Mallock

 

Le cimetière des hirondelles - Mallock




Bonjour, Jean-Denis Bruet-Ferreol, vous signez vos livres du nom de votre personnage, Mallock, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?
Non mais, et mon intimité, alors ? Ma discrétion naturelle ? Mon incommensurable modestie ? Disons simplement : marié et heureux, deux enfants, 62 ans, cheveux blancs et toutes ses dents.

Pourquoi avoir adopté le même nom que votre personnage ?
À la suite d’un premier roman paru aux éditions du SEUIL, j’ai constaté avec stupeur que l’on mémorisait parfaitement le nom de mon commissaire, et pas le mien. Colère, jalousie, ressentiment… Mon sang ne fit qu’un tour. Puisqu’il en est ainsi, déclarais-je tout haut aux cieux encombrés : J-D Bruet-Ferreol s’appellera désormais MALLOCK. Un éclair a alors zébré le ciel et le tonnerre m’a confirmé la parfaite pertinence de ma décision.

D’où vient ce nom et surtout ce prénom Amédée ?
Pour être un peu sérieux (j’ai du mal), j’ai cherché, à l’occasion d’un autre livre, un nom pour un vague commissaire dont mon histoire avait besoin. Le nom de Mallock m’est apparu assis en tailleur sur une tarte flambée volante (amis des Beatles, bonjour). Trouvant ce nom par trop… #viril-je-me-la-pète-grave, j’ai décidé de l’affubler d’un prénom désuet et concon pour équilibrer la chose. C’aurait pu être Ignace, Adémar ou Hilarion, ce fut Amédée…

Habituellement, nous trouvons un peu de l'auteur dans son personnage principal. Qu'avez-vous en commun avec Mallock ?
Tout, en fait. Si ce n’est que, complexé par une taille on ne peut plus moyenne, je lui ai ajouté 15 centimètres (nous parlons bien ici de hauteur). Moins drôle, totalement gaga-amoureux de mes fils, terrorisé à l’idée qu’il leur arrive quelque chose, j’ai donné à mon pauvre commissaire, catharsis inconsciente et cruelle, un fils dont la mort à 6 ans reste une plaie ouverte pour lui, et pour moi, l’occasion de dévoiler les miennes.
Le cimetière des hirondelles - Mallock

Le cimetière des hirondelles est paru en janvier 2013 au Fleuve Noir, pouvez-vous nous le présenter ?
Troisième enquête du commissaire divisionnaire Amédée Mallock, il s’agit là d’un roman d’aventures fantastico-policier dans lequel notre héros devra parvenir à comprendre comment un homme peut se venger de son propre assassinat. Arrêté après le meurtre d’un vieillard qu’il ne connaissait absolument pas mais qu’il haïssait de toutes ses forces, il dira aux policiers : « Je l’ai tué, parce qu’il m’avait tué »

Comment est née l'envie d'écrire ce livre ? Et d'écrire tout court ?
Je ne me souviens pas d’un moment de ma vie où je n’ai eu envie d’écrire des livres ou de peindre, ou de faire de la musique. Vous souvenez-vous de l’instant où vous avez décidé de respirer ?

Le titre (comme la couverture) est très attractif, comment l’avez-vous trouvé ?
En collaboration avec FLEUVE NOIR et Céline Thoulouze, mon éditrice favorite. En fait, pour être honnête, la couverture nécessita quelques… négociations (rire). Quant au titre, il a été légèrement modifié à leur demande, puisque je suis passé de « Le Puits aux Hirondelles » au « Cimetière des Hirondelles».

