Thierry Cohen

 

 
 
 
Thierry Cohen - L'Académie des âmes abîmées
 




Bonjour Thierry Cohen, votre nouveau roman L'Académie des Âmes Abîmées vient de sortir aux éditions Plon, pourriez-vous nous le présenter ?
Thierry Cohen - L'Académie des âmes abîmées    C’est l’histoire d’adolescents qui, après avoir enduré de terribles souffrances, sont accueillis dans un établissement très particulier. On leur offre une seconde chance de réussir leur vie grâce à une pédagogie originale, des professeurs passionnés et des valeurs fortes : la solidarité, l’estime de soi, l’esprit de combat, etc.
Ils vont découvrir un nouveau monde, apprendre à se connaître, à espérer. Et, contre toute attente, ils vont se retrouvés entrainés dans une aventure périlleuse.

Une "école" un peu particulière où l'on prend soin de réparer les jeunes qui n'ont pas été épargnés par la vie, c'est un très beau projet. D'où vous est venue cette idée ?
    De ma passion pour le thème de la transmission. Notre société est dure et complexe et peut amener les jeunes à se trouver désemparés. Elle réclame d’être décodée, abordée avec réalisme. Face à ces difficultés les ados sont tentés d’inventer de nouveaux langages, de nouvelles pratiques ou de suivre des vendeurs de rêves qui se révèlent en fait être des cauchemars.
Nombreux sont les enseignants et les parents qui sont coupés de leur réalité et lui opposent la rigidité de leur système ou font le choix, sciemment ou par dépit, du laxisme.
Je pense qu’il y a un juste milieu qui consiste à aider les ados à décoder le monde, à les amener à réaliser qui ils sont, ce qu’ils valent et la place qu’ils pourraient occuper dans la société de demain.
L’idée m’est également venue de mon expérience de père car c’est ce que ma femme et moi essayons de faire avec nos fils : en étant présents, en leur apportant de l’amour, en étant attentifs à leurs désirs, leur anxiété mais également en leur fixant un cadre précis bordé de repère sensés.
L’Académie est un lieu idéal, une école fondée sur une utopie. Et elle se substitue à la fois au système scolaire et à la défaillance des parents.


Tous les personnages ont ce petit quelque chose qui fait qu’on les aime tout de suite, comment naissent-ils ?
    De celles et ceux que j’observe. Porter un regard bienveillant sur les personnes qui nous entourent ou que l’on croise permet de déceler parfois des personnalités plus complexes qu’il n’apparaît. Ce que je capte m’inspire et donne naissance à des personnages que j’ai envie de mieux connaître, de voir évoluer. Ils s’installent dans mon esprit puis au cœur d’une histoire et m’accompagnent durant de longs mois. Ils deviennent ensuite extrêmement réels pour moi. Les romanciers flirtent avec la folie !


L'espoir est au centre de tous vos romans, peut-on un jour espérer qu'une école comme l'Académie verra le jour ou pourquoi pas espérer que le genre humain devienne plus tolérant ?
    Oui, l’Académie devrait exister. Il nous faut inventer une pédagogie sur la base des réalités que vivent les jeunes. Il ne faut pas non plus avoir peur de leur parler de valeurs. Nous ne savons plus comment nous adresser aux adolescents, quelles limites opposer à leur dérives ni quels rêves leur proposer. Certains ne croient plus en la société parce qu’elle les déçoit ou simplement parce qu’ils ne croient pas en eux. L’échec des démarches de déradicalisation, par exemple, vient sans doute du fait que nous essayons de nous adresser à des jeunes en perdition avec un langage et des références qu’ils ne comprennent pas, que nous n’avons aucun idéal à leur proposer. Mais j’ai en effet bon espoir que les choses changent un jour.


Avec ce roman, vous vous adressez aussi bien aux adultes qu'aux lecteurs plus jeunes, pourquoi ce choix ?
    Pour les raisons citées plus haut. La transmission est de la responsabilité des adultes. Nous devons essayer de nouvelles approches, tenter des choses pour établir des liens plus forts avec nos enfants. Les parents se doivent d’être créatifs, ambitieux et, surtout, attentionnés.
Ce roman s’adresse également aux jeunes et leur dit qu’il est possible de changer la société. Ils se retrouveront sans doute dans certains aspects de mes personnages. Quant aux parents, le roman leur propose d’être le lien entre la réalité et leurs enfants.
Ce roman pourrait même donner quelques idées à notre ministre de l’éducation qui s’interroge à juste titre sur le contenu pédagogique du système scolaire…
 

Aurons-nous le plaisir de retrouver Lana, Dylan et les autres dans un prochain roman ?
    C'est... possible :-)


Qu'avez-vous envie de dire aux lecteurs qui n'ont pas encore lu vos romans ?

    Vous n’avez pas lu mes romans ? Mais comment avez-vous pu passer à côté d’histoires si géniales, de personnages aussi attachants ? Plus sérieusement, je peux leur dire que les thèmes de mes romans sont suffisamment variés pour leur proposer une porte d’entrée vers mon univers.


Quels sont vos projets ?

    Écrire et encore écrire. Et lire et encore lire.


Merci beaucoup Thierry Cohen, nous vous laissons le mot de la fin.
 Je reprendrai un des commandements de l’Académie :
« Nous restons lucides sur le monde qui nous entoure,
enthousiastes quant à ses qualités, magnanimes envers
ses défauts, intransigeants face à ses dérives. »
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