Duchaussois Charles

 




Flash ou le grand voyage







Le 10 janvier 1970, un avion sanitaire se pose à Paris, en provenance de Katmandou, "mecque" hippie par excellence. En descend Charles Duchaussois, 30 ans, 1m86, 40 kilos. Rongé par la drogue, réduit à l'état d'épave humaine, Charles Duchaussois mettra 1 an à se désintoxiquer . Et lorsque qu'il redevient "clean", il jette pêle-mêle dans un magnétophone ses souvenirs de voyage, le récit d'un périple à travers l'Orient , mais pas seulement. C'est aussi le récit de sa lente tombée dans l'enfer de la drogue, l'enfer DES drogues, car Charles a tout fait, tout essayé, et faillit en mourir. Ce récit deviendra un témoignage culte, LE témoignage le plus marquant et le plus vivant sur la période hippie.
Petite frappe, vivant d'escroquerie, il part au Liban en 1968 et découvre la culture du haschisch. Il décide d'abord d'en faire le commerce, avant d'arriver en Inde via la Turquie, l'Afghanistan, le Koweit et le Pakistan. Bien qu'il ne soit pas, et n'ait d'ailleurs jamais été un hippie, il intègre pourtant cette communauté, découvre les shiloms de haschisch, puis l'opium. Arrivé au Népal, à Katmandou, la descente aux enfers commence : morphine, méthédrine, un peu d'héroïne, LSD, toujours le haschich, toujours l'opium.
Le récit de Charles Duchaussois, térrifiant et poétique à la fois, sonne terriblement "vrai". Nul autre avant lui n'a su aussi bien décrire les sensations procurées par le "flash" , les voyages aux confins de la conscience induits par la drogue, mais aussi la déchéance, le manque, la misère. Ni pamphlet anti-drogue, ni propagande "pro-drogue", Flash ou le Grand Voyage est un magnifique et terrible récit qui ne peut laisser personne indifférent. Charles Duchaussois est l'un des rares européens rentré vivant de Katmandou, quand tant d'autres ont laissé leur vie sur l'autel de leur idéal hippie. Et au-delà, un superbe voyage à travers l'Orient, ses us et coutumes, ses travers, sa beauté et sa sauvagerie à la fois.
Charles Duchaussois est mort en 1991, et restera toujours une figure emblématique de cette période étrange, terrible et envoutante à la fois: les années 1968-1970.
                                               
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