Alexandra Julhiet

 

 Alexandra Julhiet


Tout d'abord la question rituelle de Plume Libre. Présentez-vous à nos lecteurs en quelques mots. 
     Une jeune femme de 32 ans qui aime lire et écrire, découvrir les univers des autres et en imaginer à son tour.

 

Les débuts :

Comment êtes vous venu à l'écriture ? 
     J'ai toujours écrit des histoires. Des petites, des moyennes et finalement des grandes... Ecrire un roman est donc venu logiquement, même si j'ai mis six ans à écrire mon premier, tout ça pour me rendre compte finalement qu'il n'était pas bon ! Il dort depuis dans un tiroir, en souvenir...



Rockstar est votre premier roman publié. Conte de fée ou parcours du combattant ? 
     Lorsque j'ai fini d'écrire ce roman je l'ai présenté à plusieurs maisons d'édition, et deux d'entre elles se sont montrées intéressées. J'ai choisi Robert Laffont. Tous ceux et celles avec qui j'ai travaillé dans cette maison se sont montrés enthousiastes et m'ont beaucoup aidée. Donc conte de fée du début à la fin !



Vous consacrez maintenant votre temps entièrement à l'écriture. Cela a-t-il changé votre mode de création pour ce roman par rapport aux précédents ? Comment se déroule une de vos journées de travail ?
     Disons que ces journées totalement dédiées à l'écriture me permettent d'avoir l'esprit toujours orienté vers mon histoire, sans coupures entre les deux. Quand je travaillais en entreprise, il fallait que je « zappe » de l'un à l'autre, ce n'était pas toujours évident, et puis il y avait la fatigue, le manque d'envie parfois. Mais là, le plaisir est chaque jour immense de pouvoir se consacrer à 100% à une histoire, cela se ressent peut-être dans l'écriture... En général, je commence à travailler vers 8h30, et j'arrête vers 16h30, 17h30. Comme je dis souvent, ce n'est pas de l'écriture à 100%. Il y a la réflexion, les recherches, répondre aux mails, au téléphone, se rendre à d'autres activités comme les rencontres, les manifestations ponctuelles, les salons, etc... En définitive, c'est un « travail » très varié. 

 

Rockstar:

Avez-vous des influences littéraires, revendiquées ou non ? 
     Le jour où je réussirai à écrire aussi bien que James Crumley, je déménagerai à Missoula, dans le Montana. Cet homme est un génie. 



Rockstar est à mi-chemin entre la littérature blanche et celle de genre. Est-ce que ce mélange était voulu à la base ou bien y a t il eu glissement lors de l'écriture ? 
    Je n'ai pas cherché à écrire l'une ou l'autre spécifiquement. J'ai surtout voulu élaborer un portrait de femme, et il semblait évident qu'elle s'inscrirait plutôt dans un univers "noir", puisque c'est ce que j'aime souvent lire.



A ce propos, savez-vous exactement où vous allez quand vous écrivez ? Avez-vous un plan précis, ou bien est-ce que vous vous laissez guider par votre plume ? 
    Pas de plan pour Rock Star. J'ai suivi mon personnage principal et attendu de voir jusqu'où elle irait. Mais la réécriture a du coup été laborieuse, et j'ai dû reprendre de nombreuses parties. Donc maintenant j'essaie de suivre un plan, même si je n'y arrive pas trop !

 

Comment avez-vous vécu le fait que votre livre s'éloigne de vous ? Ou plus concrètement, comment s'est passé l'après publication ?
     C'était bien ! Je n'en pouvais plus de mes personnages, je n'avais qu'une envie, m'en débarrasser. J'ai donc trouvé fabuleux qu'ils partent vivre leur vie et que des lecteurs se les approprient.



