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Après "Vivez l'aventure" et "50 surprises",  Jean-Luc Bizien nous présente un nouveau héros, Justin Case, en quête de justice à tout prix. Une série d’enquêtes palpitantes à vivre de l’intérieur.

 

Jean-Luc Bizien - Justin CAse

 


Bonjour Messieurs ! Pour la première question, nous allons changer un peu.

Jean-Luc, qui est  Axel Mahé (Supacat)?
Axel est un personnage insaisissable, parce que multiforme : il est à la fois illustrateur (il a mis en images un de mes livres-jeux pour Gründ, il crée en permanence des personnages qui, je l’espère, prendront vie un jour…), graphiste émérite (outre la série des 50 surprises, qu’il met en page, il a réalisé des dizaines de couverture de romans, tant pour Les éditions du Toucan que le Fleuve Noir…), coloriste génial (on peut apprécier son travail au quotidien dans Ouest France pour les dessins d’Emmanuel Chaunu, sur les 50 surprises également…), grapheur renommé, père de famille…
Cet homme a plusieurs vies.
Il faut ajouter à cela qu’il est extrêmement professionnel et de bonne compagnie, qu’il répond toujours présent – même quand je lui envoie un questionnaire pour Plume Libre au dernier moment –, et que tout le monde a un vrai bonheur à travailler avec lui, ou à le côtoyer dans la vie.

Axel, qui est Éric ?
Hello ! Alors première question intéressante ! Éric est donc, comme tout le monde l’a compris, le frère de Jean-Luc. C’est un très bon illustrateur, bercé par des influences asiatiques. Il a déjà illustré plusieurs albums aux Éditions GRÜND, allant du mont Olympe, au monde fantastique des samouraïs, en passant par les vestiaires de rugbymen !
Je dirais que c’est une personne très simple, qui sait apprécier les choses comme elles arrivent.
Que dire de plus, hum... Un plaisir de travailler avec lui : )

Éric, qui est Jean-Luc ?
Je regrette, mais c’est une information classée « Ultraconfidentielle ». Du fait du harcèlement incessant des paparazzis et des groupies, JLB (c’est son nom de code) a, en effet, plusieurs fois déjà, dû changer d’identité, de vêtements, de coiffure, de visage et de sexe. Imaginez comme ça peut être embarrassant (d’autant plus que tout cela n’est pas pris en charge par la Sécurité Sociale)… Motus, donc. Et pas de caméras, s’il-vous-plaît.

Jean-Luc Bizien - Justin CAse


Les deux premiers tomes de votre nouvelle série viennent de sortir aux éditions Gründ, pourriez-vous nous présenter Justin Case ?

E.B : Il est futé, intrépide, jeune, riche, il a des cheveux et il existe pour de vrai (Je le hais).

JLB : Justin est un jeune milliardaire qui n’a qu’une idée en tête : rétablir la justice, partout où il le peut. Sa mère a été assassinée, son père accusé du crime et exécuté. Depuis cette tragédie, l’erreur judiciaire est la hantise de Justin, qui parcourt le monde pour venir en aide à ceux qui en ont besoin. C’est un peu le cousin jeune de Largo Winch… et de Batman.
Il est aidé, au quotidien, par Helena Carter-Lee (une jeune Asiatique spécialiste en arts martiaux, qui tient lieu de chauffeur, garde du corps et passe son temps à le remettre en place quand il se prend trop au sérieux), Sonny Boy (un ancien grand sportif, cloué dans un fauteuil à la suite d’un accident, devenu hacker de haut vol) et Matthew Slides (ami de son défunt père, ancien avocat d’affaires, dandy et amateur d’art… entre autres). Toute une galerie de personnages récurrents que, je l’espère, les lecteurs auront plaisir à retrouver au fil des épisodes.

Jean-Luc Bizien - Justin CAse

Comment sont nés les différents personnages ?

E.B : Il faut le demander à leur papa. Je ne suis qu’un des 2 tontons.

