Davidson Andrew

 




Les âmes brûlées

 


 

 

Présentation de l'éditeur : Que feriez-vous si vous vous réveilliez sur un lit d'hôpital, le corps brûlé et couvert de cicatrices ? Il ne vous resterait qu'à attendre la mort. À moins qu'un ange passe votre porte...
C'est le destin hors norme du héros des Âmes brûlées. L'accident terrible qui le met sur la voie mystique de sa rédemption.
Et le début d'une aventure hallucinante, du Moyen Âge à nos jours, de l'enfer à l'amour.


L'avis de La Liseuse :

Un véhicule roule à vive allure sur une route escarpée. A son bord se trouve le narrateur, drogué et ivre. Victime d'hallucinations - une volée de flèches enflammées se précipite sur lui -, il perd le contrôle de sa voiture. Un accident violent. Gravement brûlé, il doit oublier ce qu'il était : Une belle gueule qui ne vivait que pour lui, perpétuellement à la recherche du plaisir immédiat. A l'hôpital, un douloureux combat l'attend, rythmé par les visites d'une mystérieuse femme, Marianne Engel. Sa vie en sera transformée à jamais. Au fil de ces entretiens en tête à tête, il apprend qu'elle sculpte des gargouilles, qu'elle ne semble pas avoir toute sa raison puisqu'elle lui raconte à la manière d'une formidable conteuse, leur rencontre dans un monastère allemand il y a près de 700 ans. Lui, un mercenaire en fuite. Elle, une jeune religieuse copiste. Un amour qui défit le temps et la mort...

Il est surprenant de constater que ce livre est le tout premier roman d'Andrew Davidson. Il y a une telle puissance d'évocation dans ses écrits, tant au niveau des terribles descriptions du traitement des grands brûlés que dans celles, plus envoûtantes, des histoires contées avec passion par Marianne, que cela en est fascinant. La narration, très particulière, y est sûrement pour beaucoup. La troublante Marianne ramène le narrateur (son nom ne sera jamais dévoilé) à la vie en lui narrant leur amour passé, saupoudrant de çi de là 4 légendes médiévales des plus tragiques et une incroyable plongée dans les cercles de L'Enfer de Dante. Lui, le monstre, est séduit par les récits de sa belle et les questions qui en découlent. Pourtant le trouble persiste. Tout cela n'est-il que pure folie ou bien faut-il croire en l'impossible ? Les âmes brûlées est un inoubliable voyage dont aucun ne peut ressortir indemne.

 

L'avis de Montse : 

Drogues, alcool et conduite automobile ne font pas bon ménage. C'est l'amer constat que fait notre protagoniste quand il se réveille sur un lit d'hôpital après 7 semaines de coma, avec de très graves brûlures sur tout le corps. Ce n'est pas une victime innocente, son accident a été causé par ses hallucinations dues à la drogue. Indépendamment des douleurs causées par ses traitements et des risques dus à ses blessures, difficile d'envisager un avenir quand on sait que son métier reposait sur sa superbe plastique et que l'on se retrouve sans famille et sans amis pour vous tenir la main. Mais là encore, ne croyez pas que son entourage l'a fui suite à son accident, non du tout, il n'avait tout simplement personne avant non plus. Ce n'était tout simplement pas une personne très... avenante, dirons-nous. Dans ces conditions, la seule solution qu'il envisage pour sortir du tunnel est la mort. Mais c'est sans compter sur l'énigmatique Marianne Engel, une patiente du service psychiatrique, à moins que ce ne soit une ombre de son passé.

Ce roman se décompose en deux grandes parties. La première où nous apprenons à connaître le narrateur du roman, il nous livre entre deux descriptions de ses brûlures (descriptions parfois très dures) des pans de son histoire, une enfance malheureuse, son métier d'acteur porno... Une partie, que j'ai trouvé un peu longue par moments mais loin d'être inintéressante pour autant.

La deuxième partie commence réellement avec les visites répétées de Marianne et là, grâce à ses talents de conteuse, nous partons dans des extraordinaires légendes et histoires d'amour à travers les âges, du Moyen-âge à nos jours. Marianne nous envoûte littéralement et c'est vraiment la grande force du roman, on en vient à attendre avec autant de fébrilité que le patient ses visites.

Difficile d'en dire plus sans vous dévoiler une bonne part de l'intrigue qui gâcherait complètement le plaisir de la découverte.

Grande particularité à souligner, à aucun moment nous ne saurons le nom du narrateur et là où l'auteur fait fort, c'est que cela ne gêne en rien notre lecture (peut-être parce que la narration se fait à la 1ère personne) et pour tout vous dire je ne m'en suis rendue compte qu'à la fin.

Un roman déroutant, surprenant, original, qui malgré une fin rapide, est un vrai plaisir de lecture.

Les âmes brûlées, parution mars 2009 - Éditions Plon
Parution juin 2010 - Editions Pocket

  Du même auteur : Biographie, chronique, interview

 

 

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