Ma chair à vif
Pierre Forest, cadre parisien sans histoire, aidé de son épouse, tente de kidnapper un enfant. Qu'est-ce qui a pu pousser cet homme ordinaire à franchir la ligne ? Pourquoi doit-il se rendre à Prague ?
Le résumé, ci-dessus, est volontairement épuré à son maximum. En effet, je conseille vivement de se lancer dans cette lecture avec le regard le plus neuf possible. Dès le début du livre, on sent une trépidation, une tension que je n'avais pas ressenti depuis un certain temps. On tremble pour le "héros" tout en ne sachant pas si c'en est, effectivement, un. Pour ceux qui l'ont vu, le début du livre possède la même atmosphère que le thriller "Pour elle" avec cette confrontation d'un homme ordinaire qui doit faire des actions hors du commun.
L'écriture de Nicolas Paillusseau est vive et rythmée tout en recentrant l'intrigue sur les personnages qui possèdent tous leurs travers, ou leurs
obsessions, qui les rendent si vivants, même si certains sont clairement des personnages "cinématographiques". Les personnages sont ambigus à souhait et cela provoque une certaine jubilation à la lecture.
Effectivement, pour ce premier roman, on sent l'influence des images véhiculées par le cinéma tout en gardant une vraie profondeur. L'histoire est remarquablement maitrisée même si la fin peut sembler un peu complexe à force de retournements de situations. Certains passages ont un rendu très angoissant pour notre plus grande joie (le passage souterrain notamment).
Bref, il s'agit donc, ici, d'un premier essai qui est très concluant et qui surtout recèle de germes pour une oeuvre encore plus poussée. Vous l'aurez compris, j'ai adoré et Nicolas Paillusseau est entré dans ma liste d'auteurs à suivre.
Ma chair à vif, parution septembre 2008, éditions Les Nouveaux Auteurs.
Du même auteur : Biographie, chronique, interview