JLB : À mesure que je construisais la bible de la série. Une fois l’idée de base trouvée (le caractère de Justin, ses motivations, son univers…) il a fallu en étoffer le principe et réfléchir pour proposer au lecteur une lecture qui lui rappelle les séries policières de la TV. Mon cahier des charges était simple : du rythme, une construction de thriller, des décors qui varient à chaque épisode pour éviter que la routine ne vienne sournoisement s’installer, et des personnages hauts en couleurs et complémentaires. Bon, je dois bien l’avouer : il y a un peu de moi dans chacun d’eux – mais c’est la règle pour tous mes livres.
Cela dit, ils s’étoffent à chaque épisode. J’ai découvert, dès le tome 2, que Matthew avait appartenu à… Mais vous le découvrirez, vous aussi.

Justin est un personnage très charismatique, son physique était-il une évidence ou s'est-il forgé petit à petit ?

JLB : Pour moi c’était – comme je l’ai écrit plus haut –, le cousin rajeuni de Largo Winch et Batman. C’est ainsi que je l’ai présenté à Éric, qui lui a donné vie.

E.B : Pour ma part, j’ai essayé d’imaginer à quoi j’aimerais ressembler si j’étais futé, intrépide, jeune, riche et si j’avais des cheveux. Je suis très heureux que la représentation ait été validée et que vous trouviez le personnage charismatique.

JLB : Éric a proposé une série de portraits et, comme toujours avec lui, la première était la bonne : Justin a pris vie sous nos yeux. On a tout de suite su que c’était lui et pas un autre. À tel point que j’ai modifié ma façon d’écrire en fonction des dessins, qui se sont imposés tout naturellement.

 

Qu'en est-il pour les autres personnages ?

JLB : J’avais une idée très précise d’Helena, de Sonny Boy… mais Matthew demeurait plus flou.
Encore une fois, Éric a su proposer sa vision et ce sont SES personnages qui ont pris le pouvoir. Axel leur a ensuite apporté la couleur, le tour était joué.

E.B : Jean-Luc en brosse des portraits très précis et très clairs, immédiatement visualisables. Après je fais au mieux de mes compétences graphiques (avec le soulagement de savoir qu’Axel, le magicien, sera là ensuite pour corriger le tout et l’embellir).

JLB : C’est l’immense avantage, quand on travaille avec de tels professionnels depuis des années : on se comprend vite, et les différents efforts sont complémentaires. On peut se reposer sur leurs univers respectifs, en sachant qu’ils ne trahiront jamais l’idée originelle. Le confort est plus qu’appréciable !

Jean-Luc Bizien - Justin CAse

Comment vous est venue l’idée de travailler tous les trois ?

E.B : Nous avons grandi ensemble dans le même monastère, dans la province du Henan, en Chine. Alors tout cela est venu tout naturellement.

JLB : J’ai proposé le projet aux éditions Gründ il y a un moment de cela. Justin somnolait dans un carton depuis un moment… Quand Vincent Barbare, le PDG, et Alexandra Bentz, la Directrice éditoriale, se sont enthousiasmés pour lui, tout est allé très vite.
Ils m’ont juste demandé une bible, dans laquelle j’ai tout détaillé (l’univers, le principe des carnets de jeux, les personnages, le ton et le style du traitement des histoires, les premiers synopsis…) avec jubilation. De mon côté, j’ai demandé la plus absolue des libertés : celle de travailler avec des gens que j’appréciais et en qui je savais avoir totale confiance. Éric et Axel.
Vincent Barbare et Alexandra Bentz m’ont suivi sur ces choix. L’équipe était constituée.
Ils ont ensuite fait appel à Cécile Beaucourt, qui s’est énormément investie sur le projet. C’est aussi grâce à elle que Justin a atteint aussi vite les rayons des librairies.

A.M :  : J’ai l’habitude de travailler avec Jean-Luc B., mais aussi avec Éric pour qui j’ai la casquette de coloriste., Jean-Luc m’a tout simplement demandé et j’ai tout simplement accepté de les suivre dans cette nouvelle aventure.