Comment vous est venue l’idée de cette histoire ?
Chaque livre est un long, très long processus. La phase de recherche de l’idée-qui-tue peut durer un an. Ensuite je construis, pendant une deuxième année, un plan détaillé (une centaine de pages plus un grand plan sur des feuilles A3 que je promène ou colle au mur), troisième partie, troisième année, j’écris le premier jet, quatrième année, je reprends, enrichis, restructure, améliore, réécris de façon maniaque, me remets en question, polis la moindre phrase. Là, contrairement au Mallock qui rigole avec vous aujourd’hui, je suis studieux, angoissé et habité par cette seule obsession : donner au lecteur quelque chose qui les bouleverse, les amuse et les passionne. Pour ne pas les faire attendre 4 ans, je travaille 2 ou 3 romans, à différentes phases d’avancement, en même temps.
Tous les personnages ont leur importance, mais l’un d’eux m’a particulièrement touché, le Lieutenant Jean-François Lafitte, qui est aussi votre oncle. Pouvez-vous nous en dire plus sur lui et comment avez-vous décidé d’en faire un personnage essentiel de votre roman ?
C’est une autre énigme. Celle-là réelle. Comment peut-on aimer quelqu’un que l’on n’a jamais rencontré. Mon oncle est mort plus de 10 ans avant ma naissance… Achevé d’une balle dans la tête le jour de l’armistice. Ce livre est une façon, sinon de le venger, de le faire repasser quelques heures de la mort vers la vie, de l’oubli vers une existence, ne serait-ce que littéraire.
Sans trop vouloir en dévoiler, votre roman aborde le thème du surnaturel… Pourquoi ce choix ?
Pour élargir le domaine de l’aventure, et celui de l’imaginaire, perdre toujours plus le lecteur dans des histoires plus fascinantes, à condition toutefois, de construire une « suspension de crédulité » assez forte pour qu’il accepte ce voyage, et surtout, lui donner en récompense une résolution parfaitement rationnelle, crédible et surprenante.
Aviez-vous déjà en tête les différents rebondissements de votre livre avant d’en entamer la rédaction ou vous êtes-vous laissé porter par l’histoire et/ou vos personnages ?
Non, comme je vous l’ai dit, lorsque l’on fait de « vrais livres », c’est à dire environ entre 500 et 800 000 signes, pas des… « fascicules » gonflés à la typo bodybuildée et à l’interligne complice, (et vendu-cependant-18-euros-bandes-d’escrocs) il est impossible de se « laisser porter » par ce qui arrive par hasard au détour d’une page ou d’une mauvaise digestion. Une structure de base puissante, détaillée et structurée est nécessaire.
Le cimetière des hirondelles est la troisième aventure du commissaire Mallock et de son équipe. Aura t-on la chance de voir ressortir les deux premières et la question existentielle quand ?
Vers la fin de l'année, si Dieu et mon éditeur le veulent bien, (non, non, moi aussi je pensais que c’était pareil, mais en fait ce sont deux personnes différentes), vous devriez voir apparaître : Les Visages de Dieu, un thriller spirituel dans une version complétée et inédite finalisée pour POCKET. Début janvier 2014, devrait apparaître sur les étalages de nos amis libraires, la version « définitive, retravaillée, director’s cut » du "Massacre des Innocents" aux éditions FLEUVE NOIR. Ce roman, deuxième enquête d’Amédée MALLOCK, est un thriller complètement fou où des meurtriers « lunatiques » massacrent pères et mères avant de s'effondrer abattus par l’armée dans la rue.
Vous êtes très actif sur les réseaux sociaux (facebook), qu’est-ce que cela vous apporte ?
Enormément. Mes ami(e)s et potes FB sont des personnes d’importance avec lesquelles j’entretiens des rapports culturels, amusants et amicaux… voire carrément affectueux. Ils comptent vraiment pour moi…
Vous avez récemment fait de nombreuses séances de dédicaces. Que vous apportent ces rencontres avec vos lecteurs ?
Ce que je préfère ? C’est justement rencontrer en vrai, mes ami(e)s FB… Pour tout vous dire, je ne suis jamais déçu, bien au contraire. Une seule peur, ne pas parvenir à les reconnaître ou me souvenir d’eux. J’en profite ici pour m’en excuser par avance. Ne m’en veuillez pas si cela arrive, ma p’tite cervelle est trop pleine des histoires que je vous prépare.
Quels sont vos projets ? Une suite est-elle en préparation ? Dites-nous tout.
Le prochain projet consiste à accompagner la sortie du "Cimetière des Hirondelles" en italien (octobre) et en anglais (UK et USA). La quatrième aventure du commissaire MALLOCK est terminée, elle se passe dans un petit village du fond du bassin et met en scène des meurtres qui se déroulent sur 7 siècles ! La cinquième enquête de MALLOCK, dont le plan détaillé est terminé, aura pour héros : un rasoir !
 
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à nos questions, nous vous laissons le mot de la fin.
« FIN » tel que je le tape avec délectation tous les trois ans.


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