Sire Cédric


Interview de Sire Cédric


Sire Cédric, première question rituelle : pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous et nous raconter votre parcours ?
Un parcours très classique… J’ai toujours été passionné par les histoires. De préférence celles qui font peur, ou en tout cas qui font vivre des émotions fortes. J’ai commencé à en écrire moi-même durant mon adolescence : des nouvelles pour la plupart inspirées par ce que faisait Stephen King. Le fait que ce soient des textes courts me permettait de les faire lire immédiatement à mes amis. J’ai commencé à publier ce genre d’histoires dans des magazines quand j’avais une vingtaine d’années. Puis j’ai eu la chance qu’un éditeur s’intéresse à moi, et qu’il édite mon premier livre, Déchirures, en 2005. Depuis, j’écris un roman par an, et je dois dire que je vis tous mes rêves de gosse.

Sire Cédric - De fièvre et de sang

Comment vous est venue l’envie d’écrire ?
En lisant. J’ai toujours été un lecteur vorace, un passionné, un collectionneur. À force de dévorer des romans d’aventures, je me suis simplement dit : et si j’essayais moi aussi de raconter mes propres histoires ? Et voilà…

Quels sont, selon vous, les bons ingrédients pour faire frissonner le lecteur ?
Il n’y a pas de recette. Toute la magie de la littérature repose sur la voix de l’auteur. Mais il faut avoir une voix reconnaissable, un rythme, un grain qui fonctionnent, ça oui. Il faut arriver à captiver l’attention du lecteur en quelques lignes, réussir à l’attirer dans son univers et l’y garder jusqu’à la dernière ligne. C’est un vrai défi à chaque fois. Personnellement, j’essaie d’utiliser des techniques narratives différentes dans chaque livre.

Quelle est votre méthode de travail pour l'écriture d'un roman ?
Je m’installe devant mon ordinateur avec un grand bol de café ! (Rires.) En fait, je sais toujours assez précisément où je vais, mais le voyage en lui-même se dévoile au fur et à mesure. Je laisse les scènes se succéder d’elles-mêmes, une idée en amenant une autre… J’écris beaucoup, et ensuite je coupe beaucoup.

Comment décririez-vous l'univers de vos propres romans à quelqu'un qui ne vous a encore jamais lu ?
J’écris des thrillers musclés et – j’espère – captivants, où le surnaturel a toujours une grande place. Mes histoires se déroulent de nos jours, souvent en France, on y fait la connaissance de personnes ordinaires, et d’autres personnes tout à fait extraordinaires. Dans l’ensemble, mon univers est très visuel, très cinématographique même. Je tiens vraiment à ce que le lecteur tourne les pages sans se rendre compte qu’il est en train de lire, qu’il ait l’impression de vivre l’histoire comme s’il était un des personnages…

Comment trouvez-vous l’inspiration ?
C’est tout bête, mais dès que je commence à écrire, les idées viennent d’elles-mêmes. Là aussi, je n’ai pas de recette, je me lance, et je vois où mes pas me mènent. J’aime mes personnages, profondément, je crois que c’est peut-être là le moteur essentiel qui me fait aligner les mots…

Vos romans mélangent habilement fantastique et thriller. Pourquoi ce choix ? Et envisagez-vous, un jour, d’écrire un roman totalement différent ?
J’écris ce que j’aimerais lire. Et, surtout, j’essaie de m’amuser en le faisant. Si je passe un bon moment, je me dis que le lecteur fera de même, non ? Cela implique un renouveau constant. De nouveaux défis, de nouveaux horizons à chaque fois…

Votre personnage d’Eva Svärta est assez particulier, son physique et son passé étaient-ils une évidence ou se sont-ils forgés petit à petit ?
Je suis très attaché à Eva. C’est un personnage que je voulais mettre en scène depuis longtemps, car elle incarne des thèmes qui me sont chers : la dualité, toutes les dualités d’ailleurs, le rapport à l’apparence, et aussi celui à l’autre monde, l’importance de la destinée… Son physique particulier, toutes ses différences, de ses cheveux blancs aux cicatrices qui émaillent son corps, elles étaient bien là, très précises dans ma tête, depuis longtemps. Même chose pour son passé, et son métier, je devrais dire sa vocation. Tout cela est dans son sang. Elle était déjà apparue dans des nouvelles, parfois sous d’autres noms, alors que je creusais ma matière, que j’hésitais à me lancer dans l’aventure du roman au long cours… C’est après avoir créé le commandant Vauvert dans L’enfant des cimetières que je me suis dit : voilà, cette fois il est temps qu’Eva entre en scène pour de bon et rencontre Alexandre, maintenant je sais précisément où tout cela doit aller…

Le commandant Alexandre Vauvert est devenu un personnage récurrent dans vos romans (4e apparition avec Le premier sang). Comment est né ce personnage ? Aurons-nous le plaisir de le retrouver dans Sire Cédric - Sang Premier les prochains ?
Eva et Alexandre reviendront au moins une nouvelle fois, peut-être plus, qui sait… (Rires.) Dans mon synopsis pour L’enfant des cimetières, le personnage d’Alexandre n’était qu’un personnage secondaire. Mais au gré de l’écriture il s’est épaissi, et à mi-chemin du roman je savais qu’il allait devenir un de mes personnages préférés. Il était le double masculin, le pendant évident d’Eva… et, à vrai dire, l’écriture de L’enfant des cimetières a été très importante pour moi car c’est l’époque où j’ai vraiment compris ce que j’avais envie de faire, du point de vue littéraire. Et comment j’allais m’y prendre pour y arriver, aussi.
Vos méchants ont des motivations et un style très particulier, comment naissent-ils ?
Mes personnages de méchants ne sont jamais entièrement mauvais, ils ont leurs failles et leurs rêves, et leur part de lumière, ce qui les rend à mes yeux vraiment intéressants. Comment ils naissent ? Ils viennent de mes angoisses, de mes abysses, de mes questions existentielles, je suppose… Ils représentent ce qui arrive quand on choisit un autre chemin, plus sombre, quand on perd ses rêves et qu’on accepte de sombrer, qu’on ouvre les bras et qu’on accueille la chute avec le sourire…

Vos séances de dédicaces suscitent beaucoup d’engouement. Que vous apportent ces rencontres avec vos lecteurs ?
Un bonheur incroyable ! J’adore rencontrer les lecteurs. À la base, j’écris pour eux, pour partager quelque chose avec eux, pour leur apporter un peu d’évasion. Les rencontres rendent ce partage réel, et ce n’est pas à sens unique. Je n’oublie pas que c’est grâce à eux que je peux faire ce merveilleux métier. Être disponible pour eux est essentiel car c’est une façon de les remercier.

Quels sont vos goûts et références cinématographiques et musicales ?
J’admire le cinéma de Quentin Tarantino ou encore de David Lynch, je crois que cela se voit dans ce que j’écris ! (Rires.) Niveau musique, je suis très imprégné de culture rock, mais j’écoute vraiment de tout, de la musique celtique à l’électronique.

Quels sont vos projets ?
Au cours des semaines à venir, je serai souvent en déplacement pour rencontrer les lecteurs. Les dates figurent sur mon site internet www.sire-cedric.com.
Merci beaucoup Sire Cédric, pour le temps que vous nous avez accordé, nous vous laissons le mot de la fin.
Merci beaucoup pour cet agréable entretien ! Je salue tous les lecteurs et lectrices de Plume Libre, et j’espère que Le premier sang leur plaira !

 



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