 

Comment se passe une journée de travail ?

E.B : En général, Axel et moi travaillons face-à-face tandis que Jean-Luc nous tourne autour armé d’un bâton de bambou. Dès qu’il sent le moindre relâchement dans la cadence ou la qualité, il n’hésite pas à nous en flanquer un solide coup (partout où il veut sauf sur les dents, Convention de Genève oblige). La méthode a fait ses preuves.

JLB : Il n’y a rien de plus banalement affligeant (et moins glamour) que la journée type d’un auteur. Je sais qu’il est de bon ton de faire fantasmer le lecteur à ce propos, quitte à se faire passer pour un globe-trotter mâtiné de James Bond. Moi-même je croyais, avant d’en faire mon métier, que c’était un truc de rêveur bohème… mais je me suis sévèrement planté dans mes choix.
Le rituel est immuable : réveil entre 6 et 7 heures le matin, douche, café (dans un ordre variable). Choix des cds du jour, en fonction du projet – je travaille en musique. Ordinateur. Pause(s) clope(s) – je sais, c’est MAL, mais je lutte. Passage sur FB et Twitter pour poursuivre le lien avec les lecteurs. Ordinateur de nouveau, etc. On reprend le cycle, dix heures par jour en moyenne.
Plus quelques heures consacrées à ma douce ou à mes fils quand ils sont là. Parce qu’il n’y a pas que le travail, dans la vie, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire.
Quant au travail spécifique sur Justin… Il peut se résumer à  « idée nouvelle, envoi de mail, réaction quasi instantanée, retour de mail ». C’est le miracle, quand on travaille avec ces gens-là.

A.M : Café, travail à la chaîne, café, travail à la chaîne, je couche ma fille, et je re-travaille encore et encore. Étant indépendant, on ne compte pas ses heures quand on aime ! C’est la différence avec une entreprise qui te fera, elle, te dégoûter de trop travailler :)
Non pour être plus exact, (même si la partie sur l’entreprise est vécue...) on fait de grosses journées, entre échanges de mails et corrections... mais au final on travaille pour la gloire : )


Jean-Luc, merci de ne pas regarder cette question, elle est uniquement destinée à Axel et Éric.
Allez-y messieurs, dites-nous tout ! Comment ça se passe avec Jean-Luc ? Avez-vous droit à quelques heures de repos … ?

A.M : Depuis le temps, on a l’habitude avec Jean-Luc ! L'avantage, c’est que maintenant il habite à quelques kilomètres de chez moi donc s’il n’avance pas, je viens le voir directement pour le harceler : ) Après, oui, on tourne à la boisson énergétique pour ne pas la citer.

E.B : C’est un réel plaisir de travailler avec Jean-Luc. Premièrement parce qu’il respecte scrupuleusement la Convention de Genève. Deuxièmement parce qu’une fois établies les bases de travail, il nous laisse une grande liberté et témoigne d’une sincère bienveillance. Troisièmement, enfin, parce qu’en cas de désaccord réel et sérieux, il nous est toujours possible de l’affronter en duel (selon les fameuses règles autrefois établies par Chan San Fong, le vénérable « Maître des 3 Pics »).

Jean-Luc Bizien - Justin CAse

Axel/ Éric : Avez-vous eu votre mot à dire sur le scénario ?
A. M : Non, pas du tout et d’ailleurs je ne me permettrais pas de mettre mon nez dans le travail qu’effectue Jean-Luc !! Mon job c’est créer de l’image, et j’aime ça plus que tout, la partie texte (d’ailleurs merci d’avoir corrigé mes fautes d’orthographe) est quelque chose que je ne maîtrise pas, mais alors pas du tout : )

E.B : Non. D’abord parce que je ne vois pas ce que j’aurais pu apporter à l’excellent travail de Jean-Luc. Ensuite parce que mon kung-fu est beaucoup moins élaboré que le sien.


Jean-Luc : Avez-vous eu votre mot à dire sur les dessins ?