Quel est la bande son idéale pour accompagner la lecture de ce livre ?
     Il y en a trois :

Liza Ethancoe, mon héroïne, aurait aimé être l'égale d'artistes tels que Léonard Cohen, Marianne Faithfull, Patti Smith, Lou Reed, Janice Joplin, Bob Dylan. C'est sa bande son à elle.
Mais ce n'est pas ce qui a fait le succès de Blue Hallway, le groupe dont elle a fait partie, et dont les balades pop pourraient s'approcher de ce que faisaient Blondie (Heart of glass), Bryan Ferry (Avalon), Murray Head (Never even thought)...
Enfin si il n'y avait que deux albums à citer ce serait :
Ziggy Stardust de David Bowie & Fun House des Stooges

 

L'après Rockstar:

 

Il me semble que vous avez déjà attaqué votre second roman. Est-ce que les lecteurs de « Plume Libre » pourraient en savoir un peu plus ? 
    Mon second roman n'a rien à voir avec le milieu de la musique. J'y parle de trafiquants de drogue, de vétérans du Viet Nam, de travelos amoureux et de routiers en colère. C'est un road book qui trace sa route à travers  différents états des Etats Unis, et dont les trois héros n'avaient bien sûr aucune raison de se rencontrer. En résumé, je m'amuse bien.

 

Vos projets à court et long terme ? 
    A court terme, finir ce roman et prendre le temps d'une réelle réécriture - le moment que j'aime le moins mais qui me semble le plus indispensable. A long terme, en écrire d'autres, et y prendre toujours autant de plaisir.   



Question de Pierre Bordage (qui ne sait pas à qui il la pose) : Eh, mec (ou meuf, suis pas sexiste), est-ce que, comme moi, tu passes par toutes les phases entre l'enthousiasme et le découragement quant tu écris un livre ? Ou suis-je le seul de mon espèce ?
   Oh oui ! Je commence par la phase d'enthousiasme : j'ai enfin trouvé une idée qui me plait suffisamment pour me dire que j'ai envie d'en faire une histoire et de passer plusieurs mois plongée dans cet univers. Je commence et là... Trois mois plus tard, trois fois sur quatre je me rends compte que ça ne tient pas la distance, donc retour à la case départ. Ou bien ça tient, mais dans ce cas je me relis et je suis atterrée par mon style.

 

L'écriture:


Une journée type d'Alexandra Juhliet quand elle écrit ? 
   J'essaye d'écrire mille mots dans la journée. Ce qui, selon l'inspiration peut me prendre entre deux heures et... une éternité ! Surtout que je passe mon temps à faire des disgressions, à rechercher une précision sur internet qui m'emmène finalement sur un autre site et encore un autre...Ce sont de belles journées, même quand l'écriture est poussive.

 

Que diriez-vous à un futur lecteur pour lui donner envie de se plonger dans « Rockstar » ? 
     
Vous allez passer un bon moment, même si le polar n'est a priori pas votre tasse de thé. Faites moi confiance.

 

Êtes-vous une lectrice acharnée ? Est-il facile quand on est écrivain de se détacher de la mécanique de narration des autres auteurs pour savourer un roman ? 
     J'ai été une lectrice acharnée, et uniquement de polars pendant une bonne quinzaine d'années. J'ai ensuite découvert la littérature "blanche". Depuis je me rattrape dans ce domaine !

 

Vos derniers coups de cœur littéraires ? Vos derniers coups de cœur dans les autres médias ? 
     Ken Bruen, un auteur anglais publié dans la Série Noire, absolument fabuleux. Laura  Kasischke et  Siri Hustvedt, deux auteurs qui ont chacune un style, une finesse et un talent incroyables


Conclusion:

Une question que vous avez envie de poser à notre prochain interviewé ? (Dont on ne connait pas encore l'identité)
   Quel est le roman publié que vous rêveriez d'avoir écrit ?

Vous avez le mot de la fin.
    Lisez !

 

  Du même auteur sur Plume Libre : Biographie, chronique, interview
 

                                       

 

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