Chattam Maxime






La Théorie Gaïa

 




 L'avis de Raven :

Emma et Peter DeVonck, couple de scientifique, vont voir leur destin se transformer en cauchemar suite à un appel de François Gerland, un supposé membre de la Commission européenne.
Elle, paléoanthropologue, partira sur une île de Polynésie française, lui, généticien, partira en compagnie de son beau frère à l'observatoire du pic du Midi dans les Pyrénées.
Que peuvent bien avoir en commun ces deux sites aussi éloigné l'un de l'autre ?

Après la lecture de ce cycle de la vérité, on aurait tendance à croire que l'Homme n'est pas la meilleure chose qu'il soit arrivé à la Terre.
Maxime Chattam dépeint en 3 volumes (chacun peut se lire indépendamment), un Homme aux instincts les plus vils et pervers, un Homme qui ne se soucie de rien et encore moins de cette Terre qu'il habite.
De là, à faire le rapprochement avec la théorie Gaïa mise en avant dans les années 60 par des scientifiques américains, il n'y a qu'un pas.
En deux mots, cette théorie dit que la Terre est similaire à un être vivant, qu'ils ont nommé Gaïa. (Dans la mythologie grecque, Gaïa est une déesse primordiale identifiée à la « Terre Mère) se défend des agressions extérieures, et donc des agressions humaines. Une théorie largement contestée, mais qui permet de se poser quelques questions.
Mais je m'égare, notez qu'après la lecture de ce livre, les questions qu'il peut soulever sont nombreuses, revenons-en au livre (on va y arriver).
Dès les 1ere pages, le style « Chattam » fait mouche, sans vraiment savoir où l'auteur veut nous mener, on éprouve le besoin frénétique de tourner les pages, savoir ... voilà qui deviendra indispensable. Des chapitres courts où l'on passe d'un site à l'autre. Nous découvrirons l'horreur en même temps que les héros (horreur n'est pas un faible mot, j'ai dû arrêter ma lecture parce qu'il faisait nuit dehors et que j'avais une frousse bleue).
Une 1ere partie un peu plus lente qui permet aux lecteurs de prendre connaissance de certains chiffres et de faits qui (même si à ce moment nous semblent superflus) au fil de l'histoire rendront le mystère encore plus dense. Comme dans Les Arcanes du Chaos, Maxime Chattam arrive à faire concorder des faits réels, qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, et son histoire.
En dehors de l'histoire qui vous ferra dresser les cheveux sur la tête, c'est un tableau bien sombre de l'espèce humaine qui est dressé dans ce cycle de la vérité.
Du très très bon Chattam !

L'avis de Claire Redfield :

Une chose est certaine, quand on commence un roman de Maxime Chattam, on sait qu'on ne pourra pas le lâcher avant la dernière ligne. Parce qu'il est comme ça, le « style Chattam » : chaque fin de chapitre nous laisse la bave aux lèvres, les ongles un peu plus rongés, le cœur un peu plus emballé. Et comme monsieur Chattam est un sadique (oui, parfaitement !), ici chaque fin de chapitre nous fait traverser le monde : hop sur le Pic du Midi où on apprend plein de choses déroutantes, hop sur l'ile du docteur Moreau où il se passe plein de choses flippantes. Plus efficace, y'a pas !!
Pour la première fois, en plus, Maxime Chattam met en scène (oui on peu parler de mise en scène tellement on a l'impression de se retrouver au milieu d'un film qui fait peur) un couple. Exit le héros (ou héroïne) solitaire plus ou moins écorché, ici Peter et Emma sont un couple, ont une famille, et même que Peter aime bien sa belle-mère, c'est beau.
La Théorie Gaïa est donc un roman (je répète, un ROMAN) au suspense extrêmement bien construit, aux personnages ambigus (on se méfie de tout le monde, mais on se fait quand même avoir à la fin) et à l'intrigue complexe. Et en plus, comme ses prédécesseurs Les Arcanes du Chaos, et Prédateurs, il fait réfléchir. Car qu'on adhère ou pas aux théories développées dans chaque roman (on répète encore une fois : ROMAN), on ne peut que se rendre à l'évidence : l'homme est pas beau du tout, l'humanité part en vrille, la Terre va mal, la société se délite, bref, on va droit dans le mur. Et on regarde la pluie qui tombe et les éclairs qui explosent pendant qu'on est en train de lire avec un autre œil. De la méfiance, genre. Limite de la trouille.
Bien joué, monsieur Chattam !

La théorie Gaïa, parution mai 2008. Éditions Albin Michel
Parution mai 2010, édition Pocket

 
 

 

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