts de votre roman. Comment avez-vous créé ces personnages ? A partir de quoi ? Vous êtes vous inspirés de personnes de votre entourage, par exemple ?
Tous mes personnages sont absolument imaginaires et aucun ne se rapproche de quelqu’un que je connais (tout au moins consciemment). Ils ne sont que pure création. Je fixe en général un ou deux traits de caractère indispensable selon moi à l’individu à créer et je laisse aller mon imagination. Cela peut durer cinq minutes mais certains ont mis plusieurs jours à prendre corps avec des allers-retours et des incertitudes. Puis le personnage nait et se bâtit au fil du récit. Apres, qu’il soit blond ou brun, grand ou petit, ne dépend finalement que de l’humeur du moment (et je n’écris pas quand je suis de mauvaise humeur, cela pourrait engendrer des monstres). En revanche, il y a dans ce livre un trait commun et voulu à tous mes personnages. Comme je l’ai dit plus haut, tous sont globalement des individus lambda, des gens que l’on croise dans la rue et qui n’ont d’autres névroses que le stress habituel de la vie courante. Comme l’immense majorité des gens qui nous entoure. Pas de super héros ni de psychopathes en puissance. Je n’étais pas intéressé.


En commençant l’écriture de votre livre, aviez-vous déjà en tête les principaux rebondissements et notamment la fin ?
Oui. L’écriture n’a commencé qu’une fois le scénario calé dans mon esprit. Avant cela, pas un mot sur le clavier ni même sur un bloc note. Tout se fait mentalement et évolue régulièrement jusqu’au moment ou je trouve le tout satisfaisant. Alors seulement, je commence à écrire. Bien sur, il reste toujours quelques zones de floues mais elles sont généralement sous « contrôle » et s’éclaircissent d’elles même pendant la construction du roman. En revanche, les recherches historiques ont continué pendant la phase de rédaction, selon les besoins, me bloquant parfois des jours dans l’écriture.


Quelles sont vos références littéraires et vos coups de cœur récents ?
Mallet, Simenon, Ellroy, Cornwell, Mankell, pour les romans policiers, sont vraiment les noms d’auteurs qui me viennent immédiatement à l’esprit. Simenon peut être plus, pour la régularité de son œuvre. Une petite pensée aussi pour Carter Brown et son personnage fétiche, le lieutenant Al Wheeler. Souvenir d’adolescent. En ce moment, DOA m’impressionne beaucoup.


Etes-vous déjà allé à la rencontre de vos lecteurs ? Quelle a été leur réaction ? Et celle de votre entourage ?
Durant les quelques séances de dédicace que j’ai pu faire, c’est le regard des gens qui m’a le plus captivé : celui posé sur une bête rare doit être le même, je pense. « Mais comment fait il ? » est le leitmotiv que j’ai cru déceler. Pour mon entourage, il y a essentiellement une notion de respect. D’incrédulité aussi parfois pour certains mais plus rarement. Ma fille de 10 ans est, quant à elle, très fière.


Quels sont vos projets ?
Ecrire une suite au premier appelé me plairait assez.


Merci Christian Ego, nous vous laissons le mot de la fin.
Merci pour votre interview et à bientôt.

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