Cassandra Clare

 


 
 
Cassandra Clare
 


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Bonjour Cassandra, la première question est un petit rituel.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur qui est Cassandra Clare ?
  Je suis l'auteur de la trilogie "La cite des ténèbres".  Je vis à New York, j'adore les livres de fantasy et je possède deux chats.

 

Comment vous est venue l'envie d'écrire ? 
   J'ai toujours voulu écrire.  Déjà étant enfant j'aimais écrire des histories, plus tard à l'université j'ai écrit de nombreux mauvais romans.   Puis je suis devenue journaliste, mais j'ai toujours voulu écrire des fictions.

 
Comment passe-t-on de la  « fan fiction » à l'écriture d'une trilogie où se mêlent paranormal, créature mythique et romance ?
  Et bien déjà quand j'écrivais des "fan fictions", il s'agissait d'histoires et de livres qui comportaient de la magie et du paranormal.  Depuis toute petite, j'ai toujours été fan de la magie et du paranormal dans la littérature.  Le fait d'inclure des éléments paranormaux dans une histoire permet de très belles allégories et métaphores et j'adore ça.  Dans mon livre, Clary est sous l'emprise d'un sortilège qui l'empêche de se souvenir qu'elle peut voir le monde magique.  Cela ne peut peut-être pas arriver dans le monde réel, mais cela correspond au ressenti de nombreux adolescents qui ne se sentent pas à leur place ou qui pensent que leurs parents leur cachent des choses.

 

Comment est née la trilogie « La cité des ténèbres »  ?
   J'avais l'idée de la romance et du coup de théâtre final avec Jace et Clary avant de trouver  l'idée plus générale de faire une série où le système magique tourne autour des tatouages.  Et l'idée m'est venue d'une de mes amies qui travaille dans un salon de tatouage dans l'East Village.   J'étais dans son magasin à regarder son catalogue (je n'ai pas de tatouages moi-même car je ne suis pas si cool, mais je les trouve fascinants) et je me suis dit qu'un système de tatouage qui protège des démons serait une idée très intéressante.   Et ensuite je me suis dit que je pouvais combiner ces deux idées.

 

Clary est une jeune héroïne très attachante, mais vous avez réussis à créer des personnages secondaires très forts, Simon Magnus par exemple qui a un passé plus que ténébreux. Pensez-vous développer son histoire ?
   Magnus Bane apparaîtra dans la prochaine saga que j'écris et qui s'appelle "The infernal Devices".   Quant à Simon, j'avais envisagé d'écrire un roman dérivé ou même un roman graphique sur ses prochaines aventures.

 

Comment naissent vos personnages, vous inspirez-vous de personnes réels ? 
  Pas vraiment.  Une des choses que j'ai toujours trouvé hilarante à la télé, c'est cette idée que tous les auteurs écrivent une version voilée de leur propre vie qui mettrait en scène toutes les personnes qu'ils connaissent.  Parfois, ils changent le nom de leur amie Marcy en Darcy ou autre subtilité du style.  En réalité, sauf si vous écrivez vos mémoires, je trouve qu'il est très difficile de calquer vos personnages en bloc sur  des personnes que vous connaissez réellement.  De temps en temps, j'incorpore quelques traits de caractère des personnes que je connais (Simon a un sens de l'humour similaire à celui de mon meilleur ami, mais il est totalement différent par ailleurs).

 

Quel est le moment le plus difficile dans l'écriture d'une trilogie ?
   S'assurer de garder le fil conducteur de tous les sujets et que toutes les interrogations trouvent une réponse satisfaisante à la fin.  Cela prend beaucoup de temps d'écrire une trilogie, donc une fois terminée, vous avez pratiquement oublié ce qui s'est passé dans le 1er tome !

 

Comment ce passe l'évolution de personnages récurrents dans la tête d'un auteur ?
  Je trouve qu'un des moments forts quand vous écrivez une série, c'est justement le fait de pouvoir développer les personnages sur une longue durée.  Je pense que le truc c'est de prendre des personnages "racontables" avec des imperfections et de les mettre dans des situations où tant leurs forces que leurs faiblesses seront mis en avant et où ils seront obligés de faire des choix qui révéleront leur vraie personnalité.   Je pense que les personnages doivent toujours êtres testés.

 

Comment choisissez-vous les noms de vos personnages ? 
  Les noms dans mes livres viennent d'un peu partout.  Le nom de Clary Fray vient de deux de mes amis dont le nom de famille est Frayne, mais il a été raccourci car mon éditeur trouvait que Fray sonnait mieux.   Jace est un prénom que j'ai toujours aimé et j'avais besoin d'un surnom pour Jonathan.  Max et Isabelle sont les prénoms de mes grands-parents.  Alec aurait dû s'appeler Alex à la base, mais je trouvais qu'Alec était une version plus intéressante pour Alexander.  Simon est le prénom d'un de mes amis.   Quant à Maryse, Robert, Jocelyn et les autres, il s'agit de prénoms que j'ai simplement pioché dans un livre de prénoms pour bébés.  J'ai choisi Luke Garroway car je trouvais que cela ressemblait un peu à « loup-garou » (en français dans le texte).
 

