Almeida Eugenia

 




L'autobus

 





Dans une petite ville du fin fond de l'Argentine, un homme et une très jeune femme attendent un autobus dans un café, l'autobus passe et ne s'arrête pas. Il y a quatre jours maintenant que l'avocat Ponce amène sa sœur pour prendre cet autobus et qu'il ne s'arrête pas. Les jeunes gens partent à pied le long de la voie ferrée. Le village s'interroge. Le soupçon s'installe, la réalité se dégrade subtilement.

L'autobus est avant tout un livre d'ambiance, une ambiance pesante faite de doutes et d'attente. L'action ce déroule en Amérique du sud dans un petit village coupé par une voie ferrée qui fait office de frontière entre deux classes sociales, une ligne "invisible" qui sépare les riches des pauvres.
Ce qui réunit ce petit monde ce sont les potins et les ragots, surtout quand l'armée décide de fermer la voie ferrée et que l'autobus ne s'arrête pas. Commence alors l'attente qui sera pour nous l'occasion de faire connaissance avec les divers personnages, leurs souvenirs bons (très peu) comme moins bons, la folie fait aussi partie intégrante de leurs vies, mais comment ne pas le devenir quand la seule chose à faire est d'obéir, obéir sans poser de questions, sans essayer de comprendre, c'est ce que l'on appelle la dictature.
A mots couverts, Eugenia Almeida nous décrit ce pouvoir, mais aussi l'attente, la jalousie et l'angoisse. Un style fort, servi par des mots presque doux, un savant mélange qui fait de ce livre un petit bijou du genre. Un livre qu'une fois ouvert on a du mal a fermer avant le mot fin.

L'autobus, parution avril 2007. Editions Métailié
Parution septembre 2012, Editions Métaillié (format poche)

 Du même auteur sur Plume Libre : Biographie, chronique, interview


 

 

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