Purgatoire des innocents
Résumé Éditeur :
Je m'appelle Raphaël, j'ai passé quatorze ans de ma vie derrière les barreaux.
Avec mon frère, William, et deux autres complices, nous venons de dérober trente millions d'euros de bijoux.
Ç'aurait dû être le coup du siècle, ce fut un bain de sang.
Deux morts et un blessé grave. Le blessé, c'est mon frère. Alors, je dois chercher une planque sûre ou Will pourra reprendre des forces.Je m'appelle Sandra.
Je suis morte, il y a longtemps, dans une chambre sordide.
Ou plutôt, quelque chose est né ce jour-là...Je croyais avoir trouvé le refuge idéal.
Je viens de mettre les pieds en enfer.Quelque chose qui marche et qui parle à ma place.
Et son sourire est le plus abominable qui soit...
Stéphane:
Voici le roman coup de poing de ce printemps, Purgatoire des innocents est une véritable claque. Il ne peut laisser indifférent le lecteur, Purgatoire des innocents deviendra culte pour certains et dérangera d'autres aussi.
D’abord par les thèmes très lourds qui y sont abordés mais aussi par la violence physique et psychique qui se dégage de ce roman. Cela vous prend littéralement à la gorge, la lecture se fait en totale apnée et la dernière page tournée, il faut un moment pour se remettre. C'est là tout le talent de Karine Giebel car elle dénonce les violences, les sévices, les perversions mais jamais en étant dans le sordide ou la violence gratuite. Chaque mot, chaque coup, chaque scène sont dosés pour montrer la force psychologique de ses personnages. Les personnages sont des résistants et c’est cette force de survivre, de ne pas renoncer, cette puissance qui inonde ce roman. On se surprend à les détester et, quelques pages plus loin, à souffrir pour les mêmes personnages.
Karine Giebel arrive à partir d'un simple fait divers, un braquage qui tourne mal, à nous entraîner dans un huis clos où elle maîtrise l'art des rebondissements et elle nous plonge au plus profond de la nature humaine dans ce qu’elle a de plus noire, d’animale. Au travers de la violence de cette histoire se dégage au rythme des pages une forme de poésie gothique. Plus qu'un simple thriller, Purgatoire des innocents est un grand roman noir.
Karine Giebel avait déjà approché ce style avec le cultissime Meurtres pour rédemption mais, là, elle explose tout. Purgatoire des innocents est plus qu'un thriller, c'est un grand roman noir.
Dans cette chronique, pas d'information sur l'histoire, à part la 4ème de couverture, pour ne pas gâcher le plaisir du lecteur.Montse:
Au fil de ses romans, Karine Giebel est devenue une de mes auteures favorites, c’est donc avec fébrilité que je me suis jetée sur son septième roman : Purgatoire des innocents (qui bénéficie d’ailleurs d’une très belle couverture créée par Axel Mahé).
Dans ce livre, nous faisons connaissance d’entrée de jeu avec Raphaël et son jeune frère William. Raphaël qui, à peine sorti de prison, monte un casse dans une bijouterie de la place Vendôme, accompagné de Will et de deux autres complices. Mais alors que le cambriolage touche à sa fin, la situation se complique, des coups de feu sont échangés et Will est gravement touché. Cette blessure change la donne et prodiguer des soins à Will devient la priorité numéro un. C’est ainsi que ce quatuor arrive chez Sandra, vétérinaire de son état.
Et voilà, tout ce que je dirais concernant l’intrigue sous peine de gâcher les différents rebondissements qui vous attendent à la lecture de ce roman. D’ailleurs, un conseil, évitez de lire les nombreux résumés qui fleurissent sur le net et qui dévoilent beaucoup trop d’informations…
Dans Purgatoire des innocents, Karine Giebel nous mène tout droit en enfer. Si vous aviez trouvé Meurtres pour rédemption violent, attendez-vous à une nouvelle explosion de violence et d’horreur. Mais, et c’est là que l’auteure fait très fort, malgré le malaise provoqué par certaines scènes, vous n’arriverez pas à lâcher le récit pour autant, même si, croyez-moi, vous éprouverez le besoin de faire des pauses.
Rarement la phrase, « âmes sensibles s’abstenir », n’a eu autant de sens.
Les personnages sont un des grands points forts des romans de Karine Giébel. Ils sont toujours parfaitement développés et provoquent chez le lecteur de nombreuses réactions. Purgatoire des innocents ne fait pas exception. Elle a le chic pour nous faire aimer des personnages pas franchement sympathiques au premier abord. Ici, Raphaël est loin d’être un enfant de chœur mais qu’est ce que j’ai aimé ce personnage avec ses nombreux défauts, sa brutalité mais aussi son amour indéfectible pour son frère, Will, qui est resté une "belle" personne. Quant à leurs deux complices complètement barrés, on finit également par avoir de l’empathie pour eux. Et que dire de Sandra, un personnage essentiel du roman qui ne peut laisser indifférent…
Un récit d’une rare noirceur entrecoupé de passages émouvants notamment quand les deux frères évoquent leur passé et leurs relations avec leur mère.
L’intrigue se déroule essentiellement sur 10 jours très intenses avec une construction en huis clos où la tension est à son paroxysme tout du long, les phrases sont courtes et le style sans fioritures.
Je suis ressortie de cette histoire complètement KO, il m’a d’ailleurs fallu quelques jours pour le « digérer », écrire cette chronique et prendre un autre roman.
Assurément, un coup de cœur pour la puissance du récit et des personnages avec, cependant, un bémol pour la violence qui s’en dégage.Purgatoire des innocents, parution mars 2013 – Editions Fleuve Noir
Du même auteur : Biographie, chronique, interview
Parution mai 2014, éditions Pocket