JLB : Oui, toujours le même : « Super ! »
Éric fait toujours un boulot parfait, alors, comme le dit si bien Georges C. : What else ?


Justin fait beaucoup parler de lui sur le Net, quel regard portez-vous sur Internet et notamment sur les différents blogs et sites littéraires qui fleurissent sur la toile ?

JLB : Je suis admiratif du travail fourni par les passionné(e)s de lecture. Je m’y fais parfois égratigner, mais j’ai toujours bonheur à découvrir leurs avis éclairés. Ce sont pour la plupart des vrai(e)s lect(rice)eurs, exigeant(e)s, qui apportent une vision bienveillante de la production des auteurs.
Internet est un formidable outil de communication. Incontournable aujourd’hui, parce qu’il permet à l’auteur et l’illustrateur d’établir un rapport immédiat, quasi quotidien avec leurs lecteurs. J’aimerais juste disposer de plus de temps pour répondre à tout le monde et pouvoir tout lire… Cerise sur le gâteau, bon nombre de blogueurs – dont vous, mes Zamours ! –, sont devenus des amis dans la vraie vie. On ne va donc pas bouder notre plaisir !

E.B : Un regard flou dans la mesure où je ne sais pas lire (Jean-Luc, à la mode des griots, me délivre ses récits par oral) et où il n’y a ni réseau ni électricité dans mon ermitage.

A.M : Internet c’est devenu le nerf de la guerre !! Donc Justin SE doit d’y être !! Le monde d’aujourd’hui tourne autour du net : F***Book, I****gram, T***ter… Faire sans eux, de nos jours, c’est comme être une fille et ne pas avoir de cheveux. Allô quoi !!!


Quels sont vos projets (communs et personnels) ?

E.B : Avec Axel et Jean-Luc, notre traditionnel stage printanier de développement personnel au sein du temple Sanjusangendo, à Kyoto, Japon. En solo, je compte d’ici l’été obtenir mon diplôme d’Expert en Harlem Shake.

JLB : Trouver du temps pour mes fils, ma compagne et mes amis.
Travailler, encore et toujours. Aller à la rencontre des lecteurs dans les salons. Achever le tome 3 de la trilogie des ténèbres pour les éditions du Toucan, le tome 4 de la Cour des miracles pour 10-18, le prochain volume de Justin Case, le diptyque japonais co-scénarisé avec Éric, reprendre La Mort en prime time dans une nouvelle version (pour un éditeur encore inconnu), écrire un spectacle pour mon meilleur ami, m’atteler à l’écriture de mon premier long métrage, peut-être parvenir à scénariser une BD pour Éric, un nouvel album pour Axel…
Et prendre des vacances, aussi. Mais dans une autre vie.

A.M : En ce moment je travaille beaucoup avec les maisons d’éditions, ce qui me laisse peu de temps pour ma production personnelle ! À part une refonte de mon site (www.supacat.fr), je n’ai pas eu une minute à moi. Sinon, dernièrement, les couvertures de Karine GIEBEL et Franck THILLIEZ pour le Fleuve Noir. Faire des couvs, c’est comme une petite fraise tagada : c’est du plaisir !


Merci beaucoup à vous trois, nous vous laissons le mot de la fin.

A.M : Amour, gloire et Beauté, telle est ma devise !

JLB : Pour paraphraser Axel : « Sagesse, Force et Beauté ». Quand ces trois-là s’accordent et règnent, l’Amour n’est jamais loin…

E.B : Mille mercis à vous et à vos lecteurs de prêter attention à « Justin Case ». J’espère que vous prendrez plaisir à suivre ses aventures et qu’à l’instar de ses illustres prédécesseurs (dans l’ordre : Bridou, Timberlake et Bieber), il deviendra, grâce à vous, le nouveau membre du club très fermé des Justin qui règnent sur le monde.

 

Un grand merci à Eric Bizien pour les crayonnés qui représentent Adrian Case, Judith Case, Justin Case et Matthew Slides.

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