Niko Tackian




Niko Tackian



Bonjour Niko Tackian, c’est avec beaucoup de plaisir que l’équipe de Plume Libre vous décerne le Prix des Chroniqueurs pour votre roman Fantazmë (paru en janvier 2018 chez Calmann-Lévy et en janvier 2019 au Livre de poche) et votre personnage de Tomar Kahn.

Fantazmë - Niko Tackian - Prix des chroniqueurs Plume Libre 2019Fantazmë est sans doute votre livre le plus noir / polar ?   Qu’est ce qui vous a donné envie de partir sur cette voie ?
    Et bien depuis le début (Toxique) des enquêtes du commandant Tomar Khan, l’idée est d’inscrire les récits dans un réalisme assez sombre. Pour moi le polar est un genre du réel et nécessite donc un traitement réaliste. Ensuite ce sont les thématiques et les lieux où se déroulent l’action qui rendent les histoires plus ou moins sombres. Pour Fantazmë, il s’agissait de montrer ce qui est devant nos yeux (les réfugiés ou migrants) et que pourtant nous refusons de voir. D’où d’ailleurs les trois singes sur la couverture du livre en format poche.


Comment est né le personnage de Fantazmë ?
  
  Il est né de mon dégoût lorsqu’un jour de printemps 2017, j’ai aperçu la couverture de libération avec un éventail d’enfants morts gazés par Bacher El Assad. J’ai moi-même des enfants et j’ai eu envie de mordre. Mais qu’est-ce que je pouvais faire ? Rien à part écrire, comme toujours.  Avec en tête ces paroles de Lavilliers « la musique est un cri qui viens de l’intérieur, elle a parfois des accords majeurs qui font rire les enfants mais pas les dictateurs ». Sur ce roman plus que sur tout autre, j’ai eu envie de crier ma révolte, moi aussi. C’est dans ce cri qu’est né Fantazmë… à partir de mes recherches et de témoignages réels. Il y a d’ailleurs un chapitre dans lequel elle raconte son histoire et c’est une histoire réellement vécue par une victime d’Assad.



Cette année, vous avez décidé de faire une pause avec votre personnage de Tomar Khan, pourquoi ce choix ?
   
Parce que Tomar et moi formons un couple. Et qu’un couple a besoin de respirer un peu, d’avoir ses moments de pause, son jardin secret pour tenir sur la durée. Lorsque je le quitte le suis heureux de m’aérer la tête dans les montagnes Suisse et les couloirs abandonnés de l’Avalanche Hôtel. Lui est heureux d’arrêter de se prendre la tête sur les malheurs de son passé et de notre société. Mais quand je le retrouve, comme maintenant pour écrire sa troisième enquête, nous sommes heureux de refaire équipe. Et nous nous sentons revigoré. L’équilibre, c’est très important quand on écrit pour ne pas perdre l’envie et la sincérité.



Même si ce prix concerne Fantazmë, pouvez-vous nous en dire plus sur votre actualité, Avalanche Hôtel ?
    Avalanche Hôtel est un tout autre récit que les polars avec Tomar Khan. C’est un pure thriller qui vous embarque dès la première page et va vous retourner la tête de questionnements dont vous n’aurez la réponse qu’a la dernière. C’est aussi un récit d’ambiance qui vous donnera froid et l’envie de vous calfeutrer sous votre couette. J’y aborde le thème de la mémoire, de l’identité et aussi d’un point de vue plus psychanalytique, celui du développement personnel.


Si vous deviez décerner votre coup de cœur littéraire cette année, vers quel roman irait-il ?
    Honnêtement je ne suis pas la bonne personne pour décerner un quelconque prix littéraire. Je ne lis pas assez de romans pour le faire.


Vos romans ont une dimension très visuelle ! Avez-vous envisagé une éventuelle adaptation à l'écran de vos livres ?
   
Ahaha je pense que tous les auteurs ont envisagé une éventuelle adaptation mais ce n’est pas le souci. Le problème c’est de trouver le bon producteur, celui qui va réellement désirer défendre ce projet avec conviction et surtout le diffuseur pour la télé ou le financement pour le cinéma. L’audiovisuel est un monde qui fait beaucoup rêver mais qui n’est pas simple. Il a ses règles, mouvantes, difficile à appréhender pour celui qui n’y appartient pas. Donc oui, tous mes romans sont actuellement, à différentes étapes, en cours d’adaptation. Tous sauf la série des Tomar Khan qui plante non pas une histoire mais un personnage. Je fonde actuellement beaucoup d’espoir sur l’adaptation d’Avalanche Hôtel en mini-série pour la télévision car j’ai un excellent producteur qui a pris les droits et une scénariste incroyablement talentueuse pour le porter… mais l’avenir nous dira si le projet se réalise.


Qu’auriez-vous envie de dire aux lecteurs qui n’ont pas encore découvert votre univers ?

 
   J’aurai envie de leur dire de passer le pas. Grace aux réseaux sociaux, aux blogs, aux salons, nous autres auteurs de polar français, sommes de plus en plus en contact avec nos lecteurs. Mais il faut bien comprendre une chose… nous dépendons de vous. Si vous remettez à plus tard le fait de nous « découvrir » il n’y aura peut-être pas de plus tard. Car le métier d’auteur est un vrai chemin de croix lorsqu’il s’agit d’en vivre. Alors la meilleure chose qu’on puisse souhaiter à un romancier c’est que ses livres se vendent. Parce que c’est aussi grâce à ça qu’il continue à en écrire.


Pouvez-vous nous donner un scoop sur votre prochain roman ?
   
Ce sera la troisième enquête de Tomar Khan fraichement déménagé au Bastion. Contrairement aux deux précédentes, elle se déroulera l’été en pleine canicule.
Et on ira à la piscine … :)


Merci beaucoup Niko Tackian, nous vous laissons le mot de la fin.
Fin

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