Nadine Monfils

Nadine Monfils





Février 2014

 

 

 

Nadine Monfils



Comment est née Mémé Cornemuse ? Pourquoi cette passion dévorante pour Jean-Claude Vandamme ?
    Mémé Cornemuse est sans doute la vieille bique qui sommeille en moi…Quelque chose d’hybride, entre les espiègleries de l’enfance et mon amour immodéré pour la liberté. Ma vieille gambade partout où elle veut, sans se soucier de rien.


Vos personnages ont un petit air ewaré*, vous aimez les mettre dans des situations complètement folles, avec beaucoup d’humour (noir) mais on sent un véritable amour de l’auteur pour ses personnages. Comment naissent-ils ?
    C’est un mystère…peut-être que ce personnage vient à la fois de mes grand-mères ( qui étaient quand même gratinées) ; l’une d’elles est morte à 105 ans et priait Ste Thérèse en regardant les matchs de foot – pour que son équipe préférée gagne- tout en picolant son pinard ( elle vivait dans une auberge où il y a avait 8.000 bouteilles de vins dans les caves), mais aussi des personnages de BD que j’adore comme Carmen Cru et Ma Dalton, mais à ma sauce pickles.


En lisant vos romans le lecteur s’éclate et se demande comment vous trouvez ces idées ?
    Ben tant mieux ! Moi je m’éclate aussi en les écrivant. Mes idées… Je ne sais pas d’où elles viennent. De la planète zinzin ? je suis née avec ça dans ma p’tite caboche. Aussi de mes rencontres. J’ai toujours aimé les gens un peu pétés.


Votre humour est noir, très noir, mais aussi très belge, comment ont été accueillis vos romans en France ?
    Les français aiment bien les belges. Je crois qu’ils nous trouvent exotiques. Et moi je n’ai pas honte d’être belge, bien au contraire. Je suis comme je suis, bien dans mes slaches ! ( savates pour ceux qui ne parlent pas encore le belge)


Mémé goes to Hollywood - Nadine MonfilsOn vous compare souvent à Frédéric Dard, flattée ?
    Très ! Je l’adorais ! Mon père m’avait offert Le cauchemar de l’aube, c’est le 1er livre que j’ai dévoré d’une traite. Puis j’ai lu tous les autres. Mon préféré étant La vieille qui marchait dans la mer. J’ai rencontré F. Dard, qui est devenu mon parrain littéraire pour ma série du « Commissaire Léon » (Belfond), le flic qui tricote des paletots ringards à son chien, et dont j’ai fait un film (Madame Edouard) avec M Blanc, D. Bourdon, Balasko, Lavanant…


La Mémé Cornemuse est fan d'Annie Cordy, la Mémé Boulon est fan de Jacques Brel. À quand une Mémé fan de Stromae ? (Certaines de ses chansons pourraient trouver leurs places)
    Même si j’aime bien aussi Stromae, mes chouchous sont plutôt Arno et Saule, donc…


Mémé Cornemuse dans Secret Story. Vous pensez que c'est possible ? (honnêtement je la vois bien draguer les mecs et zigouiller les nanas pour récupérer le pognon !)
    Mais oui ! en voilà une bonne idée…C’est un peu ce qu’on aurait envie de faire en regardant cette daube, non ?



Votre nouveau roman Mémé goes to Hollywood vient de paraitre chez Belfond, pouvez-vous nous en dire plus sur ce que nous réserve Mémé Cornemuse ?

La vieille qui voulait tuer le bon Dieu
    Elle veut aller à Hollywood, rencontrer son idole, JCVD pour l’épouser. Pour ça, elle se fait engager comme boniche chez des bourges puis se casse avec leur pognon et leur camionnette qu’elle aménage en baraque à frite, direction Le havre où elle va se faire embarquer sur un paquebot. Là, elle va empoisonner tout l’équipage et se faire virer. Mais quand elle apprend qu’une bande de pèquenots a kidnappé son Dieu venu rendre visite à ses parents à Knokke-le-Zoute, elle part en guerre et ça va chier !


Parallèlement sort aux éditions Pocket La vieille qui voulait tuer le bon Dieu, que se passe-t-il dans ce roman ?
    Mémé Cornemuse zigouille une concierge pour prendre sa place… Et ça va barder dans l’immeuble ! Elle va fourrer son nez partout et foutre le bordel.


Dans vos livres on trouve souvent des serials Killer, assez barjots il est vrai, mais tueurs quand même, pourquoi ce choix ?
    Ca les rends plus « comestibles » je trouve. Puis j’en ai marre des films noirs où les méchants sont de vrais monstres et où les flics sont dépressifs. J’aime bien faire péter les couleurs. Les dingues ne sont pas moins dangereux, mais disons qu’ils ont plus de circonstances atténuantes, non ?


Un commissaire qui tricote, un flic qui se travestit le soir pour arrondir ses fins de mois, une vieille cougar qui tue plus vite qu’elle ne respire, mais comment devient-on l’auteur d’une telle galerie ?
    Sais pas. Suis née comme ça. Faut demander à mes parents ce qu’ils ont fabriqué quand ils m’ont conçue…On se lâche, c’est peut-être ça…


Quels sont vos projets ?
    Théâtre et ciné. Un projet qui me tient plus à cœur que les autres : réaliser Nickel Blues pour lequel j’ai déjà écrit le scénario. Je porte ce film en moi depuis longtemps et je ne le lâcherai pas. Ca se passe à Ostende, avec une musique d’Arno. Puis écrire, parce que c’est ma came.


Merci Nadine Monfils, nous vous laissons le mot de la fin.
    Banzaïïï !

*ahuri

 

  Du même auteur : Biographie, chronique, interview
 

 

 

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