Pourquoi avoir choisi la littérature jeunesse ?
   En fait, je ne pense pas avoir jamais décidé de manière intentionnelle d'écrire pour le secteur jeunesse.  C'est juste que quand j'ai trouvé l'idée pour « La cité des ténèbres », je savais que les personnages principaux seraient des adolescents.   J'ai même eu un éditeur qui était très intéressé par mon livre qui m'a demandé si je ne pouvais pas vieillir mes personnages de manière à ce que le livre soit publié en littérature adulte.   Après avoir réfléchi à la question, je lui ai répondu que non je ne pensais pas pouvoir le faire.   Dans mon esprit, leur âge était on ne peut plus clair donc c'est la raison pour laquelle cela a donné un roman jeunesse.

 

Votre livre vise un public jeune mais séduit également les adultes, que pensez-vous de cet état de fait ?
  Je pense que le succès mondial d'Harry Potter n'est pas étranger à tout ça.   Tout d'un coup les adultes ont commencé à lire les romans destinés aux enfants et ont réalisé qu'il y avait beaucoup de choses pour eux également dans ces livres.   Tout le monde se rappelle ce que c'est que d'être adolescent.   D'une certaine façon, ces années déterminent ce que nous allons être pour le reste de notre vie.  Pourquoi les adultes ne voudraient pas lire les livres qui parlent de cette époque si importante ?

La publication de cette série, parcours du combattant ou rêve doré ?
   Un peu des deux.  J'ai commencé à écrire le livre début 2004.  Après environ 1 an de révision sans fin, j'avais non pas un livre entier mais 10 chapitres.   J'ai rencontré mon agent, Barry Goldblatt, à une lecture au KGB Bar à Manhattan, il représentait une de mes amies qui nous a présenté et qui lui a parlé du roman que j'étais en train d'écrire et qu'elle aimait beaucoup.   Il a donné son accord pour y jeter un coup d'œil et m'a ensuite donné son accord pour me représenter sur la base de ces 10 chapitres.   Il me les a fait corriger de nouveau  et nous avons ensuite fini le livre ainsi qu'un résumé détaillé de l'intrigue des 2 tomes suivants.

Que pourriez-vous dire aux lecteurs français qui n'ont pas encore lu « La coupe Mortelle » ?
   Je pense que je dirais, ne soyez pas effrayés par les montres et la magie !  C'est un livre sur l'amour et la découverte de ce que cela signifie d'essayer d'être une bonne personne - des choses très universelles.



Que pouvez-vous nous dire sur ce qui va se passé dans les deux prochains tomes ?
   « City of Ashes » (titre original) est plus noir et plus aventureux que « La coupe mortelle ».  Valentine revient et abat tous les « Silent brothers » pour avoir le prochain « Instrument mortel » : l'épée mortelle.  Jace and Clary doivent l'affronter ainsi que leurs sentiments l'un envers l'autre.  Dans « City of glass » (titre original), nous quittons New York pour Idris, le pays natal du chasseur de démons.  C'est aussi le volume le plus romantique avec toutes sortes d'amour : amour triangles, amours rectangles !! 


Quels sont les auteurs qui vont ont le plus inspirés ?
   Colette.  Elle a créé des personnages à l'humanité très imparfaite.   Phillip Pullman et JK Rowling, la manière dont ils ont réussi à immerger les lecteurs dans le monde qu'ils ont créé est stupéfiante.  PG Wodehouse, c'est l'auteur le plus drôle qui n'ait jamais écrit.

 

Si vous aviez un style de musique à conseiller pour l'ambiance de votre livre quel serait-il ?
   Je fais une playlist pour chacun de mes livres avec des suggestions de chansons et pourquoi j'ai choisi ces chansons.   Vous pouvez en trouver une à l'adresse suivante :
http://www.musical-menagerie.com/2008/11/cassandra-clares-city-of-glass-play.html

 

Nous avons un autre rituel à Plume Libre, le dernier auteur interviewé pose une question au suivant.
Voici la question d'Anne Robillard (auteur de la saga « Les chevaliers d'émeraude »)
Votre œuvre pourrait-elle nous aider à changer le monde ?

    Je pense que chaque fois qu'un lecteur disparaît dans un livre, chaque fois qu'il rentre dans l'univers créé dans le livre et qu'il est transporté hors du monde réel (chaque fois qu'un livre donne du bonheur à quelqu'un) alors le monde est un petit peu changé ; donc oui !

Avez-vous une question pour la prochaine interview ?
   Les gens disent toujours « Ecrivez sur ce que vous connaissez ».  Pensez-vous que cela soit vrai ?


Merci beaucoup Cassandra, nous vous laissons le mot de la fin.
    Merci beaucoup.  J'espère pouvoir discuter avec vous de nouveau quand le prochain tome sortira !

   Du même auteur : Biographie, chronique, interview

 



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