L'autre rive du monde
Résumé Editeur :
Inspirée de la vie du premier Indien diplômé de Harvard en 1665, une formidable fresque, pleine de passion et d'aventures, sur la confrontation entre spiritualité amérindienne et puritanisme des premiers colons. Élevée dans le calvinisme le plus pur, Bethia Mayfield, fille de pasteur, se sent à l'étroit dans sa vie. Dotée d'un esprit vif, d'une curiosité sans bornes, elle n'aspire qu'à une chose : se voir offrir la même éducation que les hommes. Pour tromper l'ennui, la jeune fille arpente les terres sauvages de Martha's Vineyard. Un jour, son chemin croise celui d'un jeune Indien Wampanoag. Une rencontre incongrue, premier pas vers une amitié aussi inébranlable que secrète. Alors que Bethia lui apprend des rudiments d'anglais et de catéchisme, le jeune homme, rebaptisé Caleb, l'initie aux rites et croyances de sa tribu. Recueilli peu après par les Mayfield, Caleb est envoyé à Harvard pour y recevoir l'éducation qui lui permettra de convertir son peuple. Mais peut-on jamais renier ses origines ?
Ce roman est avant tout l’histoire de Bethia que nous découvrons grâce à son journal intime. C’est elle qui va nous faire le récit de sa vie et, par ricochet, de celle de son ami indien, Caleb.
Geraldine Brooks nous emmène en voyage en 1660 dans l’île sauvage de Martha’s Vineyard, les paysages sont décrits à la perfection et nous font ressentir toutes le senteurs de l’endroit. Fille de pasteur, Bethia, malgré son éducation très stricte régie par les règles de la religion, est une jeune fille curieuse, ouverte à la nature et au monde qui l’entoure. Lors d’une de ses escapades, elle va faire la connaissance d’un jeune indien et malgré leurs différences de culture, ils vont bientôt tisser la toile d’une belle amitié.
Bien entendu, cette amitié restera secrète car comment faire accepter une telle relation aux membres de leurs familles respectives. Chaque peuple se regarde avec méfiance et les colons anglais ont pour but principal d’évangéliser ceux qu’ils considèrent comme des sauvages. Et parmi eux se trouve Caleb doté d’une intelligence hors normes qui le mènera sur les bancs de l’université aux côtés des jeunes gens de la haute société.
Tout cela ne se fera pas sans heurts et la rencontre de ces deux cultures nous offre un très beau récit à travers les yeux de Bethia. Et pourtant son existence ne s’avère pas non plus des plus faciles d’autant plus que son désir le plus cher est d’avoir accès à l’éducation que reçoivent les garçons et qui lui est interdite de par sa condition de femme.
Un récit qui ne peut que nous faire réagir devant tant d’intolérance et de racisme au nom d’un puritanisme primaire. Heureusement, il est servi par une très belle écriture et rempli de belles émotions par ailleurs.
A noter, la postface très intéressante de Geraldine Brooks qui nous éclaire sur le mélange de vérité historique et de fiction qu’elle a mis dans son livre et sur le peu d’éléments dont elle disposait pour écrire l’histoire de Caleb, le premier indien diplômé d’Harvard.
L’autre rive du monde, parution avril 2012 – Editions Belfond
Du même auteur sur Plume Libre : Biographie, chronique, interview
